Les bonnes performances de BMCE Bank en 2006, illustrées par un résultat net établi à 950 millions de dirhams, donnent au groupe d'Othman Benjelloun les moyens de poursuivre une politique de banque continentale. C'est devant un parterre impressionnant d'analystes financiers, de journalistes, de boursiers et de gestionnaires d'actifs que le top management du groupe BMCE Bank a annoncé, vendredi 23 mars, les activités et les performances du groupe pour l'exercice 2006. Un moment très suivi par la communauté financière marocaine et internationale et qui a joui d'une bonne anticipation à la Bourse de Casablanca comme l'en témoigne le bond de 4,71% enregistré par l'action BMCE, clôturée à 2000 dirhams. Annoncé en fin de speech par le P-dg du groupe, Othman Benjelloun, cette performance a été saluée par une salve d'applaudissements. Il faut dire que la capitalisation boursière, à 28 milliards de dirhams avant l'annonce des résultats, a allégrement doublé entre les exercices 2005 et 2006. De ce fait, les actionnaires bénéficieront d'un dividende de 25 dirhams par action, soit un taux de distribution de l'ordre de 50%. Une telle appréciation repose sur des fondamentaux solides, à savoir un résultat brut de 1,419 milliards de dirhams, multiplié par quatre depuis 2002 et un résultat net établi à 950 millions de dirhams, en augmentation de 25%. Pour sa part, le RNPG (Résultat net parts du groupe) s'établit à 880 millions de dirhams, «des performances jamais égalées», comme l'a rappelé M. Benjelloun. C'est dire que le positionnement de la banque sur le marché des particuliers (100 nouvelles agences en 2006) a été rentable. L'année 2006 a été surtout un exercice consacré à la mise en place des jalons essentiels pour l'international, avec le lancement des activités des filiales tunisienne, madrilène et parisienne. La concomitance de l'annonce de ses résultats avec l'annonce de la prise de participation par BMCE Bank, il y a une semaine, de 35% du capital de Bank Of Africa, obligeait logiquement le staff de BMCE Bank a revenir sur cette opération stratégique : «c'est une alliance industrielle sur les activités commerciales, d'investissement et d'assurances», explique M. Benjelloun. L'acquisition de cette banque consolide la stratégie de recherche d'une dimension continentale, matérialisée déjà par l'activité BMCE Capital à Dakar et surtout par la filiale londonienne, Médi Capital Bank destinée à jouer un rôle important dans la mobilisation des financements pour l'Afrique dans cette première place financière du monde. Aussi, Jalloul Ayyad, membre du top management de BMCE Bank, peut bien dire à propos de l'acquisition de Bank Of Africa : «ce n'était pas une initiative opportuniste, nous cherchions ce partenaire depuis longtemps » ! Pour sa part, le directeur général-adjoint de la BMCE en charge de la finance, tout en mettant l'accent sur un total bilan de 85 milliards de dirhams, a tenu à préciser qu'il s'agit d'une croissance saine, fait avec des ratios de solvabilité et de liquidité en amélioration. Avec un total dépôt clientèle en hausse de 17,1%, la banque qui a payé 456 millions de dirhams à l'Etat au titre d'IS, a amélioré ses positions sur divers compartiments du marché. Entre autres, sur le volet comptes chèques, où ses parts de marché sont passées de 11,5 à 12,7 et sur les comptes guichets (20,6% en 2006 contre 19,9% une année plutôt). Les dépôts MRE ont aussi gagné deux points par rapport au marché désormais à 10,15 points. Même progression sur l'immobilier, avec des parts passées de 9,2 à 11% entre 2005 et 2006, confirmant une tendance qui a cours depuis 4 ans. Illustration de ce dynamisme, l'exercice écoulé a vu l'ouverture de 217 000 nouveaux comptes à la BMCE Bank et la souscription de 525 000 contrats de Bancassurance à travers RMA Wataniya. Un dynamisme qui sera sûrement maintenu en 2007.