Sahara : S.M le Roi adresse un message de remerciements au Président panaméen    Réhabilitation d'Al-Haouz : le Maroc obtient une contribution de 190 millions d'euros de l'UE    Droit de grève : le gouvernement face à une salve d'amendements parlementaires    PJD. La voie talibanesque    Rabat : Présentation du livre « Faire écho à la voix de l'Afrique : Les plus grandes citations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI »    Monusco. La RDC peut compter sur l'Angola    Le Maroc appelle les pays africains à mettre l'intérêt suprême du continent au sommet des priorités    RDC-Maroc : La Première ministre congolaise à Rabat pour affermir les relations bilatérales    Les Trésors du Terroir marocain à l'Honneur au Salon ADIFE d'Abu Dhabi    Numérique. La Guinée et la Sierra Leone se connectent    Les femmes entrepreneures se retrouvent à Abidjan    Tanzanie. Une task-force contre la cybercriminalité    Noor Fès : Une Success story marocaine et qui commence à percer le marché américain    Tokyo : Karim Zidane met en lumière les atouts du Maroc en tant que destination privilégiée des investissements    OCP : Le CA augmente à fin septembre    Revue de presse de ce mardi 26 novembre 2024    Une délégation des FAR en visite du porte-avions USS Harry S. Truman au large d'Al Hoceima    La police espagnole loue la coopération sécuritaire avec le Maroc    Soft power militaire : Les FAR à l'avant-garde en Afrique [INTEGRAL]    ONU: M. Hilale élu président de la 6è Conférence pour l'établissement d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient    Phala Phala. Le scandale qui poursuit le président sud-africain.    La Somalie adopte le suffrage universel direct    ONU : toutes les 10 minutes, une femme dans le monde est tuée par un proche    RCA-FAR: Le maillot officiel des Verts étant floqué de la carte du Maroc, l'Algérien Yousri refuse de jouer avec !    RCA-FAR: La carte du Maroc, sera-t-elle remplacée par le drapeau national ?    Dopage. 6 ans de suspension pour l'athlète Kényane Anyango    Marrakech: Arrestation d'un français d'origine algérienne poursuivi par la police française    Environnement : L'écologiste marocain Saad Abid primé au Nigeria    Déchets ménagers : 1,88 milliard de dirhams alloués aux projets de valorisation    MAMHKOUMCH : Campagne nationale contre les violences technologiques faites aux femmes    Cinéma. Le Kilimandjaro sous le feu des projecteurs    LDC. RCA-AS FAR: L'Algérien Yousri, manquera-t-il le match à cause de la carte du Maroc ?    Championnats Arabes Amateurs de Golf. Le Maroc triomphe    Vague de froid: l'Etat s'apprête à prêter assistance à 872.000 personnes ciblées durant l'hiver    Le calvaire prolongé de Mohamed Saad Berrada, le ministre des silences embarrassés    Rencontres : la philosophie au rendez-vous    MMA : Boughanem, champion marocain de Muay Thai, remporte son combat en Autriche    Ahmed Spins, le fils Akhannouch sur la scène de Coachella 2025 en Californie    Un trafiquant de drogue belge recherché arrêté par les autorités marocaines à Casablanca    Festival du Cinéma des peuples : "Gray Days" d'Abir Fathouni remporte le Grand Prix    Interview avec Asma Graimiche : « Il est nécessaire d›intégrer la critique de cinéma aux programmes universitaires »    Mode. Le caftan marocain fait sensation à Séville    Olympiakos : Ayoub El Kaabi claque un hat-trick et devient le meilleur buteur du championnat    Foot: la sélection marocaine U15 prend part à un tournoi international en Espagne    CV, c'est vous ! EP – 77. Nasry Aboujihade, un chirurgien au service de votre sourire    Taznakht : The Grand finale of the Aït Ouaouzguit carpet festival    Libye: L'union africaine réitère la pertinence des processus de Skhirat et de Bouznika    Taznakht : Clôture en beauté pour le Festival du tapis d'Aït Ouaouzguit    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Covid-19 : qui sont ces « nouveaux pauvres » ?
Publié dans Challenge le 30 - 08 - 2020

Les dernières projections de la Banque mondiale sont catégoriques : la pandémie de Covid-19 et la crise économique qui en découle risquent de faire basculer dans l'extrême pauvreté entre 71 et 100 millions de personnes. Au Maroc, la crise pourrait faire basculer 1 million de personnes dans la pauvreté, selon le HCP. Carolina Sánchez-Páramo, Directrice mondiale de la Banque mondiale pour la pauvreté, est indispensable de cerner qui sont ces « nouveaux pauvres ». Qui sont-ils ?
Le monde traverse une crise sans précédent, qui a pour cœur une urgence planétaire de santé publique dont l'ampleur n'a pas connu d'égale depuis un siècle. Alors même que les pauvres et les groupes vulnérables sont davantage exposés au virus, ils sont aussi les plus durement touchés par les effets néfastes des mesures prises pour le maîtriser. A en croire les dernières projections de la Banque mondiale, la pandémie de COVID-19 et la crise économique qui en découle risquent de faire basculer dans l'extrême pauvreté entre 71 et 100 millions de personnes.
Au Maroc, la proportion de personnes «vulnérables à la pauvreté» ou «pauvres» pourrait passer de 17,1% de la population en 2019 à environ 19,87% en 2020, selon le Haut Commissariat au Plan (HCP). Pour Carolina Sánchez-Páramo, Directrice mondiale de la Banque mondiale pour la pauvreté, en raison de la crise économique et sociale déclenchée par la pandémie de Covid-19, il est surtout important de cerner qui sont les « nouveaux pauvres ». Sur la plateforme de blogs de la Banque mondiale et dans la rubrique « Opinions », la responsable de l'institution de Bretton Woods en charge de la pauvreté, estime que pour « leur venir en aide efficacement, il est indispensable de cerner qui sont ces populations, où elles vivent, le type d'activité qu'elles exercent et la manière dont elles subissent les effets de la crise ». Encore, faudrait-il les identifier et les caractériser ?
Lire aussi|Coronavirus : Plusieurs établissements fermés à Casablanca
Alors que les projections établies avant le coronavirus prédisaient une baisse de la proportion de pauvres dans le monde, celle-ci est désormais appelée à augmenter, relève la Directrice mondiale de la Banque mondiale pour la pauvreté qui répartit la population des nouveaux pauvres en deux catégories de personnes : celles qui auraient dû sortir de la pauvreté en l'absence de la pandémie et celles qui basculeront dans la pauvreté à cause de la pandémie. Et de préciser que c'est dans les villes que résideront probablement une grande partie des nouveaux pauvres. Il faut dire que les mesures strictes de confinement ont entraîné l'arrêt d'une grande partie de l'activité économique dans les zones urbaines, privant de leurs moyens de subsistance, pratiquement du jour au lendemain, de nombreux citadins pauvres et vulnérables. Carolina Sánchez-Páramo, citant les travaux de la Banque mondiale sur la question, souligne que 30 % des nouveaux pauvres dans le monde vivront en milieu urbain, contre un taux de 20 % parmi ceux qui sont déjà pauvres. « Ils auront probablement un profil sensiblement différent par rapport à ces derniers, qui sont en général concentrés dans les zones rurales. Parmi eux, les adultes en âge de travailler sont plus susceptibles d'exercer une activité non agricole, avec un taux moyen de 44 % de l'emploi total, contre 32 % chez ceux qui sont déjà pauvres, et des écarts particulièrement marqués dans le secteur manufacturier (7,3 % contre 4,7 %) et la construction (6 % contre 2,8 %) », fait-elle constater. Et d'ajouter par ailleurs que les nouveaux pauvres occupent aussi plus souvent un emploi rémunéré (30,7 % contre 17 % de l'emploi total) et sont moins susceptibles de travailler à leur compte (39,7 % contre 45,6 %) ou dans le cadre d'une entreprise familiale (20,3 % contre 27,4 %).
Autre constat relevé par la Directrice mondiale de la Banque mondiale pour la pauvreté : la proportion d'adultes en âge de travailler qui a fait des études secondaires ou supérieures est plus élevée chez les nouveaux pauvres, ce qui semble assez logique étant donné que les niveaux d'instruction ne sont généralement pas les mêmes entre zones urbaines et rurales. Est-ce à dire que les zones rurales ne seront pas touchées ?
Pour Carolina Sánchez-Páramo, les zones rurales connaîtront progressivement une détérioration des conditions de vie, y compris parmi ceux qui vivent déjà dans la pauvreté. Selon elle, pendant que les restrictions de déplacements se ressentent de plus en plus sur les activités agricoles et non agricoles et sur l'accès aux marchés dans les campagnes, les pauvres des zones rurales risquent de subir d'importantes pertes de revenus. A noter également que de nombreux facteurs contribuent à une aggravation et une expansion de la pauvreté rurale. Parmi ceux-ci, on peut noter le fait que beaucoup de communautés rurales sont confrontées à des retours massifs de migrants alors qu'elles ont déjà du mal à se procurer de la nourriture et des produits essentiels.
Aux yeux de Carolina Sánchez-Páramo, tous ces facteurs expliquent pourquoi, en dépit du fait qu'une grande partie des nouveaux pauvres se trouvera probablement dans les villes, une proportion significative d'entre eux travaillera dans l'agriculture (56,6 % de l'emploi total) ou dans une entreprise familiale (20,3 %), notant au passage que ces deux activités étant courantes en milieu rural et corrélées à des niveaux de vulnérabilité plus élevés à la pauvreté. Quelle solution alors pour protéger les ménages contre les répercussions de la pandémie ? « Il faudra impérativement mettre en place des politiques et des programmes qui viennent en aide à la fois à ceux qui vivent déjà dans la pauvreté et aux nouveaux pauvres. Ces deux groupes présentant des caractéristiques différentes, il est indispensable d'adapter les dispositifs de filets sociaux en recourant à des mécanismes de ciblage et de mise en œuvre innovants qui permettent d'apporter des aides à tous les pauvres, actuels et nouveaux, tout en favorisant une reprise économique qui intègre les travailleurs du secteur informel dans les zones rurales comme urbaines », recommande la Directrice mondiale de la Banque mondiale pour la pauvreté.
Lire aussi|Avoirs liquides non déclarés : le dernier délai pour la régularisation repoussé
Tribune et Débats
La tribune qui vous parle d'une actu, d'un sujet qui fait débat, les traitent et les analysent. Economistes et autres experts, patrons d'entreprises, décideurs, acteurs de la société civile, s'y prononcent et contribuent à sa grande richesse. Vous avez votre opinion, convergente ou différente. Exprimez-la et mesurez-vous ainsi à nos tribuns et débatteurs.
Envoyez vos analyses à : [email protected], en précisant votre nom, votre prénom et votre métier.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.