Les importateurs automobiles de véhicules neufs dans leur globalité commencent doucement, mais sûrement, à retrouver le sourire. Compte tenu de la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19, qui a plongé le secteur dans une sorte de coma profond, tout laisse à penser que ce dernier est en train de se revitaliser lentement. En témoignent les dernières statistiques de l'Association des Importateurs de véhicules au Maroc (Aivam) à fin août 2020. Elles révèlent qu'il s'est vendu le mois dernier 11 543 véhicules, tous segments confondus, contre 10 231 à la même période en 2019, soit une progression de l'ordre de 12,82 % malgré le contexte. De bon augure pour la suite ? Faire face à l'adversité, tel a été le leitmotiv des opérateurs automobiles pour maintenir autant que possible leurs activités commerciales depuis le début de la pandémie. «Nous attendons que la vague passe et nous nous mettons en ordre de marche», déclarait en mai dernier à Challenge Adil Bennani, Président de l'Aivam. Outre le fait de déployer dans leurs showrooms et au sein de leurs plateformes de service après-vente une batterie de mesures sanitaires à l'attention de leurs clients (et de leurs collaborateurs), les importateurs de la place ont rivalisé d'imagination sur le plan commercial pour entretenir la flamme. Tout a été mis en œuvre pour adapter leurs offres dans un contexte économique contraignant et ainsi, créer le besoin à travers des promotions taillées sur mesure, assorties de conditions d'acquisition très avantageuses. Les résultats ont été encourageants, notamment aux premières heures du déconfinement, la courbe des ventes ayant commencé à frémir en juin dernier pour afficher depuis cette date un trend haussier. Un client demandeur La Covid-19 a-t-elle conditionné économiquement les choix de la clientèle au moment d'acheter leur véhicule, les poussant à revoir à la baisse leur budget ? «Pas vraiment! Il faut dire qu'en matière d'offres commerciales, nous avons effectué ces derniers mois de solides efforts à l'attention de notre clientèle», nous explique ce responsable commercial d'un grand groupe automobile généraliste de la place. Et il ajoute : «nous nous sommes retrouvés avec un stock important de véhicules. Nous avons donc pratiqué de fortes remises pour inciter nos clients à venir nous voir, et cela a bien fonctionné». Peut-on en dire autant s'agissant du segment des véhicules premium ? Comme le précise ce directeur commercial d'une marque de luxe, «le mois d'août sur le plan commercial a dépassé nos espérances, se révélant bien meilleur comparé à la même période de l'année dernière». Il étoffe son propos : «par exemple, certains de nos clients qui, durant la période des congés, ont l'habitude d'allouer un budget conséquent pour partir en vacances notamment à l'étranger, se sont retrouvés empêchés de le faire compte tenu des mesures sanitaires et des restrictions imposées par de nombreux pays. Ils ont donc préféré se faire plaisir et s'offrir un beau véhicule de luxe». Ce qui pourrait expliquer (et il y a bien d'autres raisons) l'engouement qu'a connu le segment premium. Le VP reprend du poil de la bête Selon les chiffres de l'Avaim, nombreux sont les importateurs qui ont performé le mois dernier, affichant des croissances en hausse. Parmi ceux qui trustent généralement le top 10 des ventes, Fiat (+43,29%), Ford (+42,55%), Hyundai (+42,62%) ou encore Nissan (+48,64%) ont favorablement tiré leur épingle du jeu. Soulignons au passage les excellents résultats de Kia (+131,87%), Opel (+100,35%) ou Seat (+92,21%). A contrario, quelques ténors du top 10 ont enregistré une baisse de leurs ventes le mois dernier. C'est le cas de Renault qui totalise 1015 unités commercialisées contre 1246 à la même période en 2019, soit une baisse de (-18,54%). Toujours est-il que la marque au losange pourra compter sur l'arrivée de nouveautés phares dans gamme, au rang desquels les Clio et Captur, pour booster encore plus son volume de vente. Quant au segment des véhicules premium dont nous faisions écho ci-dessus, l'ensemble des opérateurs qui y gravitent ont enregistré de belles performances durant cette période, Mercedes, BMW et Audi trustant comme à l'accoutumée le podium des meilleures ventes. À noter, entre autres, les belles croissances de DS (+275%), Porsche (+212,5%) ou Volvo (+112%). Le VUL en bonne forme S'agissant du segment des véhicules utilitaires légers, le bilan pour ce mois d'août est également satisfaisant pour l'ensemble des différents protagonistes du secteur, à quelques exceptions près. Dans le détail, DFSK qui poursuit son leadership dans la catégorie, a écoulé 323 véhicules (+113,91% de croissance), soit plus du double du volume de ventes réalisé à la même période en 2019. Renault s'octroie la deuxième marche du podium (+25,15%), suivi de Ford qui accède au podium malgré un léger repli (-13,68%). Plus globalement, 62 850 voitures de tourisme ont été vendues dans le Royaume depuis le début de l'année, contre 93 259 à la même période en 2019, soit un recul de -32,61%. Même tendance, mais moins accentuée, pour ce qui est du segment des utilitaires légers avec 8 844 VUL écoulés depuis janvier contre 10 757 un an auparavant, soit un repli de -17,78%. Si à pareille époque et en 2019, le marché automobile des voitures neuves, tous segments confondus, flirtait avec 104 016 immatriculations, il faut compter à fin août 2020, 71 694 voitures vendues, soit une baisse de -31,07%. Il est clairement évident que la pandémie a considérablement impacté le secteur ; toujours est-il que les importateurs semblent remonter doucement la pente, compte tenu de leurs efforts commerciaux qui suscitent toujours l'intérêt de la clientèle. Reste à savoir comment évoluera le marché durant les quatre derniers mois restants, d'autant que de nombreuses nouveautés devraient faire leur apparition et que ces importateurs poursuivront leurs campagnes promotionnelles, histoire d'attirer le chaland. Lire aussi |Départ de Samsung de la Chine : comment le Maroc peut-il profiter de la redistribution des cartes ?