Ericsson, acteur clé de la transition numérique au Maroc, renforce son engagement pour accompagner le pays dans son plan digital à l'horizon 2030. Lors des Technology Days, l'entreprise a exploré les apports de la 5G et de l'intelligence artificielle (IA) pour des secteurs tels que l'éducation, la santé et l'industrie. Forte de ses partenariats avec les universités et d'un soutien actif aux start-ups locales, Ericsson aspire à faire de la 5G une plateforme d'innovation au service du développement économique et social. L'Afrique, avec son écosystème dynamique et sa jeunesse, se prépare à adopter cette technologie comme levier d'un saut technologique majeur. Interview avec Majda Lahlou Kassi, vice-présidente d'Ericsson et directrice Afrique de l'Ouest et Maroc. Challenge. Comment évaluez-vous le Technology Days d'Ericsson et les objectifs assignés à ces rencontres, notamment en direction des opérateurs et d'autres partenaires ? Majda Lahlou Kassi. Ces trois journées ont constitué une excellente opportunité pour ouvrir le dialogue et instaurer un échange enrichissant sur les apports potentiels de la 5G et de l'intelligence artificielle (IA). Alors que le Maroc s'apprête à accueillir des événements sportifs majeurs et met en œuvre sa stratégie numérique à l'horizon 2030, ces discussions ont permis d'atteindre pleinement nos objectifs. Nous avons bénéficié d'une participation variée : régulateurs, opérateurs télécoms, ambassade de Suède, Union européenne, entre autres. Ces échanges, animés par nos experts, ont fourni des retours constructifs qui guideront notre accompagnement du Maroc dans le déploiement de la 5G. Lire aussi | Technology Days d'Ericsson : La 5G au cœur de la transformation numérique du Maroc et de l'Afrique Le Maroc a avancé son plan digital à l'horizon 2030. Comment Ericsson compte-t-il accompagner cette dynamique ? Nous sommes présents au Maroc depuis plus de quarante ans où nous avons toujours soutenu les grandes transitions technologiques. Pour cette nouvelle étape avec la 5G, notre ambition dépasse la simple mise en œuvre. Nous souhaitons mobiliser tout l'écosystème afin de transformer la 5G en une plateforme d'innovation, ouvrant de nouvelles perspectives aux secteurs clés tels que l'éducation, la santé ou encore l'industrie. Grâce à nos partenariats avec les universités et notre expertise internationale, nous sommes prêts à jouer un rôle actif dans cette transformation. Le marché africain présente-t-il des spécificités qui le rendent particulièrement prêt à adopter la 5G ? L'Afrique est caractérisée par sa jeunesse dynamique, qui constitue un moteur clé de l'adoption des nouvelles technologies. Parallèlement, le développement rapide de start-ups au Maroc, au Sénégal ou encore au Nigeria reflète un écosystème en plein essor. Ces start-ups produisent du contenu local pour des applications variées, de la logistique au gaming. L'adoption rapide des smartphones et l'augmentation soutenue de la consommation de données renforcent cette préparation. En conséquence, l'Afrique est dans une position unique pour réaliser un « saut technologique » majeur avec l'arrivée de la 5G. La dynamique des universités marocaines dans la recherche technologique vous interpelle-t-elle en matière de gestion des talents ? Absolument. Nous collaborons étroitement avec les universités publiques, privées et les écoles d'ingénieurs marocaines. Ces partenariats nous permettent d'accueillir des étudiants pour des projets de fin d'études, de dispenser des formations sur des technologies comme la 5G ou l'IA, et d'échanger nos connaissances. Cela constitue également une excellente opportunité pour identifier les talents les plus prometteurs et bâtir une équipe locale d'ingénieurs capables de relever les défis technologiques de demain. Lire aussi | Vincent Besson : « BTechnologie incarne la synergie franco-marocaine pour relever les défis technologiques de l'avenir » Comment Ericsson soutient-il le développement des start-ups marocaines, notamment autour de la 5G et de l'IA ? Ericsson dispose d'un programme mondial dédié à l'accompagnement des start-ups dans le domaine de la 5G. Au Maroc, nous organisons chaque année des compétitions d'innovation, impliquant universités et start-ups, pour développer des solutions dans des secteurs comme la durabilité ou les énergies renouvelables. De plus, nous avons récemment créé une entité régionale de développement commercial pour renforcer notre collaboration avec les entreprises et start-ups locales. En quoi la 5G se distingue-t-elle de la 4G en matière de désenclavement des zones d'ombre ? La 5G offre une capacité accrue, une connectivité équivalente à celle de la fibre optique et une consommation énergétique réduite. Ces avantages permettent de proposer des solutions plus compactes et économiques, souvent alimentées par des sources d'énergie renouvelables comme le solaire. Cela ouvre la voie à un accès au haut débit dans les zones reculées ou mal desservies, là où la 4G rencontrait encore des limites. Quel sera l'impact de la 5G sur les coûts finaux des produits et services ? La 5G est une évolution naturelle des infrastructures existantes, offrant des performances améliorées à un coût par gigabit réduit. Les opérateurs télécoms auront l'opportunité de diversifier leurs offres pour répondre aux différents besoins des consommateurs, qu'il s'agisse de gaming ou d'usages professionnels. À long terme, cette technologie promet des économies significatives et une meilleure accessibilité. Quels liens établissez-vous entre la 5G et l'IA, notamment dans leur rôle dans l'écosystème des objets connectés ? L'intelligence artificielle (IA) est un levier transversal qui transforme tous les secteurs. Chez Ericsson, nous intégrons l'IA depuis plus de vingt ans pour optimiser nos solutions et notre productivité. En la combinant avec la 5G et le cloud, nous posons les bases d'avancées technologiques qui dépassent encore notre imagination. Comme nous aimons à le rappeler : « We need to imagine the impossible ». Ce qui semble impossible aujourd'hui pourrait devenir une réalité grâce à ces technologies.