Le débat sur la peine de mort m'a toujours déstabilisé. D'un côté, j'entends très bien les arguments des abolitionnistes. La société ne peut être aussi barbare que les individus et l'erreur judiciaire est toujours possible. Cependant, je ne peux me résoudre à accepter l'argument quand il s'agit de sociopathes pour lesquels la science ne peut rien : les serial-killers et les pédophiles. A Salé, on vient d'arrêter un père qui violait régulièrement ses enfants en bas âge, dont deux sont autistes. A Taroudant, un criminel a reconnu le viol et l'assassinat de deux enfants âgés de 2 et 4 ans. Des crimes sordides comme ceux-là se multiplient. En prison, généralement, ils se tiennent à carreau parce qu'il n'y a pas d'enfants dans l'environnement. S'ils prennent leurs médicaments, ils peuvent paraître stabilisés. Ceci leur ouvre la voie à des remises de peine. L'expérience mondiale le prouve, dès qu'ils sont dehors, leur instinct de prédateur reprend le dessus et ils récidivent à coup sûr. C'est le cas dans les pays où ils sont astreints à un suivi psychologique. Chez nous, on ne sait même pas si les enfants victimes, dont la vie est dévastée et on présume, la personnalité est déstructurée, pourront bénéficier d'un tel suivi. Moi, ma première réaction, à chaud, c'est de dire il faut les exécuter. Dans leur extrême générosité les abolitionnistes croient qu'il y a une part d'humanité dans tout individu. Je n'en vois pas dans un père qui viole ses propres enfants. La peine de mort n'a jamais été dissuasive, c'est un fait. Elle l'est encore moins quand il s'agit de malades incurables aux pulsions incontrôlables, sauf après castration chimique. Mais il s'agit là de droits des victimes à réparation. Les crimes horribles dont les auteurs récidiveront à coup sûr, ouvrent droit à une réparation qui ne peut être que l'exécution. Les avocats trouvent souvent dans le passé malheureux des bourreaux des justifications pour leur éviter la peine capitale. C'est de l'angélisme pur et simple. La misère, la violence conjugale existent depuis toujours, elles n'ont pas produit des monstres en masse. La société n'a pas pu éradiquer ces phénomènes, elle n'a pas pu offrir une guérison à ces malades, et elle a le devoir de se protéger. En les mettant out de manière définitive.