GSI Maroc rejoint la cote et devient la sixième entreprise du jeune secteur des nouvelles technologies de l'information à être cotée. L'entreprise avait été créée avec 1,5 million de DH seulement. Aujourd'hui, l'augmentation du capital à hauteur de 33% devrait lui rapporter 26 millions. Décidément, il y a deux Maroc, celui des secteurs classiques et celui des activités modernes. Le textile donne le meilleur exemple du premier Maroc, avec ses exportations importantes, sa capacité de création d'emplois et le dynamisme de sa fédération quand il s'agit de faire du lobbying et de dénoncer les difficultés d'accès au financement. L'informatique, l'offshoring et les nouvelles technologies d'une manière générale font le second Maroc. Aujourd'hui, on compte cinq entreprises du secteur des nouvelles technologies de l'information sur la liste des entreprises cotées à la bourse des valeurs de Casablanca. Après qu'IB Maroc ait montré la voie, il y a cinq ans, Distrisoft, HPS, Involys et Matel PcMarket ont suivi ces deux dernières années. GSI Maroc est la sixième entreprise à rejoindre la cote. Du 21 au 23 novembre 2007, les investisseurs pourraient souscrire à son opération d'introduction d'un montant de 26,4 millions de DH. Cela s'inscrit dans le cadre de la stratégie financière de l'entreprise visant l'amélioration de la trésorerie et l'accroissement de ses ressources permanentes afin de financer la croissance. Selon ses dirigeants, l'essor que connaît le secteur des nouvelles technologies de l'information et de la communication permet à GSI Maroc de se trouver en phase de croissance et de développement. Des débuts modestes L'aventure GSI Maroc commence en 1989, avec des ressources limitées à 1,5 million de DH que détenait son fondateur Khalid El Ibrahimi. Il a démarré initialement par la distribution de logiciels, principalement des outils bureautiques de systèmes d'exploitation, pour compléter son offre par la formation et la vente de matériels informatiques qui constituaient à l'époque les principaux besoins du marché de l'informatique au Maroc. La stratégie de couverture nationale et de proximité locale a été privilégiée par le management de l'entreprise afin de garantir aux clients une réactivité et un service de qualité. Et cette politique s'est montrée payante. Puisqu'en 2006, la petite entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 77 millions de DH. Cependant, il y a lieu de constater que ce chiffre d'affaires enregistre une diminution. Il avait atteint 93 millions de DH deux ans auparavant. Les dirigeants de GSI expliquent ce recul par la baisse des ventes de matériels informatiques. En fait, depuis 2004, GSI Maroc sélectionne les affaires à fortes marges dans le cadre de son activité de vente de matériels informatiques. Ainsi, et malgré la baisse de ces derniers, le taux de marge a augmenté de 7% entre 2004 et 2006. Ainsi, le chiffre d'affaires relatif à l'activité de ventes de matériels informatiques a diminué sur la période, passant de 78 millions en 2004, à 66 en 2005, et à 61 millions en 2006, soit une baisse respective de 16% et 7%. L'entreprise se concentrerait sur les affaires les plus rentables pour des raisons purement commerciales. Cette stratégie aurait ainsi permis d'améliorer le taux de marge brute. Ce même chiffre d'affaires représente en moyenne 82% des réalisations commerciales de la société sur la période 2004-2006. Ce poids important s'explique par la concentration du management sur cette branche d'activité, du fait qu'elle est considérée comme l'activité génératrice de flux d'affaires. Embellie sur l'activité sectorielle L'activité de ventes de prestations de services s'est accrue légèrement sur la période, passant de 14 millions en 2004, à 14,9 millions en 2005 et à 15,5 millions de DH en 2006, une croissance moyenne annuelle de 4,4%. Ce chiffre d'affaires intègre les activités d'implantation des solutions de systèmes d'information, de gestion et celle de la formation. Par ailleurs, ces trois segments d'activité sont en forte évolution grâce aux efforts entrepris par les responsables de la société. Pour assurer sa continuité, l'entreprise prévoit d'entreprendre une nouvelle stratégie concernant cette branche d'activité en mettant à la disposition des acteurs tous les moyens humains et les compétences requises nécessaires, dans la mesure où l'activité formation est en pleine croissance et constituera dans l'avenir le facteur clé de succès de GSI Maroc. Concernant la rentabilité, il y a lieu de constater que malgré la baisse du chiffre d'affaires, les soldes de gestion s'améliorent relativement. Le bénéfice a atteint le million de DH en 2006, contre 400.000 DH deux ans auparavant. Dans les trois années à venir, l'entreprise prévoit une forte croissance de ses réalisations. Les ventes de marchandises sont prévues pour enregistrer une croissance de 15% à partir de cette année, pour atteindre 94 millions de DH en 2009. Alors que les prestations de service devraient générer plus de 26 millions de DH. Cela devrait permettre de dégager un bénéfice de 13 millions de DH en 2009. L'impact qu'aura cette introduction en bourse est donc certain. C'est sans doute pourquoi les entreprises du secteur se précipitent à la cote. Bien entendu, il y a un effet de transparence qu'il ne faut sans doute pas négliger. Mais c'est un pas que le textile et l'habillement ne sont sans doute pas encore prêts à franchir. Un secteur à fort potentiel Selon une étude publiée par la Fédération des technologies de l'information, des télécommunications et de l'offshoring, le secteur des TIC a réalisé un chiffre d'affaires de 34,6 milliards de DH en 2005 et de 38,5 milliards en 2006, dont 33 milliards on été générés par le segment des télécommunications. La contribution du secteur des TIC au PIB national est passée de 5% à fin 2005 à plus de 6,5% à fin 2006. Une étude réalisée par cet observatoire en 2006 montre que le taux d'équipement en ordinateurs au Maroc demeure encore faible. En effet, ce taux est évalué à 11% chez les ménages, soit un parc d'ordinateurs individuel de 620.000 unités. Pour ce qui est des entreprises, ce taux s'élève à 37%, tandis que dans les administrations, ce taux s'élève à 3% seulement. Le faible niveau d'équipement s'explique, selon les rédacteurs de l'enquête, par la contrainte des coûts élevés des ordinateurs. Malgré ces contraintes, 13% des individus interviewés, lors de cette enquête, déclarent avoir des projets d'achat à court terme d'un micro-ordinateur. Ces intentions se traduisent par l'acquisition de 3,9 millions d'ordinateurs.