L'épidémie de coronavirus entraine un retrait massif d'argent. Rien que durant le mois d'avril, plus de 12 milliards de DH ont été retirés du système bancaire, selon les dernières statistiques monétaires de Bank Al-Maghrib. C'est connu. Les Marocains préfèrent l'argent liquide aux autres instruments de paiement. L'activité fiduciaire ne cesse d'augmenter. Et jusque-là, la tendance varie suivant les saisons. En période estivale, les ménages privilégient le cash pour leurs différentes transactions. La rentrée scolaire et l'Aid el Adha, présentent généralement le même comportement. Sauf que le nouveau coronavirus semble accélérer les sorties du cash du système bancaire, du moins si l'on en croit les dernières statistiques monétaires de Bank Al-Maghrib (BAM). Selon ces chiffres, l'encours de l'argent fiduciaire en circulation est passé de mars à avril de 266, 6 milliards de DH à 278, 48 milliards de DH. C'est dire que rien qu'en avril, ce sont plus de 12 milliards de DH qui ont été retirés du système bancaire. Du jamais vu ! Avec le déconfinement progressif, l'été et l'Aid el Adha, qui se profilent à l'horizon, le cash a encore de beaux jours devant lui, confirmant ainsi les habitudes des Marocains. Mais, cela ne fait pas forcément le bonheur des banques. Déjà serrées au niveau des ressources, les banques doivent composer avec le coronavirus, cet autre facteur de pression. La hausse de la circulation fiduciaire creuse un peu plus le déficit de liquidité du système. Une situation qui impacte sensiblement l'activité du crédit. Selon CDG Capital, ce creusement du déficit de liquidité du système bancaire devrait se poursuivre en 2020 à un rythme plus accentué, sous l'effet d'une poursuite de la hausse tendancielle de la circulation fiduciaire, qui sera amplifiée par la panique générée par la pandémie Covid-19. Le fort recul des flux financiers en provenance des partenaires commerciaux du Maroc, particulièrement les flux du tourisme et les transferts des MRE, devrait réduire le potentiel de compensation du déficit commercial. Cela va ainsi générer un impact baissier sur les réserves de change du Royaume, selon CDG Capital, dans sa note annuelle intitulée « Economie nationale et marché de taux face aux enjeux du Covid-19 et de la sécheresse », publiée en avril dernier. « Face à cette situation, la Banque centrale devrait continuer à utiliser les instruments classiques pour alimenter le marché en cash, notamment les avances à 7 jours sur appel d'offre. Toutefois, face à une accentuation du déficit et en vue de combler les besoins structurels de cash des banques, le recours de la banque centrale aux instruments de long terme sera plus important principalement les pensions livrées à long terme, les prêts garantis et les swaps de change », souligne la filiale de la CDG. Lire aussi |La province de Khouribga désormais indemne du coronavirus