Le Maroc se lance dans la réglementation fiscale des géants du numérique avec de nouvelles obligations pour les entreprises étrangères fournissant des services à distance. Dans le cadre du projet de loi de Finances (PLF) de l'exercice 2024, le gouvernement propose de nouvelles obligations fiscales pour les entreprises étrangères fournissant des services à distance. Une initiative visant à réguler les activités des géants du numérique tels qu'AWS (Amazon Web Services), Netflix et Airbnb, et à assurer une contribution fiscale équitable. Ces mesures s'inscrivent dans une tendance mondiale où de nombreux pays cherchent à adapter leurs réglementations fiscales pour tenir compte de l'économie numérique. Lire aussi | Formation professionnelle. Sekkouri : « 84% des diplômés ont intégré le marché du travail » Ainsi, les fournisseurs de services à distance non-résidents sans établissement au Maroc devront désormais s'enregistrer sur une plateforme électronique dédiée et obtenir un identifiant fiscal s'ils proposent des services dématérialisés à des clients marocains. Selon les dispositions du projet de loi, ils devront également soumettre mensuellement une déclaration de leur chiffre d'affaires réalisé au Maroc et verser la taxe correspondante, sans possibilité de déduction fiscale. De plus, ces entreprises devront tenir un registre électronique des prestations fournies, à conserver pendant une période de dix ans. Renforcer la collecte de recettes fiscales Ces nouvelles obligations fiscales visent plusieurs objectifs. Tout d'abord, elles renforcent la collecte des recettes fiscales au Maroc, en permettant la taxation des services à distance fournis aux clients marocains. Cela contribuera à générer des revenus fiscaux supplémentaires pour le pays. En outre, ces mesures favorisent une concurrence plus équitable entre les fournisseurs de services locaux et étrangers, en veillant à ce que tous les acteurs du marché soient soumis aux mêmes règles fiscales. Lire aussi | PLF 2024. 30.034 postes budgétaires en téléchargement Cependant, ces nouvelles obligations fiscales soulèvent également des défis potentiels. La collecte de la taxe sans possibilité de déduction fiscale peut augmenter les coûts pour les fournisseurs de services à distance non-résidents, ce qui pourrait éventuellement se répercuter sur les prix pour les consommateurs marocains. De plus, la mise en œuvre et le suivi de ces obligations nécessiteront une coopération étroite entre les autorités fiscales marocaines et les fournisseurs de services concernés. Les fournisseurs devront également s'adapter aux exigences techniques de l'enregistrement, de la soumission des déclarations électroniques et des procédures de paiement de la taxe correspondante. Lire aussi | Le GCAM signe des conventions de partenariat avec 4 associations professionnelles Malgré ces défis, les nouvelles obligations fiscales représentent une avancée significative dans la réglementation de l'économie numérique au Maroc. Elles contribueront à assurer une imposition adéquate des entreprises étrangères opérant à distance et à garantir une plus grande équité fiscale dans le secteur des services en ligne. De plus, en générant des revenus fiscaux supplémentaires, ces mesures pourraient avoir un impact positif sur les finances publiques du pays.