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Marjane, Acima, Label'Vie, Aswak Assalam, Hanouty… : Quelle enseigne est la moins chère ?
Publié dans Challenge le 06 - 09 - 2008

Beurre, conserves de poisson, confiture, pâtes alimentaires, margarine, riz, huile, fruits secs et bien d'autres produits de grande consommation ont connu, depuis un peu moins d'une année, une hausse de prix plus ou moins forte. Et pourtant, l'on n'est pas vraiment dans la catégorie des produits de luxe, loin s'en faut. Des hausses de 3% pour le lait, 40% pour d'autres produits, voire du simple au double comme pour l'huile... Chez l'épicier du coin ou dans la grande distribution, la surchauffe est partout ! Nombreux sont ceux qui s'interrogent sur l'endroit où il fait bon faire des courses au moindre prix. Les Marjane, Metro, Acima, Label'Vie, Aswak Assalam et Hanouty sont aujourd'hui des labels très familiers, attirant un grand monde. Mais voilà que les consommateurs commencent à trouver les pratiques trop chères... À qui la faute ? Les fournisseurs en sont-ils les seuls responsables ? Et si oui, sont-ils coupables? Et les distributeurs, jouent-ils un rôle ? Pour baisser les prix, ils devront baisser leurs propres marges directes, leurs marges avant... Mais ce qui n'apparaît pas au commun des mortels, ce sont des marges arrières, payées dans «l'ombre», que les enseignes de produits de grande consommation arrivent à facturer aux fournisseurs. En moyenne, 10% de leur chiffre d'affaires. Elles se les mettent dans les caisses pour services rendus (droit d'entrée, ristournes de fin d'années…). Le consommateur, lui, aurait pu profiter de meilleurs prix si ces marges arrières n'existaient pas. Mais bon... C'est la loi du marché. Chacun trouve son compte, d'une manière ou d'une autre. Enquête sur les prix des produits de grande consommation.
O n ne cesse de nous rabâcher que les produits principalement alimentaires sont en train de flamber parce que les prix à l'international des matières premières sont constamment en hausse. L'indice du coût de la vie a enregistré, au cours du mois de juillet 2008, une augmentation de 5,1% par rapport au même mois de l'année précédente. Les produits alimentaires en sont responsables pour beaucoup (+9,1%). L'indice des produits non alimentaires n'a progressé que de 1,8 %. Mais comparativement au mois de juin 2008, le mois de juillet a enregistré une légère régression de l'indice des produits alimentaires : -3,5% pour les fruits frais avec 3,5%, -3,1% pour les légumes frais et -1% pour le lait, produits laitiers et œufs. Les prix des viandes ont en revanche augmenté de 1,3% et ceux des poissons frais de 1%. Voilà ce que le Haut Commissariat au Plan nous apprend en termes de chiffres. Sur le terrain, nous avons posé nos questions à différents intervenants (fournisseurs, distributeurs, grossistes…). Voici ce qu'il en sort. Les huiles alimentaires, la conserve de poisson, la farine et les pâtes alimentaires ont augmenté entre 20 et 50%, le riz de 50 à 60% durant les six derniers mois, les amandes et les cacahuètes entre 15 à 20%… Mais la plus forte progression n'est autre que celle des huiles de table. Le prix du litre est, en effet, passé de 9 à 16 DH en quelques mois seulement ! Si les prix sont généralement révisés une fois par an, ceux des huiles varieraient, eux, une fois tous les deux mois. Le marché a été libéralisé et les industriels ont toute la latitude de proposer les prix qui leur conviennent. Nizar Baraka, ministre des Affaires générales, avait fait savoir, il y a quelques mois, qu'il s'était entretenu avec eux pour essayer de juguler la variation des prix. Il semblait satisfait et convaincu d'une éventuelle stagnation des prix. Mais sur le terrain, les choses ne se sont pas passées de cette manière. Les prix ont continué leur trend haussier. Toutes ces augmentations sont-elles vraiment justifiées ? Comment peut-on nous assurer que le fournisseur applique le même pourcentage de l'augmentation de la matière première sur son produit fini ? N'y a-t-il pas des abus qui poussent certains industriels à profiter de cette conjoncture pour justifier la hausse de leur prix ? Sur ce sujet, les avis sont partagés. « Je pense qu'un industriel ne peut pas s'amuser à augmenter ses prix juste pour contribuer à réaliser plus de profit. Mais durant les 9 derniers mois, une vague d'augmentation des prix a été constatée sur pratiquement tous les produits. On était simplement dans une phase de flambée des prix dans le monde entier», explique ce distributeur. Un responsable des ventes chez un grand fournisseur n'en pense pas autant. « Les augmentations ne suivent pas forcément les hausses des matières premières dans les mêmes proportions. Tout le monde profite de la conjoncture ». C'est le cas, par exemple, de certains fournisseurs de produits secs (amandes, cacahuètes…). Les prix de ces denrées ne devaient normalement pas évoluer parce que les stocks écoulés en ce moment sont ceux de la récolte de l'année dernière (celle de cette année n'étant pas encore bouclée). « Malgré l'arrivage d'amandes américaines sur le marché, les professionnels préfèrent s'approvisionner en amandes marocaines. Or, l'offre est limitée. C'est ce qui a engendré une pression sur les prix», souligne ce professionnel.
Les distributeurs
se «goinfrent»
Les prix, finalement, qui en décide ? Ce sont les fournisseurs qui fixent un niveau de base indicatif, en dessous duquel les distributeurs ne peuvent pas vendre. Mais à ce prix, ces derniers imputent, à l'évidence, leurs marges directes. Et comme si cela n'était pas suffisant, ils réussissent aussi à faire payer aux fournisseurs des droits d'entrée, des frais de référencement, des frais de mis en avant d'un produit, des ristournes de fin d'année, des remises promotionnelles… Tout y passe. Ce sont là quelques composantes de ce que l'on appelle les « marges arrières ». Des services rendus que l'enseigne se fait facturer auprès de son fournisseur. Rien d'anormal apparemment puisque la pratique se fait partout dans le monde. Chaque grande surface imposera sa touche. Il y aura celle qui va accentuer son prix sur les ristournes, l'autre qui agira sur les droits d'entrée… Ce sont des montants assez conséquents, en moyenne, 10 à 12 % du chiffre d'affaires que le fournisseur arrive à verser à l'enseigne qui distribue ses produits. Chacune définit alors ses critères. Par exemple, à Label'Vie, les « remises promotionnelles ou additionnelles » ne concernent que les produits proposés en promotion et qui devront impérativement bénéficier d'un avantage compétitif élevé pour le client en terme de prix.
Des augmentations
de prix déguisées
Et qui dit promotion, dit baisse des prix. En cette période de Ramadan, tout le monde affiche des prix réduits. C'est une aubaine pour le consommateur qui trouve son compte. Certains fournisseurs décident, pour optimiser les offres, de coupler en package leurs deux produits en n'en vendant qu'un seul. C'est le cas de pratiquement tous les huiliers comme Lesieur qui a associé son huile aux bouillons Knorr. «C'est une manière de stimuler le détaillant à l'achat», confie cet employé d'un supermarché. Le manque à gagner est supporté par le fournisseur, ou bien conjointement par le fournisseur et le distributeur à la fois. Ces promotions sont décidées en général par les deux parties et ce, en fonction de la saisonnalité. Elles peuvent cependant être programmées par le distributeur seulement en certaines occasions: anniversaires de l'enseigne par exemple. Il doit impliquer ses fournisseurs. Dans d'autres cas, c'est le fournisseur qui les décide lorsqu'il veut lancer de nouveaux produits ou réagir par rapport à la concurrence. Le distributeur doit aussi en être informé. Au regard de ces promotions, de ces baisses de prix, le consommateur ne peut que se réjouir. Et pourtant, parfois, il se fait (bien) duper. Dans la foulée, ce qui l'intéresse, lui, c'est principalement le prix du produit. Or, il arrive que des fournisseurs, en connivence avec des distributeurs, réduisent le grammage de leurs produits tout en maintenant les prix inchangés. « C'est une opération légale tant que le nouveau grammage est clairement mentionné sur l'emballage », soutient un professionnel. Cette pratique, certains fournisseurs l'ont adoptée. Sur le fromage « La Vache qui rit » par exemple, la portion de 16 grammes a été diminuée d'un gramme. Idem pour le café Samar pour lequel le paquet de 125 grammes a perdu 25 grammes de son poids. Les produits de détergents ne sont pas également en reste. La plupart d'entre eux ont vu 8 à 10 % de leur poids fondre comme une peau de chagrin. C'est dire qu'il s'agit là d'une augmentation déguisée des prix. Le client n'y voit que du feu.
L'enseigne la moins chère
Trop de prix s'affichent devant lui. Parfois les étiquettes sont illisibles, parfois, elles n'existent mêmes pas. Finalement, vers quel enseigne peut-on se tourner pour payer le moins cher possible nos courses ? C'est l'éternelle question que se pose le consommateur surtout en cette période de flambée des prix. Depuis, il ne peut qu'assister, impuissant, à cette surchauffe si ce n'est que d'essayer de dénicher les bonnes affaires dans cette jungle des prix de la grande distribution. Les différentes tournées dans les enseignes, à Casablanca et à Rabat, nous ont permis de constater qu'il y avait quelque différentiel de prix sur certains produits. Quelle enseigne offre les meilleurs prix ? Il ne serait pas totalement sain de comparer ces établissements sous le seul angle du prix de vente. Chacun a sa propre spécificité (taille, structure, procédures…). Quoi que nous serions tentés de rapprocher Marjane à Aswak Assalam, Acima à Label'Vie, Hanouty à la supérette ou à l'épicier, Metro n'étant comparable à aucune de ces enseignes. Les relevés de prix hors promotion (voir tableau comparatif des prix) que nous avons effectués ne permettent pas de dire que tel établissement est moins cher que l'autre. Non seulement, il arrive souvent que les produits de même nature ne soient pas de la même marque (le cas de la farine) mais aussi que le grammage diffère. À cela s'ajoute le fait que dans une même enseigne, les prix peuvent varier selon le quartier d'implantation du magasin. « On ne peut comparer Hanouty aux autres enseignes de grande distribution car nous ne sommes que des points de vente de proximité pour les achats d'appoint, par contre, nous sommes agressifs à chaque fois que nous lançons un plan promotionnel», indique t-on auprès de l'enseigne. En revanche, du côté de Marjane, le son est autre. « Toutes nos études démontrent que nous sommes moins chers que les autres enseignes sur les grandes familles en unité de vente comparable. D'ailleurs, nos équipes font des relevés de prix hebdomadaires pour justement maintenir ce positionnement ». Une enseigne de la grande distribution ira-t-elle alors un jour jusqu'à lancer sur Internet par exemple un comparatif des prix de ses magasins et de tous ses concurrents ? En France, Leclerc a osé franchir le pas. Ainsi depuis 2006, les comparaisons de prix, se font sur des produits des achats quotidiens de la ménagère, 30 enseignes différentes de magasins, à savoir, Carrefour, Auchan, Intermarché. Ici, il faudra noter que la relève des prix dans les différents magasins sont faites par des enquêteurs d'un institut de panel professionnel indépendant de la marque Leclerc. Au Maroc, c'est le cabinet AC Nielsen, multinationale connue et sollicitée par les opérateurs de la grande distribution, qui réalise ce travail pour le compte de ses clients. La directrice de la filiale marocaine est catégorique : « Le commerçant du quartier (souvent classifié en tant que commerçant traditionnel) est toujours plus cher que les grandes surfaces, notamment, les hypers et supermarchés». Selon Fatiha Batal, il est à noter toutefois que les prix des supermarchés sont souvent plus chers que ceux pratiqués en hypermarchés. « A l'exception et comme tous le monde sait, les prix pratiqués par la chaîne des supermarché ACIMA restent toujours moins chers tel que le stipule leur charte généralement affichée à l'entrée de chaque magasin. Les prix de Metro sont moins chers. Cependant, il est considéré un cash& carry car ses ventes sont en gros», précise-t-elle. En effet, Métro présente des prix souvent meilleurs que les autres enseignes. Mais n'oublions pas que sa vocation est la vente en gros. Il s'adresse principalement aux grossistes, aux épiciers, aux hôtelliers. Les clients particuliers qui ont pu disposer de sa carte pour s'y approvisionner font certainement de bonnes affaires. Mais, ce qu'ils gagnent dans le cash carry, ils risquent d'en perdre une partie dans la consommation d'essence, les Metro étant généralement installés à l'extérieur du centre-ville. Au final, le tableau comparatif que nous avons tenté de compléter au mieux, nous permet d'avoir une idée globale sur les pratiques des différents intervenants. Chacun est compétitif sur un produit donné. En fonction de ses intérêts, chacun fera alors son propre arbitrage. ◆
Mounia Boucetta, directeur du Commerce intérieur au ministère de l'Industrie et du Commerce
« La liberté des prix est une nécessité ! »
Challenge Hebdo : quelles sont les mesures appliquées actuellement par votre département pour atténuer la flambée des produits de première nécessité ?
Mounia Boucetta : la tendance haussière des prix de certains produits de première nécessité sont conjoncturels, notamment les produits alimentaires de base. Cette évolution trouve son explication dans la faiblesse de la production de la campagne agricole précédente aussi bien au niveau national qu'international.
Cette inflation a été accentuée par l'augmentation des prix des produits pétroliers et accompagnée par une croissance de la demande mondiale sur les produits alimentaires utilisés dans la production des biocarburants. Ainsi et pour contrecarrer cette inflation importée, il y a un ensemble de mesures menées par plusieurs départements. Ainsi, le gouvernement a pris des mesures d'ordre fiscal au niveau des frontières pour baisser ou suspendre certains droits de douane notamment sur le blé et le beurre. De même, les prix des produits subventionnés en l'occurrence la farine de blé tendre, le sucre et le gaz butane n'ont connu aucune augmentation grâce à l'intervention de la caisse de compensation. De même un contrôle et suivi permanent de la situation d'approvisionnement sont assurés au niveau des différentes régions du royaume pour veiller à la disponibilité des différents produits et contrecarrer la spéculation. Sur un plan stratégique, le Maroc s'est doté d'une nouvelle vision pour le développement de la production agricole nationale à travers la mise en œuvre du plan vert annoncé en avril dernier à l'occasion du salon international de l'agriculture. Aussi, un travail de fond sera réalisé pour l'optimisation des circuits de distribution des produits à travers la mise en œuvre des recommandations de l'étude portant sur le secteur logistique en cours de réalisation. De même, ce Département prévoit en partenariat avec le Ministère de l'Intérieur de réaliser un schéma d'Orientation des marchés de gros des fruits et légumes, afin d'améliorer les circuits de distribution de ce type de produits.
C.H : l'un des volets centraux de la réforme du commerce (programme «Rawaj») concerne les circuits de distribution. Cela concerne-t-il la fixation des prix ?
M. B. : le plan Rawaj accorde une intention particulière à l'optimisation des circuits de distribution à travers la mise en place de mesures spécifiques visant la réduction du nombre d'intermédiaires sans valeur ajoutée dans le secteur. En effet, parmi les dysfonctionnements majeurs relevés lors de la phase de diagnostic, qui concernent aussi bien les circuits de distribution que d'approvisionnement, figure le nombre important des réseaux d'intermédiaires, souvent informels. Cette multiplicité d'intervenants impacte négativement le prix des produits et déséquilibre le fonctionnement normal du marché pour la formation du juste prix entre l'offre et la demande. Ainsi, les marges bénéficiaires des producteurs s'en trouvent affectées et les prix à la consommation augmentés. Avec l'avènement de la loi 06-99, sur la liberté des prix et de la concurrence, la détermination des prix est fixée par le libre jeu de la concurrence. À cet effet, seules les règles instaurant la transparence sur le marché concurrentiel et permettant de garantir une concurrence loyale entre les opérateurs sont de vigueur, notamment à travers l'obligation d'affichage des prix. Ainsi, Le système de fixation des prix et des marges des produits et services a été substitué par un système libéral où l'Etat intervient pour la régulation du marché à travers sa politique fiscale, monétaire et sociale, à l'exception de certains produits dans les prix sont réglementés.
C.H : il y a aujourd'hui la loi 6-99 qui stipule que les prix sont libres à l'exception de certains produits comme le gaz butane ou encore le sucre, encore sous administration. Est-ce à dire l'option pour la liberté des prix est un choix irréversible ?
M. B. : la liberté des prix est une nécessité qui doit accompagner la libéralisation de l'Economie. Dans un système libéral, les prix doivent obéir à la règle de l'offre et de la demande. Néanmoins, le législateur a prévu certaines exceptions au niveau de l'article 3 de la loi 6-99 qui stipule que dans les secteurs ou les zones géographiques où la concurrence par les prix est limitée en raison soit de situations de monopole de droit ou de fait, soit de difficultés durables d'approvisionnement, soit de dispositions législatives ou réglementaires, les prix peuvent être fixés par l'administration après consultation du Conseil de la concurrence. Les modalités de leur fixation sont déterminées par voie réglementaire.


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