En dépit d'une floraison d'informations sur les entreprises, les décideurs peinent à disposer de données recoupées et complètes sur leurs partenaires actuels ou futurs. Le groupe Finaccess lance Inforisk, qui se positionne déjà comme le système vers lequel les entreprises peuvent désormais se tourner pour dénicher l'information sur n'importe quelle société ou dirigeant. Jusque-là, il était très fréquent de voir un patron d'entreprise s'engager dans une première opération ou dans le cadre du développement des affaires, sans pour autant parvenir à valider au préalable que son futur partenaire existait bien et que les informations dont il disposait étaient justes. La société existe-t-elle vraiment? Depuis combien de temps ? Dépose-t-elle son bilan ? Est-elle rigoureuse dans sa gestion ? Qui la gère ? Qui sont ses dirigeants présents dans d'autres sociétés ? Comment se comporte-t-elle par rapport à d'autres? Difficile d'avoir rapidement accès à toutes ces informations utiles à la prise de décision, quoiqu'il existe une mine d'informations sur les entreprises marocaines. La cause : cette information est dispersée entre plusieurs administrations, et chacune gère son fichier sans coordination aucune avec les autres. «La difficulté provient du fait qu'on est incapable de faire communiquer tous ces fichiers, à cause de l'absence d'un identifiant unique. En effet, il y a une multitude d'identifiants qui sont utilisés par ces différents fichiers (N° RC, N° de patente, N° d'IS…). L'autre difficulté, et non des moindres, provient de l'absence d'une politique nationale de codification. Ainsi, chaque administration utilise ses propres tables de nomenclature (géographique, activités, formes juridiques, événements juridiques…). Cela rend difficile le recoupement de ces fichiers avec ceux des autres partenaires (banques, compagnies d'assurance, grandes sociétés…)», analyse le directeur général du groupe Finaccess. Aujourd'hui, pour la première fois, un opérateur privé a décidé de se positionner comme un acteur incontournable vers lequel les entreprises peuvent se tourner pour aller chercher de l'information sur n'importe quelle société. Il s'agit d'Inforisk, le nouveau pôle du groupe Finaccess, spécialiste en informations et technologies au Maroc depuis plus de 10 ans. «Notre nouvelle entité a pour vocation de devenir l'opérateur privé spécialiste du renseignement commercial au Maroc. Elle est partie de cette problématique nationale de la présence d'une multitude de bases de données qui ne gèrent pas la même information. Rien qu'en ce qui concerne les entreprises en activité au Maroc, la Direction de la Statistique, la CNSS ou encore la Direction des Impôts avancent respectivement des chiffres de 760.000, 121.000 et 822.000», précise Khalid Ayouch, directeur général du groupe Finaccess. Une tache qui n'est pas de tout repos ! Pour monter le système, la tache n'a pas été de tout repos pour les responsables de Finaccess. Il a fallu deux ans de développement à l'équipe dédiée, qui a déjà une expertise internationale dans ces métiers pour réaliser la plateforme. «Vous pouvez ainsi retracer l'historique et suivre la vie d'une entreprise à travers divers événements : augmentation de capital, changement de dirigeant, déménagement, ouverture de succursales, redressement judiciaire, liquidation... Vous accédez aussi de la même façon, en quelques clics, aux bilans, scoring et ratios financiers de toutes les sociétés qui déposent leurs états financiers», explique le patron du groupe. Quid de l'information qu'on pourrait «classer confidentielle» ? Sur la question, Khalid Ayouch est catégorique : «les données dont nous disposons sont d'ordre légal, financier, judiciaire et commercial. Autrement dit, nous fournissons de l'information vérifiable». Ce ne sont pas moins de 220.000 fiches entreprises, 100.000 bilans collectés, 300.000 dirigeants et associés et 150.000 évènements juridiques par an qui sont répertoriés dans la base de données d'Inforisk. Qu'en est-il de la fiabilité de ces informations ? Tarik Ben Saad, Responsable Business Development chez Inforisk rassure. «Outre son caractère exhaustif, Infosrisk est frais parce que nous le mettons à jour quotidiennement. Il est fiable aussi car nous recoupons les données à travers plusieurs sources et que nous l'alimentons sur la base de pièces officielles toutes sourçables», dit-il. L'international n'est pas en reste. Inforisk a noué un partenariat avec le leader mondial de l'information sur les sociétés, Dun and Bradstreet (D&B). «Il sera bientôt possible d'accéder au plus grand réseau mondial via un accès local au niveau», renseigne Khalid Ayouch. Aujourd'hui, les promoteurs d'Infosrisk sont optimistes. Ils comptent rentabiliser à terme leur projet, qui a nécessité un investissement de 10 millions de DH. Le système rencontre déjà, selon Khalid Ayouch, un intérêt réel des banques et des sociétés de leasing par exemple. Il faut dire que pour l'heure, Infosrisk cible plutôt les grands comptes, banques, régies, impôts… Son offre d'abonnement se décline en deux forfaits de 20.000 et 40.000 DH et une consultation revient environ entre 200 et 250 DH. «Nous avons constaté que les entreprises consommaient rapidement leurs forfaits». ◆