Le Congrès des députés espagnol a adopté, le jeudi 14 novembre, un projet de loi mettant un terme aux « golden visas », ces permis de résidence instaurés en 2013 pour les ressortissants étrangers non européens investissant dans l'immobilier en Espagne pour un montant supérieur à 500 000 euros. À compter de 2025, l'obtention d'un visa de résidence par l'acquisition d'un bien immobilier ou par d'autres types d'investissements financiers ne sera plus possible. Cette initiative a pour objectif de limiter la spéculation immobilière et répondre à la crise du logement qui touche les grandes villes. Dès 2025, l'Espagne mettra fin à un programme controversé. Les étrangers ne pourront plus obtenir un permis de résidence en échange d'un investissement immobilier de 500 000 euros. Le gouvernement vise ainsi à enrayer la spéculation immobilière et à répondre à la crise du logement. Lire aussi | Biens immobiliers espagnols : les Marocains sont devenus les acheteurs étrangers les plus actifs en 2020 Le jeudi 14 novembre, le Congrès des députés a approuvé une loi abolissant les « golden visas », instaurés en 2013 sous le gouvernement de Mariano Rajoy. Le texte fait partie d'une réforme plus large portant sur l'efficacité des services publics de justice. Avant d'être appliquée, cette réforme doit encore être validée par le Sénat. Une période transitoire est prévue pour traiter les demandes déjà déposées, ce qui pourrait provoquer un afflux d'investissements à court terme. Un dispositif étendu et critiqué Depuis leur lancement en 2013, les « golden visas » ont permis à plus de 14 500 investisseurs étrangers d'obtenir une carte de résidence. Le programme ne se limitait pas à l'immobilier : il offrait également des options d'investissement dans la dette publique espagnole (2 millions d'euros), les actions d'entreprises espagnoles (1 million d'euros), ou via des dépôts bancaires et des fonds d'investissement. Lire aussi | La reconquista immobilière marocaine est en marche en Espagne La nouvelle loi abroge ces mécanismes en supprimant les articles 63 à 67 de la loi de soutien aux entrepreneurs. Ces visas ont suscité de nombreuses critiques pour leur impact sur le marché immobilier. Entre 2018 et 2022, les investisseurs étrangers ont injecté 4,8 milliards d'euros dans l'immobilier espagnol, exacerbant la hausse des prix dans des zones très demandées. Les Marocains, acteurs majeurs du marché immobilier Les Marocains figurent parmi les investisseurs les plus actifs en Espagne. En 2023, ils représentaient 6,1% des achats étrangers, juste derrière les Allemands. Selon le Conseil général des notaires d'Espagne, environ 4 500 biens immobiliers ont été acquis par des Marocains au cours du premier semestre 2023. Lire aussi | L'ONEE dévoile les candidats à l'autoroute électrique Dakhla-Casablanca Cette dynamique s'inscrit dans un contexte où les achats étrangers constituent 15% des transactions immobilières totales. Les régions de Murcie et de Catalogne attirent particulièrement ces investisseurs, séduits par le climat et les opportunités touristiques.