Un peu de lumière dans un coin sombre, celui des prisons, là où l'être humain est exposé au désespoir, là où la dignité humaine est exposée aux risques de violation. Le dernier rapport sur les prisons au Maroc, établi par le Centre d'Etudes des Droits Humains et Démocratie (CEDHD) et le Centre de la Gouvernance du Secteur de la Sécurité, à Genève (DCAF), en collaboration avec la Délégation Générale à l'Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion (DGAPR), s'inscrit pleinement dans cette perspective. Cette «collaboration tripartite» s'inscrit aussi dans le cadre d'un programme de coopération entamé depuis quatre ans, à travers des ateliers, des sessions de formation à l'attention du personnel pénitentiaire et des visites de terrain pour mieux accompagner l'ouverture de la DGAPR sur son environnement et sur les mécanismes d'observation nationaux et internationaux. Lire aussi | Omicron. Le Maroc renforce son dispositif de riposte C'est là une approche fondée sur les droits humains permettant d'évaluer les politiques publiques mises en œuvre dans le domaine pénitentiaire, et donc d'identifier les acquis et réalisations, mais aussi les dysfonctionnements et insuffisances. Cette démarche se veut globale, critique et constructive, dans la perspective de contribuer qualitativement au traitement de la situation des prisons, à travers notamment un plaidoyer devant les instances officielles, exécutives, législatives ou judiciaires, et devant les institutions de coopération internationale. Ainsi, le rapport a pour ambition d'apprécier les progrès et/ou régressions du secteur pénitencier, dans la réalité carcérale, au cours des cinq dernières années. Il est décliné en cinq chapitres portant sur les normes internationales, les engagements du Maroc dans le domaine des droits humains, les dispositions de la Constitution marocaine, les lois nationales comme base et la réalité pratique pour apprécier l'application concrète du dispositif théorique mis en place, en termes de performance, avec une mise en perspective internationale s'appuyant sur les observations des instances onusiennes et les institutions et organisations marocaines. Lire aussi | Maroc-Algérie. Le président mauritanien Ould El Ghazouani renouvelle son offre de médiation Le rapport de 280 pages aboutit à des propositions et à des recommandations destinées à promouvoir le système pénitencier au Maroc, dans le cadre d'une politique publique intégrée. C'est le fruit d'un travail collectif et multidisciplinaire, impliquant experts marocains et internationaux. L'objectif commun et ultime est de contribuer réellement à un processus d'amélioration qualitative, morale et matérielle, des conditions de détention et de faire de l'espace pénitencier, un espace d'espoir et de réinsertion sociale effective.