Moody's vient de revoir les perspectives de la notation souveraine du Royaume de stable à négative, même si elle a maintenu la note du Maroc Ba1. Quelles sont les conséquences d'une telle dégradation ? Moody's vient de revoir les perspectives de la notation souveraine du Royaume de stable à négative. Cette décision Moody's la motive par plusieurs facteurs. Le premier pilote réside dans la détérioration de mesures budgétaires du gouvernement, tirée principalement par le maintien des subventions généralisées sur le pétrole et les produits alimentaires de base, ainsi que l'augmentation des salaires du secteur public. Le second facteur de changement quant à lui, est dû à «l'augmentation rapide de la vulnérabilité extérieure du Maroc», souligne-t-on auprès de l'agence. En effet, face à une hausse du prix du pétrole (qui représente environ 23% du total des importations), qui n'a pas été compensée partiellement par les exportations, le gouvernement a eu recours à tous les moyens de financement pour combler le déficit public. Il a largement puisé dans les réserves de change, qui ont diminué à USD 15,8 milliards à fin 2012. En outre, le Maroc a récemment reçu une première tranche de l'aide financière de plusieurs pays arabes, pour un montant de l'ordre de 2,5% du PIB. «Pourtant, les besoins de financement sont toujours importants, notamment lorsqu'on sait que le déficit public est de l'ordre de 7% du PIB», explique Mehdi Lahlou, économiste. La sonnette d'alarme ! En dépit de ces défis, Moody n'a pas abaissé la note du Maroc. Selon un communiqué publié par l'agence «la stabilité des politiques économiques, le bilan positif et cohérent du gouvernement, ainsi que le faible taux d'inflation enregistré en 2012», sont autant de facteurs qui ont poussé l'agence à reporter cette décision. À cet effet, elle invite le gouvernement à mettre en oeuvre des mesures visant à enrayer la dégradation des finances publiques. Pour Mehdi Lahlou, «le seul moyen pour remédier aux effets négatifs que peut engendrer cette situation serait de revoir la gouvernance économique du pays». Car le cas échéant, toutes les agences de notation vont emboîter le pas à Moody's. Et si un tel consensus des agences sur la situation économique et financière du pays se concrétise, nous risquons de perdre l'investissement Grade. «Une situation qui mettra en péril la crédibilité du Maroc face aux organismes de financement internationaux », conclut l'économiste. ■