Trois jours après le son de cloche pour Atlanta, les premières opérations de blocs ont été enregistrées. Les petits porteurs ne se montrent pas encore disposés à céder le titre, ce qui crée de la surenchère. Après seulement trois séances de cotation, l'action d'Atlanta s'échange à 1597 DH contre un cours d'introduction de 1.200 DH. Le titre a gagné plus de 33% et semble poursuivre sa progression. Le jeudi 18 octobre, le titre n'a pas terminé la séance par une réservation à la hausse, mais a gagné 9,99% comme le permet le règlement de la place lors des cinq premières séances de cotation. Quelque 44 actionnaires ont préféré céder leurs titres. Parmi eux, figurent 28 petits porteurs seulement sur les 104.000 heureux attributaires. De plus, à la fin de cette séance, le déséquilibre entre l'offre et la demande est resté intact. Alors que les ordres d'achats portaient sur 1,5 million de titres, seuls trois petits porteurs se proposaient de vendre leurs 6 actions. Alors, ce n'est pas dans le marché central que les investisseurs trouveront leurs actions, mais plutôt dans le marché de blocs. Déjà des opérations sur le marché Les fameuses opérations sur ce marché semblent avoir commencé, comme cela a été le cas après la cotation de la CGI. Jeudi, ce sont deux blocs de 8.500 et 6.400 actions qui ont changé de main dans le marché de gré à gré au prix de 1.597 DH. C'est peut-être ce qui a influencé les transactions sur le marché central. Dans la mesure où la première opération de cession est intervenue un quart d'heure après la première transaction de blocs. Beaucoup d'investisseurs comptent bien renforcer le titre Atlanta dans leur portefeuille à travers les ventes directes. Mais pour y avoir droit, il faut être bien introduit, notamment auprès des sociétés de bourse, à condition toutefois que les actionnaires se décident à se séparer du titre. Or, au rythme où évolue le titre, beaucoup moins de personnes seront disposées à vendre. Il convient de signaler que l'opération d'introduction a battu tous les records de souscriptions. Alors que le montant global de l'opération, c'est-à-dire le montant offert aux actionnaires n'a été que de 1,2 million de DH, l'ensemble des investisseurs ont demandé jusqu'à 125 milliards de DH, ce qui correspond à un taux de satisfaction d'à peine 0,97%, soit le plus bas jamais enregistré dans l'histoire de la bourse de Casablanca, lors d'une IPO. Une deuxième lecture de chiffre global révèle un engouement du grand public jamais rencontré jusqu'ici. Les personnes physiques et morales qui souscrivaient pour un montant inférieur à un million de DH avaient droit à quelque 201.000 actions. Mais leur demande a été de 7,77 millions de titres, ce qui a abouti à un taux de satisfaction de 2,59% seulement. Le plus étonnant, c'est surtout le nombre extrêmement important de personnes ayant participé à l'introduction. Au total, 104.000 souscripteurs ont voulu devenir actionnaires de la compagnie d'assurance. Ce nombre important s'explique essentiellement par la règle d'attribution par itération qui avait été fixée par les actionnaires d'Atlanta au moment de l'introduction. Il s'agissait en fait d'une simple division du nombre d'actions par le nombre de souscripteurs. Le reste de la division est alors attribué aux investisseurs ayant formulé les plus fortes demandes. C'est ce qui explique que les investisseurs ayant demandé plus de 10.000 DH se sont vu attribuer deux actions, alors que ceux qui avaient demandé moins de 10.000 DH, au nombre de 4.000 seulement, ont du se contenter d'une seule action. De tels chiffres renseignent sur l'engouement des investisseurs pour le marché primaire et la forte demande en papier neuf. Continuer à acheter ? Dès lors, les investisseurs se sont posé la question de savoir s'il était intéressant de continuer à acheter au moment des introductions. Car, il est clair que s'il faut souscrire pour recevoir une action, les gains deviennent relativement faibles, même si le titre réalise une belle performance. Mais ce nombre de souscripteurs doit être relativisé, dans la mesure où la pratique des souscriptions multiples est désormais ancrée. Elle consiste simplement à faire souscrire sa famille et ses connaissances afin de profiter d'un nombre assez significatif de titres. En attendant, les souscripteurs se frottent les mains et ils ne sont pas les seuls. Le titre Wafa Assurance surfe sur la vague et affiche de belles performances depuis un mois déjà. Il se produit un effet d'entraînement entre Atlanta et Wafa Assurance, qui sont deux valeurs du même secteur. Il n'empêche que la comparaison semble s'arrêter à ce niveau. Atlanta est une entreprise dont l'activité principale n'est pas l'assurance-vie, comme cela semble être de plus en plus le cas de Wafa Assurance. Notamment la Sanad, filiale de Holmarcom, détenue à 99,6%, qui est une spécialiste de l'assurance des risques techniques, comme ceux du transport maritime (Comanav, IMTC, etc.) ou du raffinage du pétrole (Samir). L'avantage de couvrir de tels risques réside dans le faible taux de sinistralité de ces derniers et donc dans la marge bénéficiaire plus importante. Mais, même si la comparaison est difficile à établir autrement que par l'appartenance sectorielle, les spéculateurs plébiscitent la filiale d'Attijariwafa bank. En revanche, la Marocaine Vie et le courtier Agma Lahlou Tazi n'ont pas la faveur des investisseurs.