L'Agence de développement du digital (ADD) et le département de la Réforme de l'administration joignent leurs forces pour donner un coup d'accélérateur à la dématérialisation au sein de l'administration publique. Les échanges de documents en papier, dans cette pandémie de coronavirus, constituent un facteur de risque pouvant favoriser la propagation de l'épidémie. Ainsi, pour palier à cette donne et assurer la continuité du service public, les administrations marocaines se tournent vers des solutions numériques, à travers le développement d'une série de services digitaux. Dans ce sens, l'Agence de développement du digital (ADD) a pris, en coordination avec le ministère de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'administration, un ensemble de mesures visant à appuyer les administrations publiques dans l'adoption de ce type solutions. Ainsi, un portail du bureau d'ordre numérique des correspondances administratives a vu le jour, en vue de permettre aux administrations et aux administrés de déposer leurs correspondances administratives à distance, en échange d'un accusé numérique de réception. Lire aussi: Coronavirus : l'impact sur l'économie mondiale estimé à plus de 4000 milliards de dollars Un service électronique de correspondances administratives a également été mis en place pour assurer la gestion des courriers entrants et sortants, ainsi que ceux échangés entre les services internes, aux niveaux central et décentralisé des administrations. Dans une circulaire, l'ADD et le Département de la réforme de l'administration mettent également en avant un service « parapheur électronique », qui permet aux administrations impliquées la dématérialisation des documents administratifs, la signature électronique et la gestion des workflows. L'ensemble de ces mesures, qui s'inscrivent dans le cadre des mesures préventives préconisées par le gouvernement pour enrayer la propagation de Covid-19, vont pouvoir assurer la continuité du travail administratif tout en réduisant les échanges de correspondances et des documents papier. La réalisation de ce projet d'envergure est d'autant plus facilitée par le fait que la transformation numérique de l'administration marocaine a été amorcée bien avant ce contexte pandémique, grâce au Plan de la Réforme de l'Administration (2018-2021) qui se fixait parmi ses objectifs de mettre en place « les mécanismes et les moyens technologiques modernes et les généraliser à tous les services administratifs pour renforcer les applications informatiques communes et ainsi faciliter l'accès aux usagers ». Lisez gratuitement Challenge en version PDF en cliquant sur ce lien: https://emag.challenge.ma/736/mobile/index.html Dans la pratique, certains organismes avait déjà donné le ton, comme la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) qui a mis en place un site électronique « covid19.cnss.ma » destiné au dépôt des demandes pour bénéficier d'une indemnité forfaitaire mensuelle. L'Administration des Douanes et Impôts Indirects (ADII), l'Office des Changes, les régimes de retraite, le ministère de la Justice, ainsi que le ministère public avait également apprivoisé les technologies de l'information et de la communication (TIC), pour offrir aux usagers la possibilité de profiter de leur service sans forcément avoir à se déplacer au niveau de leurs locaux. Cette nouvelle tendance va certainement transformer le mode de fonctionnement de l'administration marocaine, dans la mesure où elle va diminuer les files d'attente devant les organismes publics et éviter les déplacements des citoyens. Elle contribuera également à la réduction de la pression sur les fonctionnaires, tout en assurant la fluidité des correspondances. Le Maroc peut donc suivre cette voie l'esprit tranquille, d'autant que l'ensemble des solutions digitales développées par l'ADD respectent les normes en vigueur, la sécurité électronique du pays étant assurée par la Direction Générale de la Sécurité des Systèmes d'Information (DGSSI) relevant de l'Administration de la Défense Nationale (ADN).