La politique nationale de migration et la nouvelle stratégie d'asile adoptées par le Maroc ont été mises en exergue, jeudi à Addis-Abeba, par la présidente du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Amina Bouayach. L'augmentation constante des flux de migrants sur le territoire marocain s'est accompagnée d'une transformation du pays qui est devenu non seulement un pays de transit mais aussi un pays de destination, a souligné Bouyach qui intervenait lors du Forum politique 2019 de la Commission de l'Union africaine sur l'état des institutions nationales des droits de l'Homme en Afrique placé sous le thème «Contribution des institutions nationales des droits de l'Homme (INDH) à des solutions durables pour les déplacements forcés en Afrique». Le Maroc a jugé nécessaire de prendre des mesures urgentes afin de garantir une vie décente aux migrants. C'est ainsi que le Royaume, pays où l'hospitalité est une tradition célébrée, a adopté en 2013, une politique nationale de migration et une nouvelle stratégie d'asile, a relevé la présidente du CNDH qui assure également la présidence du Groupe de travail sur la migration du Réseau des Institutions nationales africaines des droits de l'Homme (RINADH). La politique marocaine de migration et d'asile, a-t-elle soutenu, vise à faciliter l'intégration des migrants, réformer le cadre législatif, mettre en place un mécanisme institutionnel pour une meilleure coordination des actions étatiques, et coordonner les mesures pour la prévention et la lutte contre la traite des êtres humains par le biais de la commission nationale, prévue par la loi du décembre et composée des acteurs étatiques et non étatiques. Cette politique vise aussi à gérer les flux d'immigration tout en respectant les droits fondamentaux, comme cela a été inscris dans la constitution de 2011 dès son préambule, «bannir et combattre toute discrimination à l'encontre de quiconque», a noté la présidente du CNDH. «Par ailleurs, 11 programmes ciblés d'accompagnement et de renforcement des capacités des migrants ont été mis en œuvre, avec la contribution des institutions publiques, des partenaires nationaux et de la société civile dans les domaines de l'éducation, de la culture, de la santé, de la communication, du sport, de l'assistance sociale et humanitaire, de l'accès à l'emploi… », a rappelé Bouyach. Abordant la question de la migration en Afrique, la présidente du CNDH et du Groupe de travail sur la migration du RINADH, a relevé que le Continent abrite plus de 24 millions de personnes déplacée, soit un tiers du total mondial, dont la plupart sont des enfants et des femmes, citant entre autres causes, les conflits armés, les conditions économiques et sociales et la crise climatique, «dont nous savons la conséquence la plus grave est celle de la migration forcée». Pour les INDHs, le premier défi reste encore celui de la Protection. Car face à un contexte continental complexe, l'urgence humanitaire que constitue les déplacements de ces personnes vulnérables impose aux INDHs une mobilisation rapide et ciblée, et une mise à niveau constante des stratégies de plaidoyer, dans le but d'assurer sa mission, préserver la dignité des victimes et prévenir les violations de leurs droits, a insisté Bouyach.