Les start-up, jeunes entreprises de petite taille opérant dans le secteur des nouvelles technologies, sont confrontées à un lot d'obstacles au quotidien : financement, recherche de partenaires professionnels et accès aux marchés privés et publics. Surmontant ces difficultés avec professionnalisme, opiniâtreté et persévérance dignes de grands managers, des dirigeants de certaines start-up ont mis toutes les chances de leur côté pour mener leurs entreprises jusqu'à la réussite. Challenge Hebdo a sélectionné une dizaine de start-up qui ont fait école. Des jeunes pousses qui ont réussi leur challenge de départ, et qui font des émules qui veulent marcher sur leurs traces. Leurs dirigeants sont dans leur majorité des Marocains ayant suivi leurs études à l'étranger, des lauréats de grandes écoles et universités de renom. Ces challengers ont fait une brillante carrière au sein de multinationales ou d'organismes étatiques. Préférant faire bénéficier leur pays d'origine de leurs expériences éloquentes et expertises avérées plutôt que de succomber aux offres de carrières alléchantes dans le pays d'accueil, ils investissent dans des créneaux de technologie de pointe : logiciels pointus, biométrie… Leur innovation est sans limites, alignée parfois sur ce qui se passe en Europe ou aux Etats-Unis. S'étayant sur des fonds propres ou des aides familiales pour monter leurs projets, ils bravent souvent un obstacle majeur, celui du financement, fut-ce pour acquérir du matériel de démonstration ou des prototypes de produits. Privés de primes de lancement ou de toute autre forme d'aide ou de subvention étatique, ils recourent, quand ils sont au bout d'une impasse, au financement bancaire. De tous les dirigeants des start-up interviewés, aucun n'a déclaré avoir été exposé à cette épreuve. Ils s'accordent à l'unisson pour affirmer que les conditions de garantie exigées par les banques frôlent le ridicule. «La valeur de la garantie réclamée atteint le double du montant du financement demandé», martèle Hamid El Moradi, directeur général de la start-up Alifid. Même s'il ne nous a été permis d'obtenir des déclarations de responsables de banques, des sources proches du dossier ont confirmé que le traitement des dossiers de financement des start-up était le même que celui réservé aux TPE en phase de lancement opérant dans d'autres secteurs d'activité. En outre, le spectre d'un autre obstacle hante les dirigeants de ces TPE dès lors qu'il s'agit d'accéder aux marchés publics ou privés. En tant que petites structures financièrement fragiles, l'accès de ces start-up aux marchés publics est parsemé d'obstacles, comme la caution trop chère eu égard à leurs moyens financiers ou le nombre d'années d'exercice passées. Sur ce dernier point, Hafid Limam, directeur général de la start-up Partnet, affirme que les petites structures sont évitées de crainte qu'elles ne mettent la clé sous le paillasson un an après l'adjudication de l'appel d'offres. «Et pourtant, nous leur fournissons des garanties de nos partenaires, compagnies ou de firmes multinationales qui nous cautionnent», tambourine-t-il. Et d'ajouter que, outre cette condition désavantageuse à leur égard, les grandes entreprises débauchent leur personnel qualifié (ingénieurs et techniciens spécialisés). «Les offres de salaires qu'ils leur offrent sont tout bonnement alléchantes», poursuit-il. Nonobstant ces difficultés, les 10 start-up sélectionnées ont fait leurs preuves. Certaines d'entre elles ont décroché des marchés publics. Tout bonnement parce que leurs produits ou services utilisent une technologie de pointe, un savoir-faire qui triomphe parfois sur celui, onéreux, offert par des compagnies ou grands comptes étrangers. C'est le cas par exemple de First Mile Telekom, qui a équipé, entre autres, le ministère de l'Intérieur en points d'accès au wifi, de P2P qui a décroché le projet « génie » en s'adossant à des partenaires stratégiques, ou encore de LTD, qui développe des logiciels embarqués pour des compagnies aéronautiques de renommée mondiale. Nouvelle économie Parler de nouvelle économie renvoie à la hausse de la croissance économique générée par les nouvelles technologies de l'information (NTI). Au Maroc, le secteur des NTI a enregistré un chiffre d'affaires de 3,5 milliards d'euros à fin 2006 (Télécoms inclus) contre 1,6 milliard en 2001, soit une contribution de 7 % au PIB national. L'industrie locale connaît donc un essor remarquable. Huit entreprises - membres de l'Apebi – parmi les 72 sociétés cotées appartiennent au secteur et participent à hauteur de 22% de la capitalisation boursière. Dans le rapport 2007 sur «La société mondiale de l'information» publié conjointement par l'UIT (Union internationale des Télécommunications) et la CNUCED en mai 2007, il est mentionné que la dynamique du secteur des nouvelles technologies de l'information a habilité le Maroc à occuper la position numéro un de la «plus rapide croissance» à travers le monde dans l'indice d'opportunité numérique (DOI) entre 2004 et 2006. Cette avancée est due essentiellement aux améliorations remarquables dans l'utilisation des TIC. Prestataires de ces technologies, les entreprises membres de la Fédération des Professionnels des Technologies de l'Information devront bénéficier, à compter de début 2008, de deux fonds dédiés à l'innovation (100 millions de DH) et à la recherche et développement dans le cadre du contrat-programme signé avec l'Etat. Le hic, c'est que ce sont souvent les PME performantes ou les grandes entreprises qui raflent la mise, au grand dam des TPE (start-up). Sous un autre angle, un nouveau club des start-up vient d'être créé au sein de l'Apebi. Sa mission consiste à porter viatique, sur les plans technique et managériel, aux jeunes structures. Deux autres avancées encourageantes. Un plan national et international du secteur des TIC, pour un budget de près de 20 millions de DH sur l'année 2008, sera mis en branle. Il y aura également un appui au développement de la capacité des membres à l'export (Budget de promotion de 10 millions de DH). Mais une fois tous ces projets mis à exécution, quelle sera la part réelle réservée aux futurs socles de l'industrie des NTI, les start-up s'entend ? ◆ Brahim Benlahmar Brams Technologies près avoir fait ses études primaires, secondaires et supérieures en France, et après une bonne expérience dans le développement de logiciels de messagerie pour le compte d'une filiale française d'une firme anglaise, Brahim Benlahmar décide en 1999 de regagner son pays natal. Faire de l'offshoring, c'est l'idée qui l'avait assailli avant de créer Brams Technologies. Sans renoncer à ses activités de développeur, Brahim commence à sous-traiter le fameux logiciel de messagerie «mailwatcher», ce qui lui a rapporté assez d'argent pour couvrir les onéreux frais de démarrage. Jusqu'à 17 heures, il faisait le commercial puis il formait personnellement son équipe d'ingénieurs et de techniciens spécialisés jusqu'à 21 heures. Après, il se consacrait à l'activité de développement de logiciels. Cette situation a duré 9 mois. Puis, Brahim a réussi à développer un nouveau logiciel «Lotus/notes» de messagerie de collaboration, une plateforme qui gère les relations, les contacts et la qualité. Restant également concentré sur ses activités offshoring, Brams est parvenu à surmonter ses difficultés financières après avoir décroché des marchés au Maroc, en France, à Genève, à Montréal et en Algérie. En 2002, la filiale française a vu le jour en offrant des services offshoring à moindre coût. Une année plus tard, cette filiale a commencé à traiter pour le compte d'opérateurs algériens. Ce qui a poussé Brahim Benlahmar à ouvrir une antenne sur place. CV 1991 : BAC «C», lycée Paul Valéry, Paris 1994 : Licence de Maths à Université Paris VI 1996 : Diplôme du Conservatoire National des Arts et Métiers à Paris 2000 : Création de Brams Technologies Maroc 2002 : Création de Brams Technologies France 2006 : EMBA ESCP-EAP à Paris 2006 : Création de Matrix Systems Maroc, une SSII spécialisée en infogérance Ahmed Bennani P2P Ahmed Bennani a acquis une expérience notable dans la mise à niveau de différents organismes et groupes internationaux aux USA. Lorsqu'il décide de quitter le pays de l'oncle Sam pour retourner au Maroc en 2003, il ne succombe pas aux offres pour le moins alléchantes des firmes américaines. La même année, il eût l'idée de créer sa propre boîte, P2P. Une start-up spécialisée dans la veille technologique. Une approche nouvelle à l'époque qui consiste à fournir des solutions informatiques et techniques en amont, c'est-à-dire en anticipant parfois sur les besoins des entreprises. Mais ses ambitions furent confrontées au début à une réalité dure. Son relationnel étant maigre, il manquait d'un carnet d'adresses. Le démarrage fut donc difficile. En s'adossant à des partenaires stratégiques (Bull, Wincor, Munisys, Diffazur, Data Plus), en réactivant ses anciennes relations, il réussit à décrocher un important projet gouvernemental chapeauté par le ministère de l'Education nationale. Ce programme vise à équiper, à l'horizon 2008, tous les établissements scolaires (écoles primaires, collèges et lycées) en salles multimédia connectées à Internet. Ce programme concerne également l'enseignement supérieur (équipement des facultés et universités). P2P a pour mission de fournir des solutions pédagogiques multimédia et des outils de télémaintenance, support et gestion du parc. CV 1989 : Diplôme d'ingénieur en électronique et télécoms aux Etats-Unis. Projet Failure (détection et isolation des pannes) 1991 : MBA Université de Boston 2003 : Création de P2P Mohamed El Achak Domolux En regagnant le Maroc en 2001 après avoir vécu 20 ans en Italie, Mohamed El Achak crée au début la société Ipsamar, qui deviendra plus tard Domolux, spécialisée dans le développement de logiciels avancés. La start-up informatise et automatise un laboratoire de LPEE et propose des solutions de gestion des chantiers pour le compte de l'ONE. La jeune pousse diversifie son champ d'intervention et se lance dans la biométrie en développant une solution de contrôle d'accès («Bassamat») qui permet l'identification et l'authentification par empreintes digitales. En 2004, El Achak introduit au Maroc une technologie nouvelle, la domotique. Cette solution permet l'automatisation des maisons (éclairage, audio, vidéo). «On est aligné sur ce qui se fait en Europe dans ce créneau en friche», lance le directeur général de Domolux. En des termes plus simples, il s'agit d'un scénario de cheminement qui permet de télécommander à distance l'éclairage, la vidéo et l'audio. Domolux continue sur sa lancée d'innovation en créant «multizones», une solution audio et vidéo qui permet une diffusion numérique et de radio Internet, sans fil, dans toutes les pièces de la maison. Domolux a réussi son challenge de start-up. Elle est aujourd'hui présente sur trois villes, Casablanca, Rabat et Marrakech. En 2007, elle a réalisé un chiffre d'affaires de 1 million de DH. CV 1983 :Lauréat en informatique de l'université de Turin, Italie 1989 :Diplôme en automatisme industriel 2001: Création de Ipsamar Aziz Bouabe FirstMile Telekom Natif de Kénitra, Aziz Bouabe a séjourné près de dix-huit ans en Allemagne où il a travaillé pour le compte de plusieurs multinationales. En avril 2005, il crée First Mile Telekom, société implantée au Technopark de Casablanca. La start-up se spécialise dans une technologie de pointe, le wifi (Internet sans fil), ou le Wireless. La société produit le TAFF, une connexion outdoor, qui permet de surfer sur le Net en extérieur, et le Habless, un point d'accès indoor. Sa société sera incubée en 2006 par le Technopark de Casablanca, qui prend de ce fait participation à la jeune pousse à hauteur de 7,5%. Le succès que rencontrent les produits First Mile Telekom est fulgurant. Les jours et les mois se succèdent, les marchés décrochés auprès de grands comptes aussi. Parmi les clients de l'entreprise, on trouve l'OCP, les universités, l'ANRT, des préfectures… La liste est longue. Ce triomphe portera ses fruits. Le groupe Lina Holding s'intéresse à cette entreprise qui ne cesse de récolter succès après succès. Il rachète les parts de Technopark Casablanca et va loin en acquérant 50% des parts du patron de First Mile Telekom. Aujourd'hui, outre l'équipe de production basée à Casablanca, dix autres personnes établies sur trois continents, Afrique, Asie et Europe, travaillent au développement des produits. Cette équipe de recherche comprend des ingénieurs allemands, marocains, ivoiriens et indiens. Concernant le chiffre d'affaires, même s'il essaye d'éviter la réponse, Aziz Bouabe parle de quelques millions de dirhams sans donner plus de précisions. CV 2005 : Création de First Mile Telekom Ahmed El-Abbadi Algortech Début 2002, après 20 ans en Norvège, Ahmed El-Abbadi rentre au Maroc. La même année, au mois de mars plus précisément, il crée Algortech, une start-up spécialisée dans le développement de logiciels de gestion des entreprises. La particularité de cette start-up, c'est qu'elle apporte un savoir-faire scandinave. La jeune pousse fait des études logistiques et informatiques qui permettent de déterminer les problèmes (logistiques, investissements), les défaillances et leurs solutions. La démarche consiste en une étude horizontale de toutes les activités de l'entreprise et à faire des recommandations d'investissements et leurs retombées. Algortech accompagne par la suite l'entreprise en développant des logiciels répondant aux besoins déterminés. La méthodologie et le modèle d'Algortech répondent non seulement aux normes et aux standards internationaux, mais ils sont aussi considérés comme des références en matière de solutions logistiques ou informatiques. Après 3 bilans négatifs, Algortech parvient à atteindre un certain équilibre financier, et même à faire des bénéfices. La jeune start-up qui a grandi a réalisé un chiffre d'affaires important en décrochant des marchés avec des entreprises marocaines de référence dans les secteurs bancaire, aérien et automobile. CV 1995 : Lauréat en informatique de l'université d'Oslo 2002 : Création de Algortech Mourad Mekouar M2T Mourad Mekouar a mis à profit son expérience dans différents secteurs d'activité pour créer un nouveau concept de mise en réseau et de gestion d'espaces multiservices qu'il a baptisé « Tasshilat ». M2T voit donc le jour. La société gère en fait des opérations informatiques en temps réel. La solution technologique consiste en des serveurs, un canal informatique, qui gèrent des opérations de paiement effectuées par les clients des espaces de vente pour arriver au fournisseur. Il s'agit d'épargner à ces mêmes clients des déplacements ennuyeux et coûteux, d'où l'appellation du réseau «Tasshilat» (facilités). La jeune pousse administre non seulement l'aspect technique, mais aussi la gestion financière du réseau et la qualité de service des espaces multiservices franchisés. Il a fallu laisser passer trois années de prospection du marché et de tests avant que M2T ne décroche son premier contrat avec Lydec, premier client à avoir fait confiance à cette start-up. Puis d'autres entreprises sont venues étoffer le portefeuille clients de M2T. Aujourd'hui, la jeune entreprise gère 230 points de vente pour le compte de 15 clients. En 2007, il a réalisé un chiffre d'affaires de 20 millions de DH. Lorsque la machine a commencé à tourner sans grands accrocs, Mekouar a eu une visée sur l'export. Il a réussi à décrocher un contrat de 3 ans avec une régie publique de distribution au Sénégal. CV 1987 : Master en ingénierie 2001 : Création de M2T Amine Khaoulani Amaljob En France, où il a fait ses études en ingénierie informatique, Amine Khaoulani a fait un benchmarking sur les moyens d'accès au marché de l'emploi. De retour au Maroc, il réfléchit sur un canal d'accès à des postes d'emploi pour les Marocains résidant à l'étranger dans leur pays d'origine. Il crée en février 2007 Amaljob.com, un portail Internet dédié à l'emploi qui offre des services nouveaux. «Ce sont les petits détails qui font la différence », déclare-t-il. Pendant les six premiers mois, il se rend compte qu'il a fait une erreur en essayant de calquer l'expérience française du e-recrutement. «Les recruteurs marocains exigeaient une présélection et des C.V. de qualité. Les 6 premiers mois étaient une phase d'observation». Il s'est investi personnellement pour développer le site Amaljob. «J'ai pu ainsi économiser 60.000 DH». Il consacrait ses matinées à le développer, et ses après-midi jusque tard le soir, à faire le commercial et le marketing. Ses efforts vont porter leurs fruits, notamment après une campagne de publicité multimédia. Il réussit à décrocher des abonnements annuels de grandes entreprises. «Plus de notoriété, plus de chiffre d'affaires», ajoute-t-il. En ce début 2008, pour chaque mois qui passe, Amaljob réalise +15% du chiffre d'affaires annuel. CV 2005 : Diplôme d'ingénieur spécialité «nouvelle technologie Web» (France) 2007 : Lancement d'Amaljob.com Limam Hafid Partnet La création de Partnet est venue répondre aux besoins du marché dans des projets de développement web (intranet, extranet, sites web, application). Hafid Limam a eu beaucoup de mal à trouver des compétences en informatique (ingénieurs). Et lorsqu'il les dénichait et recrutait, des entreprises financièrement et structurellement solides réussissaient facilement à les débaucher. Le démarrage fut également difficile. L'activité de développement web était récente en 2000 et étant une petite structure, les clients ne faisaient pas confiance dans l'équipe de Partnet. Il a fallu attendre trois ans pour que la société enregistre un équilibre financier et se forge une réputation. En 2002, Partnet diversifie ses activités et investit le créneau de l'intégration des logiciels en menant des partenariats avec des éditeurs de logiciels en France. La société offrait des plateformes AS/400 (mini-ordinateurs) et Windows. En plus de l'intégration des logiciels, Partnet forme le personnel qualifié des entreprises pour traiter ces nouvelles technologies. Elle a réussi à gagner aujourd'hui la confiance de groupes importants dans les secteurs touristique et immobilier, agroalimentaire, informatique… CV 1994 : Maîtrise en télécoms (Maroc) 1995 : DESS en réseaux de l'université de Lille (France) 2000 : MBA de l'université de Sherbrook (Canada) 2000 : Création de Partnet Hamid El Moradi Alifid Novembre 2003, Hamid El Moradi crée Alifid. La start-up se spécialise durant les trois premières années de son existence dans le développement de logiciels de traçabilité des données, des personnes et des objets. La technologie de pointe utilisée est la biométrie. Il s'agit de relever et d'identifier les personnes par les empreintes digitales, l'iris, et le facial. Une technologie qui en plus de servir de système de pointage performant, permet même de contrôler et de reconnaître des personnes recherchées pour des actes criminels et terroristes. Le démarrage de l'activité de Alifid ne s'est pas déroulé sans difficulté. Il fallait d'abord investir 50% des moyens propres dans l'achat de matériel de démonstration. Après moultes tentatives auprès des clients potentiels, la start-up réussit enfin à décrocher son premier marché avec la préfecture d'El Hajb. Au fil des mois, la jeune pousse investit un autre créneau, histoire de diversifier ses activités et ses revenus. Alifid commence à commercialiser la technologie RFID, la radio-fréquence-identification. La démarche consiste en la création de cartes biométriques fortement sécurisées pour des personnes travaillant dans des sites protégés, des «cartes gouvernementales », d'après Hamid El Moradi. L'ingéniosité du patron de Alifid ne s'arrête pas en si bon chemin, il est le premier intégrateur de robots automobile et industriel (cimenterie et briquetrie) au Maroc. CV 1997 : BTS en électronique (Evry en France) 1999 : diplôme en informatique sous Unix 2003 : Création de Alifid Aimad Rhatay LTD La start-up se spécialise dans la conception et le développement de logiciels intégrés. Même de retour au Maroc, il ne rompt pas avec ses connaissances chez Thomson. D'ailleurs, cette firme multinationale sera son premier client. Il se contentera d'autres petits marchés privés locaux jusqu'en 2004, où il réussit à avoir un capital risque du fonds d'investissement Sinbad (CDG). Ce qui lui permettra d'augmenter le capital de la société. LTD investit dans le développement d'une technologie high tech qui permet une diffusion image numérique haute définition, comme celle utilisée lors de la dernière coupe du monde de football. Il noue dans ce cadre des contrats de partenariat avec des références comme Canal Satellite TPS. Le génie de Aimad Rhatay et de son bras droit Ismaïl, docteur en informatique, ne s'arrête pas en si bon chemin. Ils réussissent à développer des logiciels embarqués conçus pour avions et hélicoptères. Ces logiciels permettent de prendre la décision - au cas où par exemple le pilote perd connaissance - en un temps très court (des millièmes de seconde). Parmi leurs clients, on peut citer la compagnie EADS. Durant le deuxième exercice, la société a réalisé un chiffre d'affaires de 110.000 euros. Trois ans après, ce chiffre est porté à 1.350.000 euros. CV 1990 : Lauréat en microélectronique de l'école d'ingénieurs de Nancy 2001 : Création de LTD