Ces dernières années, la pollution de l'air a atteint des pics dans plusieurs villes du Maroc. Depuis 2000, celle-ci ne cesse d'augmenter jusqu'à coûter au Royaume chaque année 1,04 % de son PIB, soit plus de 10 milliards de DH. Ce phénomène lié à la croissance économique risque de devenir un gros problème à régler, très lié aux politiques du climat. Toutes les études d'épidémiologie environnementale visant à évaluer l'impact de la pollution de l'air sur la santé des populations urbaines et périurbaines des villes caractérisées par une forte concentration industrielle et un trafic routier dense, ont confirmé les impacts négatifs de la pollution de l'air sur la santé humaine. A quel point les niveaux de pollution de l'air sont-ils alarmants au Maroc ? Quelles sont les villes les plus exposées? Quid des sources et des facteurs d'une telle pollution ? Qu'est-ce qui a été fait jusque-là pour inverser la tendance ? Que prévoient les pouvoirs publics ? « Dis-moi ce que tu respires, je te dirai combien de temps tu vivras ». Si la qualité de l'air des villes marocaines est moins préoccupante que celle de l'Inde ou du Pakistan ou encore de l'Egypte, classés parmi les pays les plus pollués, elle est cependant peu rassurante. Casablanca, Marrakech, Tanger… Loin des clichés touristiques, les mesures annuelles des PM10 dans ces villes ont été bien au-dessus des 20 μg/m3. Au Maroc, la pollution de l'air extérieur était à l'origine de 8.750 décès en 2017 dont pratiquement la moitié à Casablanca, révèle le rapport de la Banque mondiale sur le coût de la dégradation de l'environnement. Le développement économique a des conséquences sur la nature puisqu'il s'est accompagné d'une hausse rapide des émissions de polluants. En effet, au cours des vingt dernières années, le Maroc a enregistré une forte croissance économique grâce au développement de plusieurs secteurs (énergie, transport, industries,…). Ceci s'est accompagné d'une hausse rapide des émissions de polluants atmosphériques, source de potentielles répercussions sur la santé et sur le cadre de vie de la population vivant dans les zones fortement urbanisées ou industrielles. Rien qu'entre 2006 et 2018, le PIB du Royaume a doublé en 13 ans, passant de 65,625 milliards USD à plus 122 milliards USD. Pendant cette même période également, la population a augmenté de 1,25 % par an avec une hausse annuelle de plus de 2,1% de la population urbaine, caractérisée par une forte concentration dans les zones côtières, d'après le Haut Commissariat au Plan (HCP). Les activités économiques, telles que la production de l'énergie et les industries, se concentrent particulièrement dans ces zones, et il en résulte un développement rapide du trafic routier. Ces activités ont provoqué une hausse rapide des émissions de polluants atmosphériques locaux et globaux. Quelles sont les villes les plus exposées ? Lire la suite du dossier dans votre magazine Challenge en vente dans tous les points de presse.