Révélant l'inefficacité du système existant, différents désaccords surgissent entre la CGEM et les Groupements interprofessionnels d'aide au conseil (GIAC). Ces derniers n'ont par ailleurs toujours pas reçu le financement des actions de formation pour l'année 2021 et, en conséquence, interpellent les autorités. La contestation est relayée dans un communiqué de la fédération des GIAC (FEDGIAC) qui lance un appel aux pouvoirs publics pour un déblocage des fonds dédiés à leurs actions dans le cadre de la formation en cours d'emploi (FCE). En effet, le budget prévu pour l'année 2021, et réservé au financement des actions d'information-sensibilisation, aux études, conseil et ingénierie des plans de formation, n'a toujours pas été libéré. A la base, ce système de financement des actions et programmes de FCE a été mis en place pour renforcer la compétitivité des entreprises à travers l'amélioration continue des compétences des salariés. Aussi, dans la continuité des actions gouvernementales en faveur de la relance économique post-Covid, un soutien est logiquement apporté aux entreprises qui ont engagé, entre autres, des actions de formation adaptation ou reconversion. Lire aussi | Marsa Maroc. Un chiffre d'affaire en progression de 30% Ce financement qui provient en partie de la taxe professionnelle est partiellement géré par les GIAC, qui sont 9 organismes créés par les fédérations professionnelles, et octroyé sur la base de deux manuels de procédures GIAC/CSF. Le gel des fonds destinés à l'exercice 2021 met en difficulté les GIAC qui s'apprêtent à procéder aux remboursements des dépenses réalisées et justifiés conformément aux règles en vigueur par les entreprises et les associations professionnelles. Dans le contexte actuel de récession économique, la Fédération en vient à envisager une année blanche et souligne son incompréhension notamment quand elle affirme qu'un budget prévisionnel de 200 millions de dirhams a pourtant été accordé par le comité de gestion de l'OFPPT en mars 2021. Divergences dans la gestion de la formation continue La question du financement est un indicateur de l'existence d'un problème de fonds dans le système de gestion de la FCE. Il y a, a priori, mésentente sur la considération à donner aux études commandées par les entreprises à titre individuel. En effet, la CGEM a émis quelques reproches à l'endroit de la FEDGIAC, vis-à-vis de son engagement, sans approbation budgétaire, dans des études individuelles pour l'année 2022. Cette position est cependant contestée comme n'étant pas une résolution de la CCCSF, comité tripartite composé de représentants gouvernementaux, des employeurs et employés ; bien qu'au demeurant, l'année 2022 serait transitoire vers le financement des études sectorielles et les formations groupées. En conséquence, les GIAC ne pourront plus bénéficier de financement pour les études individuelles. Lire aussi | Bilan. CFG Bank franchit le seuil de rentabilité nette en 2021 Les dissensions dans la gestion de la formation continue forcent les parties prenantes à s'accorder sur l'inefficacité du système en place. Et pour preuve, le dispositif des contrats spéciaux de formation profite à très peu d'entreprises (moins d'1%). A ce stade, une réforme devient nécessaire, et serait tout à fait pertinente dans la vision du Nouveau Modèle de Développement. Pour l'heure, l'urgence pour la FEDGIAC reste le déblocage des fonds dédiés pour l'année 2021. Elle interpelle à cet effet le Département de la Formation Professionnelle ainsi que l'OFPPT, et souhaite faire entendre sa voix, eu égard au rôle de facilitation et d'intermédiation des GIAC.