Les Français nourrissent beaucoup d'espoir à l'égard de la 2ème tranche de la centrale solaire d'Ouarzazate. Les opérateurs français réfléchissent à un nouveau partenariat avec le Maroc et les pays du Golfe pour aller en Afrique. L a France, comme d'autres pays européens, est en train de passer par des moments difficiles à cause de la conjoncture économique et financière : crise de la zone euro, montée du chômage... L'Hexagone, qui est notre principal partenaire économique, le restera-t-il pour autant en 2013 ? En tous les cas, les signaux qui proviennent des pouvoirs publics et du secteur privé français dénotent de leur volonté à maintenir cette place de choix. Le Premier ministre français, Jean Marc Ayrault, sera en visite au Maroc les 12 et 13 décembre. Il participe à la mise en service du tramway de Casablanca pour lequel des entreprises françaises ont largement contribué. Le Président François Hollande a aussi confirmé son arrivée au début de l'année prochaine. Cette démarche n'est pas fortuite puisque ces deux personnages sont sur les traces de leurs prédécesseurs, comme des VRP du business français à l'étranger. Avec le Maroc, ils veulent réaffirmer la continuité du partenariat «d'exception» franco-marocain, mais la démarche semble quelque peu différente. C'est ce qui ressort par exemple du discours de Charles Fries, Ambassadeur de France au Maroc, en poste depuis près de six mois, lors de son intervention à la Chambre de Commerce et d'Industrie Française au Maroc (CCIFM) le 29 novembre dernier. La priorité de la France est de promouvoir de nouveaux projets pour la relation bilatérale via le développement d'implantations communes franco-marocaines en Afrique. C'est une nouveauté. « La France souhaite contribuer au développement du Maroc comme plateforme («hub») vers l'Afrique subsaharienne ou vers le Moyen-Orient (...) Je crois qu'à l'avenir, nous aurons de plus en plus à imaginer et à monter des coopérations tripartites où chaque partenaire apportera sa valeur ajoutée, comme par exemple des technologies et un savoir-faire industriel pour la France, une qualité et flexibilité de main-d'œuvre pour le Maroc, des financements pour le Golfe », déclare l'Ambassadeur. Renforcer la présence C'est un concept qui est encore au stade de réflexion. S'il se concrétise, il permettra de fructifier le business de tout le monde. Jean Claude Bouveur, président des Conseillers du Commerce Extérieurs de France au Maroc (CCEF) confirme le potentiel qui peut s'en dégager. «C'est une idée intéressante qui optimise la qualité au niveau de toutes les parties». Il faudra alors du temps pour la voir se concrétiser mais Bouveur reste confiant. Les opérateurs français (grandes entreprises ou PME) gardent toujours la même intensité d'intérêt pour le Maroc. Ils sont déterminés à maintenir leur position tout en essayant de développer et exploiter de nouvelles niches. Bouveur évoque par exemple le cas des clusters français qui associent universités, entreprises et laboratoires. «On pourrait par exemple mettre en relation nos clusters avec ceux marocains». Charles Fries, lui, soutient qu'il faut mettre l'accent sur les priorités marocaines pour lesquelles la France doit renforcer sa présence. Les grands opérateurs français qui ont déjà décroché de gros contrats (tram, TGV...), mais aussi des PME ont réussi à se forger une place dans notre marché. Maintenant, ils veulent passer à un nouveau palier. Et pour cela, l'ambassadeur de France a demandé aux CCEF du Maroc et à la CCIFM de réfléchir à ce que la France pourra apporter de nouveau au Maroc. Et le gouvernement français devra trancher. Visées sur l'agroalimentaire et les énergies renouvelables L'Ambassadeur de France au Maroc a mis l'accent sur les niches que les Français souhaitent exploiter particulièrement dans deux secteurs donnés. «Dans l'agroalimentaire, nous devrons davantage impliquer des investisseurs ou encore dans les énergies renouvelables où nos entreprises nourrissent beaucoup d'espoir à l'égard de la 2e tranche de la centrale solaire d'Ouarzazate».