C'est un pas de plus qui vient d'être franchi dans le processus d'inclusion financière, très chère à Bank Al-Maghrib. La banque centrale en collaboration avec l'ANRT et les associations professionnelles ont procédé le 13 novembre à Rabat au lancement officiel du paiement mobile, baptisé « m-wallet ». Depuis le démarrage de ce nouveau mode de paiement, le seul souci concernait l'interopérabilité. C'est désormais chose faite. La machine est donc lancée. Soulignons que huit opérateurs se sont d'ores et déjà positionnés sur ce créneau. Il s'agit d'Al Barid Bank, CIH Bank, la Banque Populaire, Crédit Agricole du Maroc, BMCE Bank, Wafacash, Maimouna Services Financiers et la Société Générale Maroc. Notons que le raccordement au système d'interopérabilité est déjà fait pour ces huit entités. Ce qui veut dire que leurs clients pourront dorénavant effectuer des transactions inter-établissement directement via leur téléphone. « Chaque numéro de téléphone est lié à un numéro de compte ou à un portefeuille électronique (wallet) et nous avons déjà mis en place la table de correspondance qui permet d'identifier, grâce au numéro de téléphone, la banque et l'établissement de paiement correspondant au numéro de téléphone de l'émetteur pour ainsi le relier à la banque ou à l'établissement qui détient le compte ou le wallet correspondant au numéro du destinataire », a détaillé Asmae Bennani, responsable du Département de surveillance des systèmes et moyens de paiement et de l'inclusion financière à Bank Al-Maghrib. Notons que les comptes de paiement sont plafonnés à 20.000 DH. Pour Abderrahim Bouazza, directeur général de Bank Al-Maghrib, ce nouveau constitue un nouveau grand pas dans l'implémentation de la stratégie nationale d'inclusion financière. « Ce service va permettre, entre autres, de régler tout ce qui est achat et bien de consommation chez le commerçant, de déposer des fonds auprès d'une banque, de faire des retraits et bien d'autres. Il s'agit donc d'un service de paiement, très facile d'utilisation, qui vient s'ajouter aux autres instruments de paiement qui existent déjà », a-t-il expliqué. Force est de noter que le paiement mobile vise à faciliter l'accès aux services financiers au profit des populations pas ou peu desservies et à réduire le recours au cash et le coût de sa gestion, favorisant ainsi l'inclusion financière et le développement de l'économie numérique. « Les travaux de mise en place de cette nouvelle solution de paiement, qui ont été menés en concertation avec les acteurs concernés, pendant près de deux ans, ont permis d'arrêter un ensemble de règles nécessaires à son bon fonctionnement », a renchéri Azelarab Hassibi, directeur général de l'Agence nationale de réglementation des télécommunication (ANRT). Après les établissements de paiement et les banques ayant déjà reçu leur agrément, le marché attend de pied ferme les opérateurs les opérateurs télécoms qui ne devraient plus tarder à dévoiler leur dispositif dans les semaines à venir. Rappelons que les échanges au Maroc sont largement dominés par le cash. D'après Bank Al-Maghrib, cette prédominance des paiements en espèce entraîne de nombreuses inefficacités économiques et sociales et un coût important pour les agents économiques, représentant jusqu'à 0,7% du PIB. Il est à noter aussi que le coût de gestion du cash est estimé à 8 milliards de DH par an et que la moitié est supportée par les banques. Selon la banque centrale, ce nouveau service de paiement devrait permettre de dématérialiser pas moins de 400 milliards de DH. Mohamed Horani, PDG du groupe HPS, estime d'ailleurs que face à l'explosion du digital aujourd'hui, la mise en place de moyens de paiement mobile devient une nécessité, dans la mesure où le nombre de personnes faisant des achats en ligne ne fait qu'augmenter d'année en année. « Dans les pays scandinaves, le cash ne représente plus qu'1% ou 1,5% des transactions », ajoute-t-il.