Voilà trente ans que le Maroc a opté pour une économie ouverte avec comme objectif d'améliorer la compétitivité de ses entreprises et de capter plus d'IDE. D'où la signature jusque-là de 56 accords de libre-échange. Aujourd'hui, le Maroc s'est rendu compte que ces accords par lesquels il est engagé envers ses partenaires sont insuffisants pour assurer un développement efficace de son économie. Et que libre-échange ne signifie pas forcément échange libre avec la barrière érigée par les normes. Pour cela, le gouvernement a donc décidé de changer d'approche. Sur le terrain, comment les opérateurs économiques l'ont vécu durant ces trois décennies ? Quels sont les ALE à réviser ? Comment s'y prendre ? Le Maroc est-il sur le point d'amorcer un virage protectionniste en ce qui concerne les accords de libre-échange (ALE) ? C'est tout comme. Le 19 novembre dernier, le ministre de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numérique, Moulay Hafid Elalamy, a déclaré, devant la Chambre des conseillers en réponse à un membre du groupe parlementaire de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), être prêt à reconsidérer certains accords de libre échange. «Nous devons reconsidérer certains d'entre eux… Les ALE qui nuisent au Maroc seront dénoncés». Depuis, cette sortie du ministre qui n'a pas précisé à quels accords il pensait, anime les discussions dans le microcosme économique. Il faut dire que depuis plusieurs années, les industriels marocains ne ratent jamais l'occasion de faire des critiques à l'égard des nombreux ALE signés par le Maroc. Défense commerciale : une flopée de mesures Et du côté des gouvernements qui se sont succédé, l'on se contentait seulement de multiplier les démarches auprès de l'OMC pour défendre un certain nombre de secteurs contre les importations massives, le dumping. Ce qui se traduit sur le terrain également par des mesures de défense commerciale, instaurées à la demande des industries touchées, à l'issue d'enquêtes (fortement encadrées) menées par le département du commerce extérieur… Lire la suite du dossier dans votre magazine Challenge en vente dans tous les points de presse.