Le Maroc est sur la bonne voie dans ses réformes économiques. Telle est la position du FMI. La Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a en effet, dans un récent entretien avec la MAP à Washington, fait remarquer que le Maroc a bien avancé dans la mise en place de conditions propices à une croissance plus élevée et plus inclusive, en dépit d'un environnement extérieur difficile. Kristalina Georgieva, qui entamera une visite de travail au Maroc lundi 17 février, a assuré que la résilience de l'économie a été renforcée, et la croissance devrait accélérer progressivement à moyen terme. « Toutefois, l'effort de réforme doit être maintenu: la croissance, aujourd'hui inférieure à 3 %, n'est pas assez forte pour créer suffisamment d'emplois et réduire les inégalités sociales et régionales. Le chômage demeure élevé, surtout parmi les jeunes et les femmes », a-t-elle indiqué. « Les autorités marocaines sont déterminées à continuer de mener une politique économique de qualité. Les principales réformes ont accéléré depuis 2018, surtout celles visant à améliorer la gouvernance publique (par exemple grâce à la promotion du programme e-government) et le climat des affaires (avec une intensification de la concurrence sur le marché national) », a-t-elle poursuivi. Evoquant l'agenda de sa visite, la première depuis sa prise de fonction à la tête du FMI en octobre 2019, elle a souligné qu'elle chercherait à mettre en avant le solide partenariat qui existe entre le Maroc et le FMI, ainsi qu'à préparer avec les autorités marocaines l'assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale qui se tiendra en 2021 à Marrakech. Lire aussi: Comment la SFI entend accompagner le Maroc La DG du FMI note aussi que pour rehausser le potentiel de la croissance, il sera essentiel de mener à bien les différentes réformes en cours, de continuer à renforcer la gouvernance et réduire la corruption, « comme le reconnaissent d'ailleurs les autorités ». « Il s'agira aussi, pour y parvenir, d'accélérer les réformes fiscales à la suite des assises nationales 2019 sur la fiscalité, de continuer d'assouplir le régime de change afin de limiter les retombées éventuelles des chocs externes sur l'économie et de continuer d'améliorer la coordination et le ciblage des programmes sociaux » a-t-elle estimé. Pour Kristalina Georgieva, le Maroc est un modèle de véritable coopération entre le FMI et ses pays membres, avec une relation étroite sous la forme d'un mécanisme de précaution. « Ce mécanisme fait office de ligne de crédit, en vue d'offrir au pays une solution de repli et de rassurer les investisseurs, ainsi que de renforcer la résilience de l'économie, d'accélérer la croissance et d'intégrer davantage le pays dans l'économie mondiale », a-t-elle assuré, ajoutant que l'assemblée annuelle, prévue l'an prochain à Marrakech, constituera un jalon important pour le Maroc et le FMI, et permettra aux deux parties de réaffirmer leur partenariat étroit. « Le Maroc est un endroit idéal pour l'assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale, qui constitue un des rassemblements les plus importants et les plus ouverts de grands décideurs économiques du monde entier », a-t-elle aussi déclaré. Soulignons que ce conclave rassemble, entre autres, des gouverneurs de banque centrale, des ministres des finances, des représentants du monde universitaire, des chefs d'entreprise, des parlementaires, des membres d'organisations de la société civile, des journalistes… Organisée tous les trois ans dans un des pays membres, l'assemblée annuelle réunit environ 12.000 personnes pour une semaine de débat et de discussion sur les enjeux cruciaux de l'économie mondiale et du développement. La dernière assemblée organisée en Afrique remonte à 1973 à Nairobi, au Kenya.