Le ministère des Affaires étrangères espagnol a demandé au Maroc d'exiger un visa aux ressortissants sénégalais pour entrer dans l'espace Schengen afin d'éviter l'engorgement des salles d'immigrants refusés à l'aéroport Adolfo Suárez-Madrid Barajas. Le gouvernement espagnol a demandé au Maroc d'empêcher l'embarquement sur des vols en provenance de pays tiers avec escale en Espagne des citoyens sénégalais n'ayant pas de visa d'entrée dans l'espace Schengen, composé de 27 pays européens sans frontières, même s'ils n'en ont pas besoin pour accéder à leur destination finale, indique le journal El Pais, qui reprend des informations de la radio Cadena SER. Lire aussi | Fitur Madrid. L'ONMT distingué avec le prix du meilleur stand « Avec cette mesure, le ministère de l'Intérieur cherche à freiner le flux d'immigrants qui a saturé les salles d'immigrants refusés à l'aéroport Adolfo Suárez-Madrid Barajas, dont certains sont sénégalais », souligne la même source. Le ministère de l'Intérieur qualifie ces escales de « frauduleuses », car l'intention des passagers ne serait pas d'atteindre leur destination finale, mais de rester en Espagne en profitant de l'escale de leur vol. Externaliser le contrôle des migrants Toujours selon la même source, l'ambassade d'Espagne à Rabat a envoyé une « note verbale » au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger à Rabat, lui demandant de « prendre les mesures nécessaires pour empêcher temporairement l'embarquement sur des vols commerciaux à destination de pays tiers qui ne font pas partie de l'espace Schengen et le transit aéroportuaire en Espagne des titulaires de passeport sénégalais ordinaires qui n'ont pas de visa Schengen estampillé au moins deux ans avant le voyage ». Les titulaires de passeports diplomatiques et ceux qui ont un visa Schengen en cours de validité (sa validité ordinaire est de deux ans) sont exclus. Lire aussi | Iberia Express lance la liaison Madrid-Marrakech L'ambassade demande aux autorités marocaines de maintenir cette mesure « jusqu'à l'entrée en vigueur de l'obligation de visa de transit aéroportuaire pour les titulaires de ces passeports, prévue pour le 19 février prochain ». Avec cette demande, l'Espagne externalise auprès du Maroc le contrôle des immigrants sénégalais et anticipe l'application d'une mesure qui n'est pas encore en vigueur.