Un proffesseur pour 250 étudiants et les départs massifs à la retraite des universitaires sans prévoir des suppléants, ce sont deux facteurs parmi plusieurs autres qui impactent la qualité de l'enseignement supérieur au Maroc. La quasi double capacité estudiantine des Facultés des sciences juridiques, économiques et sociales (facs de droit), ça y fait un lourd phénomène; ces facs de droit se voient les principales victimes de ce sureffectif excessif. Ces dix dernières années, le nombre des étudiants en facs de droit s'est multiplié pour atteindre plus de 860.000 étudiants en 2018-2019. Environ 85% des bacheliers s'orientent vers les établissements non-sélectifs dont 50% choisissent les facs de droit. Les départs massifs à la retraite des universitaires qui vont crescendo, c'est aussi un sérieux coup qui contrecarre la qualité de la formation supérieure. « On compte 10 à 15 départs par an, contre 1 à 2 auparavant », indique au quotidien L'Economiste Abdellatif Komat, doyen de la Faculté de droit de Casablanca- Ain chock. Certaines facultés se retrouvent dans une situation critique en accueillant plus de 30.000 étudiants, alors que leur capacité réelle est deux à trois fois moins importante. Il faut aussi tenir compte du taux d'encadrement moyen qui est de 1 prof pour 250 étudiants, contre 1 pour 40 dans les facs de sciences et 1 pour 65 dans celles de lettres. Lire aussi: Un besoin de 20.000 enseignants chaque année Via le système bachelor, qui prendra effet à partir de la saison académique 2020-2021, et qui prévoit un dispositif réformateur, selon Azzedine Ghoufrane, doyen de la Faculté de droit de Rabat-Souissi, ce dispositif d'orientation permettra aux futurs bacheliers à partir de la deuxième année baccalauréat et à travers une plateforme, d'opérer leur choix de filière en fonction de leurs notes, de leurs aptitudes mais surtout de la capacité d'accueil des établissements. Cependant le doyen de la faculté de droit de Casablanca-Ain Chock, Abdellatif Komat, ne croit pas que le bachelor puisse régler cette question, car il existe un afflux massif vers les facs de droit qui proposent des filières plus attractives pour les étudiants comparativement aux autres établissements. Rappelons que les écoles et les facultés à accès sélectif ont augmenté leur capacité d'accueil d'environ 40% sur les trois dernières années, et il leur est impossible d'aller au-delà.