Les banques marocaines ne veulent plus se limiter à accompagner les entreprises à a de manière passive, c'est-à-dire quand l'occasion d'exporter ou d'importer se présente. Désormais, elles deviennent de véritables VRP, s'impliquent activement comme semble le montrer la récente visite organisée par la Banque populaire au profit d'une délégation d'hommes d'affaires italiens. Cela rappelle ce qu'une autre banque de la place fait avec l'organisation d'un forum devenu institution. Jeudi 30 janvier, ce sont une trentaine d'hommes d'affaires italiens qui étaient en visite au Maroc. Il s'agit de clients de la banque italienne Banca Nuova conviés par la Banque centrale populaire pour venir rencontrer leurs homologues marocains avec lesquels ils comptaient nouer des relations d'affaires. Trois secteurs étaient principalement représentés aussi bien chez les italiens que chez les 150 hommes d'affaires marocains, en l'occurrence l'industrie, les services et le BTP. L'organisation même de ces deux journées de rencontres, montrent clairement le but du groupe Banques Populaires. En deux jours, chaque entrepreneur marocain, à eu au moins une rencontre BtoB avec un client potentiel ou un fournisseur, voire un futur associé dans le cadre d'une joint-venture. Puisqu'en effet, «les Italiens ont manifesté beaucoup d'intérêt pour ce type de partenariat», a souligné Mario Breganze, président de Banca Nuova, qui conduisait la mission commerciale. Pour le DG de la Banque de l'Entreprise et de l'International à la Banque Centrale Populaire, Rachid Agoumi, également, «le but est de leur permettre de trouver des pistes de collaboration, notamment sous forme d'établissement de joint-venture, de création de filiales, de transfert d'expertise ou encore de recherche de clients/fournisseurs, et de s'enquérir des opportunités d'investissement et d'échanges commerciaux dans les deux pays». Rachid Agoumi, DG de la Banque de l'Entreprise et de l'International à la Banque Centrale Populaire. Cela laissait clairement entendre que les entreprises marocaines qui en avaient le potentiel, avaient de fortes de chances de trouver des partenaires qui pourraient leur permettre de percer sur le marché italien. Il faut également noter que les Italiens, très présents en Tunisie et en Libye, sont à la recherche de nouvelles destinations de leurs investissements depuis que ces deux pays ont été touchés par «le printemps arabe, qui n'avait de printanier que le nom», souligne toujours Mario Breganze, sous un ton d'humour bien italien. L'objectif est donc clair et Hamid Belafdel, DG du CRI de Casablanca, intervenant en VRP, n'a pas manqué de saisir la balle au vol en expliquant que «le Maroc en général et la capitale économique en particulier est l'endroit rêvé pour investir en toute quiétude». Il en veut pour preuve le développement fulgurant des secteurs d'activité phares sur lesquels s'appuie la ville. «Le Maroc n'est plus le pays qui compte exclusivement sur le tourisme, l'agro-industrie et le textile pour assurer son développement». Désormais, l'offshoring, l'industrie automobile et l'aéronautique assurent plus de croissance du PIB que tout autre secteur. Et le pays s'est doté de suffisamment de sites d'accueil et d'infrastructures, d'un cadre institutionnel favorable sur le plan légal et fiscal pour assurer la rentabilité des investissements. Casanearshore qui a vu s'installer beaucoup de multinationales, la zone aéronautique de Nouaceur dont le Canadien Bombardier est devenu la tête de pont, ou encore Casablanca automotive city autour de la Somaca, sont de beaux exemples de ce qu'offre aujourd'hui la région. A cela, s'ajoute une infrastructure portuaire, aéroportuaire, routière et ferroviaire qui n'a rien à envier aux villes européennes. Evidemment, cette initiative de la Banque populaire n'est pas une première chez les banques marocaines qui semblent prendre le pas sur Maroc Export. Attijariwafa bank est devenue un habitué des faits avec le forum international «Afrique développement». Evidemment, l'esprit reste le même, même si la dimension est bien différente. Puisque pour Afrique développement, près de 1500 opérateurs économiques, diplomates et autres officiels se trouvent chaque année à Casablanca. Le but est de faire d'une pierre deux coups en faisant se rencontrer les opérateurs de près d'une quinzaine de pays en même temps. Chez Attijariwafa bank également, l'efficacité recherchée est la même, puisqu'on y privilégie les rencontre BtoB. En 2013, ils ont atteint près 3000 rencontres individualisées entre les opérateurs économiques. Attijariwafa bank en fait de même chez toutes ses filiales importantes. Ainsi, la CBAO organise à Dakar le forum Market Challenge qui en est également à sa troisième édition. Et à Tunis Attijariwafa bank a choisi le nom de Maghreb Développement pour un évènement d'envergure. Parmi les trois grandes banques de la place, il ne reste que la BMCE Bank qui ne s'est pas encore lancée dans ce type de défi pour mettre en relation à grande échelle ses clients avec d'éventuels partenaires internationaux. La banque a choisi pour le moment de rester dans la manière classique d'accompagner ses clients, c'est-à-dire une mise en relation au cas par cas. Mais cette banque qui est traditionnellement la banque du commerce extérieur et qui gère près de 3,5 millions d'opérations de «comex» a pris une certaine avance qu'elle compte bien garder.