La Samir est encore dans les bonnes grâce du gouvernement. Malgré la grande polémique qui a accompagné sa décision de se lancer dans le segment de la distribution, le raffineur réussit à décrocher le sésame du ministère des Energies. En revanche, il ne bénéficiera pas des dérogations accordées aux autres opérateurs. Coup réussi pour la Samir! Après plusieurs mois de négociations, la filiale du groupe saoudien Corral «obtient finalement l'accord du ministère des Energies, des mines, de l'eau et de l'environnement pour rentrer dans l'activité de distribution des produits pétroliers», explique une source proche du dossier. Concrètement, cela permettra enfin au raffineur de déployer son plan stratégique 2012-2016, dans les tiroirs du conseil d'administration depuis plus d'une année. En effet, c'est un plan qui vise à améliorer les performances opérationnelles et financières et à garantir la profitabilité à ses actionnaires. C'est à travers le démarrage effectif de la Société de Distribution Carburant et Combustibles (SDCC), qui permettra à la Samir de se positionner dans ce segment pour saisir de nouvelles opportunités commerciales. Un accord sans privilège ! Toutefois, si la Samir a réussi à décrocher le sésame du ministère de l'Energie, elle n'a malheureusement pas pu négocier des conditions d'investissement privilégiées. C'est en tout cas ce que nous a confié Youssef Ouhilal directeur général de SDCC. «Nous n'avons pas pu bénéficier des dérogations accordées à nos prédécesseurs, qui consistent au démarrage de l'activité après la construction de 10 stations-services uniquement». «Actuellement nous sommes dans l'obligation d'assurer les trente stations-services dans une durée de trois ans pour pouvoir distribuer nos produits aux particuliers». Alors pour y arriver, le raffineur aura donc besoin d'un budget conséquent. Il compte l'assurer à travers plusieurs mesures qui auront un impact positif sur la situation financière de la société dans les meilleurs délais, ainsi que d'un calendrier d'investissement. À ce niveau, notre source à la Samir explique, que dans un premier temps, nous allons focaliser sur les grandes villes telles : Casablanca, Rabat, Marrakech et Agadir. «Ce qui n'est pas une mince affaire», confirme un professionnel du secteur. Le foncier… là ou le bât blesse! Au regard des professionnels, le marché de distribution des produits pétroliers via les stations-service est déjà saturé. Aujourd'hui, l'on recense pas moins de quinze acteurs sur le marché, gérant 2.300 stations-service. La grande partie de ces dernières appartiennent au trois opérateurs qui partagent les deux tiers du marché de la distribution des produits pétroliers, à savoir: Afriquia, Shell et Total. En somme, il s'agit d'une cartographie qui annonce d'ores et déjà les difficultés qui peuvent handicaper la filiale de distribution de la Samir lors de la constitution de son réseau. Pourquoi la Samir a-t-elle besoin d'un réseau ? En fait, le raffineur est de plus en plus concurrencer par les importations de produits pétroliers par les détenteurs des réseaux de distribution. Alors que la société a investi 15 milliards de dirhams dans le développement et la modernisation de son outil de production. Aujourd'hui, il lui faut absolument un réseau de distribution pour espérer écouler convenablement ses produits suivant son business-plan initial.