Vous êtes un cas contact ? Un cas suspect ? Ou un cas probable ? En effet, depuis l'apparition de la pandémie dans le royaume, ces expressions sont devenues monnaie courante, sans pour autant que l'on comprenne exactement ce qu'elles referment exactement. Mais, au-delà de leurs définitions respectives, que faut-il surtout faire lorsqu'on devient un contact ou suspect ? Voici quelques conseils du Pr. Jaafar Heikel, épidémiologiste et infectiologue, expert International et Directeur général de la clinique de Vinci à Casablanca. Selon les autorités sanitaires, un « cas contact » est une personne qui a fréquenté pendant 15 minutes dans la même pièce une personne contaminée (à l'intérieur) ou qui est restée à moins d'un mètre en extérieur de cette personne (en extérieur). Ce qui veut dire qu'il faut rester extrêmement vigilant et surtout respecter la distanciation physique dans les cantines, les restaurants et aux terrasses des cafés, etc. Avec la reprise du travail dans les entreprises, après la période estivale généralement marquée par les vacances, et aussi une augmentation importante des cas de contamination au coronavirus, les entreprises sont en alerte. D'ailleurs, un test de dépistage obligatoire avant la reprise du travail a été imposé par un grand nombre d'entreprises. Cependant, se faire dépister demeure un parcours de combattant dans la mesure où les tests PCR sont soumis à des priorités au niveau des centres hospitaliers et autres laboratoires privés autorisés à les pratiquer. Mais que faire lorsqu'on est un cas contact ? Lire aussi|Coronavirus : soutien logistique « substantiel » pour Casablanca Pour le Pr. Jaafar Heikel, épidémiologiste et infectiologue, expert International et Directeur général de la clinique de Vinci à Casablanca, il est important que les gens comprennent la différence entre ce qu'est un cas contact, un cas suspect ou encore un cas probable. « Un cas contact, c'est quelqu'un qui a été en contact avec un cas confirmé ou un cas probable. C'est extrêmement important de bien saisir cette définition. Un cas contact, ce n'est pas quelqu'un qui travaille dans la même entreprise avec une personne confirmée positive au Covid-19. Ce n'est pas non plus quelqu'un qui est allé faire des achats dans un supermarché où on a découvert un cas positif quelques jours après. Il s'agit d'une personne qui a été en contact étroit avec un ou une collègue confirmé (e) ou qui a partagé les mêmes outils de travail que ce dernier ou cette dernière, ou qui a partagé un espace clos avec lui ou elle, ou encore, qui vit avec la personne contaminée. Là, cette personne devient le cas contact d'un sujet confirmé positif ou au moins probable », détaille Jaafar Heikel. Par contre, poursuit-il, un cas suspect est simplement une personne qui est dans un contexte épidémiologique particulier, c'est-à-dire que cette personne va avoir des symptômes respiratoires importants alors qu'il n'y a aucune raison pouvant l'expliquer ou une personne qui a une fièvre inexpliquée ou perte de l'odorat de plusieurs jours. Lire aussi| Coronavirus : suspension des essais du vaccin d'Oxford Que faut-il faire lorsqu'on est un cas contact ? D'abord, il faut savoir que le ministère de la Santé a mis en place un protocole spécifique pour les cas contacts. « Lorsqu'on a fréquenté quelqu'un qui s'est avéré par la suite positif au Covid-19 après dépistage, il est important de contacter les équipes du ministère de la Santé. Il y a une délégation de ce département qu'on appelle Unité de Surveillance Epidémiologique qui prend en charge les cas contacts, qui les surveille pour voir s'ils ont développé des symptômes. Cette unité leur suggère fortement de rester confinés à la maison, et le cas échéant, lorsqu'un cas développe des symptômes, elle leur demande faire les tests pour confirmer ou infirmer. Tout ceci permet de les isoler et de les traiter le plus rapidement possible, parce qu'il y a toujours un certain pourcentage parmi les cas contacts qui devient positif », conclut Jaafar Heikel.