Avec 932 millions de DH de bénéfice net, le groupe BMCE Bank dépasse toutes les prévisions. C'est grâce aux opérations de marché, mais aussi à la marge sur intérêts que de telles performances ont été enregistrées. Durant les 12 derniers mois, le titre BMCE Bank a été multiplié par deux, passant de 1.000 DH environ à 3.000 DH au 20 septembre. L'action de la banque de Finance.com a battu tous les records et il est vrai que les investisseurs commençaient à se poser la question de savoir s'il était possible de rentabiliser le titre à ce niveau de cours, jugé trop élevé par beaucoup. La banque n'avait pas d'autre choix que de rassurer les actionnaires en gardant le cap de la croissance. C'est désormais chose faite. L'air détendu affiché par Brahim Benjelloun Touimi, administrateur et directeur général de la BMCE Bank, devant la presse et les analystes cet après-midi du lundi 17 septembre 2007 au siège de la banque avait tout pour rassurer. La BMCE Bank affiche une croissance de l'ensemble de ses indicateurs, avec en tête un résultat net qui a failli doubler entre le premier semestre 2006 et la même période 2007. La banque affiche un résultat net consolidé de 932 millions de DH entre le premier janvier et le 30 juin 2007, contre 506 millions de DH en 2006, soit une croissance de 84% à périmètre constant. C'est pratiquement un résultat équivalent à celui réalisé pendant toute l'année 2006, qui avait déjà été qualifié d'exceptionnel. A périmètre courant, la hausse a été de 70,4%, portée essentiellement par l'activité au Maroc, qui progresse de 89%. Rentabilité améliorée Si la rentabilité de la banque s'améliore à ce point, c'est grâce aux performances enregistrées dans tous les segments d'activité, qui se reflètent sur le niveau du produit net bancaire. Ce dernier, constitué des produits sur opérations de marché, des marges d'intérêt et de commissions, représente une sorte de marge commerciale pour l'activité bancaire. Il s'est amélioré de 50% sur la période, par rapport à 2006, atteignant pas moins de 2,6 milliards de DH. Une fois de plus, le résultat sur opérations de marché a permis à la banque d'afficher ce niveau exceptionnel de performance. Elle a en effet vendu 5% de son capital aux termes de l'accord de partenariat industriel et capitalistique conclu avec le groupe espagnol Caja de Ahorros del Mediterráneo. La banque a réalisé une belle plus-value, entre le rachat des titres que détenait le personnel et leur revente à son nouveau partenaire. Mise à part cette opération exceptionnelle, la banque a toujours affiché des niveaux assez significatifs en ce qui concerne les opérations de marché. Au total, ces dernières contribuent pour plus d'un milliard de DH au produit net bancaire. Il a fallu aussi que la marge d'intérêt progresse de 17% pour atteindre 1,1 milliard de dirhams, et ce dans un contexte marqué par la baisse des taux. Bien entendu, l'impact de la baisse intervenue cette année se fera davantage ressentir dans les années à venir. Mais la baisse n'a pas débuté en 2007, c'est désormais une réalité qui date de plus d'une décennie et qui est bien intégrée par les banquiers. C'est dire que la banque a dû se surpasser pour ouvrir de nouveaux comptes et équiper sa clientèle en crédit à la consommation, mais aussi et surtout en crédit immobilier. 200.000 nouveaux comptes Au total, plus de 200.000 nouveaux comptes ont été ouverts durant les six premiers mois de l'année, soit pratiquement le même nombre que durant toute l'année 2006. Les agents de la banque ont reçu la consigne d'aller à la chasse aux clients, utilisant la fameuse technique du cooptage des membres de la même famille ou du réseau d'amis. De plus, la banque a riposté face aux offres de regroupement de rachat de crédits lancées par la concurrence. Par ailleurs, la banque a un ambitieux programme de croissance interne grâce à l'ouverture de plus en plus d'agences. Depuis juin 2006, une soixantaine de nouvelles agences portent l'enseigne BMCE Bank, dont 35 ouvertes durant les six premiers mois de cette année. En 2007, ce sont 70 ouvertures d'agences qui ont été prévues. A ce niveau, c'est devenu le cheval de bataille des trois plus grandes banques marocaines, puisque le groupe Banques Populaires et Attijariwafa bank en ont également fait leur credo. Quoi qu'il en soit, ces efforts ont permis à la BMCE Bank de faire croître ses crédits à la clientèle de 34% pour atteindre 53,6 milliards de DH d'encours. Il faut dire que ce ne sont pas les ressources qui manquent. L'encours des dépôts de la clientèle a enregistré une croissance de 33% à 77 milliards de DH. C'est, en somme, ce qui a permis à la banque de réaliser un bénéfice net de 882 millions de DH, faisant beaucoup mieux que ses filiales et ses participations, dont la contribution dans le résultat n'a pas dépassé 50 millions de DH. Bien entendu, il a fallu recruter 285 collaborateurs pour accompagner cette forte croissance. Ce qui a lourdement pesé sur les charges générales, mais pas assez pour réduire le résultat de l'entreprise. D'ailleurs, les indicateurs de productivité du personnel sont presque tous en amélioration, montrant que l'augmentation du personnel ne s'est pas accompagnée d'une baisse d'efficacité. Déjà en 2006, l'ensemble des banques avaient enregistré une croissance plus que considérable à tout point de vue. Les 2 milliards de DH de résultat net d'Attijariwafa bank en 2006, ainsi que les 2,3 milliards de DH de bénéfices du groupe Banques Populaires sont encore dans les mémoires. Ce nouveau record de la BMCE Bank augure des performances similaires pour les autres titres du secteur bancaire.