L'Observateur du Maroc et d'Afrique : Les préparatifs pour Gitex Africa Morocco 2024 sont en cours. Quelles seront les nouveautés et les attentes pour cette année ? Trixie Lohmermand: Gitex Africa a connu une expansion impressionnante cette année, doublant presque de taille. L'événement s'étendra sur 21 halls et accueillera 1 400 entreprises exposantes internationales, marquant une augmentation de 70 % par rapport à l'année précédente. Plus de 700 start-ups parmi les plus innovantes au monde, issues de 45 pays, dont 200 marocaines, seront mises en avant lors de North Star Africa, la plateforme dédiée aux start-ups de Gitex Africa. Cette initiative revitalise considérablement l'investissement dans un écosystème de start-ups robuste et dynamique, avec des projections de levées de fonds atteignant 10 milliards de dollars en capital-risque d'ici 2025. Ces startups innovateurs primés auront l'occasion de dialoguer avec 350 investisseurs provenant de 35 pays, gérant collectivement 200 milliards de dollars d'actifs. Gitex Africa Morocco 2024 s'affirme ainsi comme un baromètre essentiel des avancées technologiques transcontinentales, jouant un rôle crucial dans la convergence des efforts de la communauté technologique mondiale pour promouvoir un avenir responsable. Cet événement confirme sa position en tant que nouvelle Silicon Valley mondiale, catalysant l'innovation et la collaboration à travers le continent africain. Ce qui nous intéresse le plus, c'est l'impact que cet événement aura sur l'économie locale au Maroc, sa transformation numérique et, bien sûr, l'intégration de l'Afrique avec le reste du monde. Qu'en est-il du choix de la thématique de l'intelligence artificielle ? Et comment cette IA va-t-elle transformer l'économie africaine ? Les récents développements en matière d'IA ont généré de nouvelles opportunités et impulsions pour la transformation numérique de l'Afrique. Les experts estiment que l'essor de l'IA pourrait ajouter 1,2 trillion de dollars à l'économie africaine d'ici 2030, augmentant le PIB du continent de 5,6% et renforçant la nécessité de dialogues numériques pour déployer des technologies à la fois durables et éthiques. Cette année, l'intelligence artificielle se distingue comme un phénomène majeur, avec ses capacités fascinantes et diverses à transformer plusieurs secteurs. Elle modifie entièrement le paradigme technologique, nous conduisant vers une nouvelle ère infinie. Cependant, cette IA ne peut pas fonctionner isolément. Il est nécessaire d'exploiter tout l'écosystème, y compris les décideurs gouvernementaux, pour garantir une IA responsable. Nous devons également investir dans les infrastructures, car la puissance de calcul est essentielle pour que l'IA prospère. L'écosystème africain ne pourra pas progresser sans ces infrastructures et investissements. L'accès au financement, notamment par les fonds de capital-risque, est également crucial. En considérant l'impact, les possibilités et les opportunités qu'offre Gitex cette année, en particulier avec l'émergence de l'IA, nous atteindrons un nouveau point d'inflexion dans le développement numérique de l'Afrique. Quel regard portez-vous sur le développement de l'écosystème des startups sur le continent africain? Quels défis à relever ? L'Afrique, le deuxième plus grand continent du monde, possède une population majoritairement jeune et un réservoir immense de talents. Cependant, ces jeunes ont besoin d'opportunités pour se connecter au reste du monde, accéder aux financements, à la technologie, aux connaissances, et s'intégrer dans l'écosystème mondial de l'entrepreneuriat. Gitex Africa joue un rôle crucial en offrant des opportunités annuelles et régulières de connexion globale avec des experts, des praticiens, des investisseurs et des responsables gouvernementaux. Cette plateforme permet aux jeunes innovateurs d'interagir pour le développement de produits, de faire avancer les réglementations et politiques nécessaires à leur réussite, et de se mesurer à leurs pairs du monde entier pour découvrir les meilleures pratiques. Sans cette connaissance, cette connectivité et cette coopération, l'Afrique risque d'être laissée pour compte et de rester isolée. Il est donc essentiel que l'Afrique converge vers et s'intègre pleinement dans le processus de transformation numérique mondiale.