Les entreprises marocaines, en particulier les TPME, continuent de subir en silence l'impact négatif des délais de paiement, toujours longs malgré une réduction minime de 5 jours, les délais moyens sont passés de 98 à 93 jours au cours de l'année 2018. Les délais de paiement sont toujours longs, en dépit d'un raccourcissement insignifiant passant de 98 jours en 2017 à 93 jours l'année suivante. C'est ce qui ressort de la 4ème enquête réalisée au cours du premier trimestre 2019 par Coface auprès d'un échantillon de 175 sociétés. L'enquête de Coface suggère également que les retards de paiement restent très répandus puisque plus de la moitié de l'échantillon indiquent en avoir connu un excédant trois mois au cours du dernier semestre. Alors que la croissance du produit intérieur brut (PIB) observée en 2018 a fléchi (2,9% estimé après les 4,1% enregistrées en 2017 ; Coface prévoit 3% en 2019), les entreprises sont pourtant peu nombreuses à avoir perçu une détérioration. Ce paradoxe peut partiellement être attribué à la normalisation du climat politique par rapport à l'année 2017, marquée par une vacance de l'exécutif pendant cinq mois (entre novembre 2016 et mars 2017), qui s'était traduite par une hausse de 40% des défaillances au premier trimestre et par le blocage des paiements sur les marchés publics. Pour 2019, les entreprises semblent s'attendre à ce que les délais de paiement évoluent de pair avec la conjoncture économique et anticipent donc majoritairement une stabilisation de la situation économique et des délais de paiement. La longueur persistante des délais de paiement suggère notamment que, faute de textes d'application sur les indemnités de retard et les délais spécifiques aux entreprises en difficulté ou à activité saisonnière, la loi sur les délais de paiement peine à être mise en vigueur. Aussi, les progrès enregistrés dans les classements internationaux en matière de climat des affaires, n'ont eu à ce jour aucune incidence sur les délais de paiement. Comme en attestent la mise en place de l'observatoire des délais de paiements et de la plateforme électronique « Ajal », secteurs public et privé restent néanmoins mobilisés pour remédier à cette problématique qui s'accompagne de nombreux retards de paiements et de factures impayées. Alors que ces dernières représentent plus de 20% du chiffre d'affaires pour un quart des entreprises ayant participé à l'enquête, les retards de paiement et impayés constituent une contrainte majeure pour les entreprises : ils seraient responsables de 40% des défaillances d'entreprises, selon la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM).