Un accueil chaleureux, des accords couvrant tous les domaines, une identité de points de vue sur les questions de l'heure, tous les ingrédients étaient là pour la réussite de la visite. L SM le Roi Mohammed VI et le président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba présidant, au Palais présidentiel à Libreville, la cérémonie de signature de six accords de coopération bilatérale dans divers domaines. e Sénégal, la Cote d'Ivoire et le Gabon, ont à des degrés divers, des relations d'amitié et de coopération très anciennes avec le Maroc. Les relations ont survécu à tous les changements politiques dans ces pays, inscrits tous les trois dans des expériences démocratiques très prometteuses. La vision royale d'un partenariat Sud-Sud basé sur deux valeurs essentielles, la promotion de la paix et du développement durable, a donné à la diplomatie nationale un véritable coup de fouet. Le Maroc a réussi à nouer des liens très forts avec les organisations régionales. L'organisation des pays du Sahara et du Sahel tiendra sa prochaine conférence au Maroc dans quelques semaines. Cette option marocaine a connu sa pleine illustration lors de la visite d'Etat Royale à Dakar, Abidjan et Libreville. Une identité de vue parfaite est apparue sur la lutte antiterroriste, le maintien de la paix en Afrique. Sur la question de l'intégrité territoriale du Maroc, les trois pays ont renouvelé leur appui à l'autonomie sous souveraineté nationale. Les accords de coopération signés concernent des domaines aussi variés que le transport international, les mines et les hydrocarbures, l'énergie, la protection des investissements, la pêche, la santé, la formation professionnelle ou encore l'information. Ces accords sont le produit d'abord de la vision marocaine du partenariat avec les pays de l'Afrique subsaharienne. Rabat depuis dix ans, encourage ses partenaires à bénéficier des expériences marocaines, dans les domaines où notre pays a de meilleures performances. Il s'avère qu'ils sont nombreux au vu des sollicitations d'autres pays. C'est cette conception qui a permis aux entreprises marocaines de réussir une percée sur le marché africain, percée appelée à se renforcer grâce à la multiplication des accords de coopération. L'aspect économique est présent dans la vision royale, d'autant plus que le continent Africain offre un potentiel qui permet de ne pas subir de plein fouet la crise sur les marchés européens. Mais on ne peut réduire la réussite de la visite royale à ces aspects. Le plus important c'est la réaffirmation concrète de l'Africanité du Maroc. Celle-ci est indiscutable culturellement et historiquement. L'Islam africain, en particulier, a des liens millénaires avec le Royaume et l'institution monarchique, commanderie des croyants. Politiquement, les liens avaient été desserrées après la forfaiture de l'OUA qui, en acceptant dans ses rangs la RASD, n'a laissé au Maroc, pays fondateur, d'autre choix que de se retirer. Depuis son accession au trône, le Souverain a insisté sur le rétablissement de liens forts autour d'une vision de respect, de coopération, de sauvegarde de la paix. C'est aujourd'hui la consécration de cette vision. Dans les pays africains engagés dans des processus de démocratisation, de perfectionnement de la gouvernance, le Maroc est cité en modèle. Un chef d'Etat a déclaré à « Jeune Afrique » que son modèle était le Roi du Maroc, il s'agit du président Togolais. Le succès du périple royal en appelle d'autres, parce que la coopération avec les pays africains s'approfondit, que les échanges humains se multiplient, dans le respect des intérêts mutuels et ce, dans tous les domaines. ■