Plutôt connue pour son tourisme, la République dominicaine, avec son économie la plus importante des Caraïbes, offre d'importantes opportunités aux entreprises marocaines. Depuis une année, l'ambassadeur du Maroc balise le terrain. Réduire la dépendance envers les marchés traditionnels du Maroc et multiplier les nouvelles opportunités d'affaires avec les pays à fort potentiel. C'est dans cette logique que semble s'inscrire l'ambassadeur du Maroc en République dominicaine, Zakaria El Goumiri. En effet, ce dernier qui a présenté ses lettres de créance au président dominicain, Danilo Medina Sanchez, en mars 2017, est très actif sur le front de la coopération économique entre les deux pays. « Les relations Amérique latine, Caraïbes et Maroc sont en rapprochement constant. Un nombre important d'actions concrètes, politiques, sociales et économiques ont été récemment évoquées et sont en cours de réalisation», explique Zakaria El Goumiri. Si généralement ce pays des Caraïbes est plutôt connu pour son tourisme, il n'en demeure pas moins qu'il offre un potentiel économique au-delà de nos soupçons. Il faut dire que la République dominicaine a déjà démontré sa bonne intégration dans l'économie mondiale, notamment avec la signature récente de deux accords de libre-échange majeurs : le Central America Free Trade Agreement (Etats-Unis, Costa Rica, Guatemala, Honduras, République dominicaine, Salvador, Nicaragua) et l'Accord de partenariat économique (Union européenne/ Forum des Caraïbes). Avec son économie qui est la plus importante des Caraïbes, le pays affiche moult opportunités pour les entreprises marocaines. Jusque-là, le Maroc qui importe de la République dominicaine, du tabac et des fibres artificielles, y exporte principalement des légumes frais, des conserves de poissons et des produits de consommation, notamment l'agroalimentaire. C'est dire que les échanges commerciaux du Maroc avec ce pays restent en deçà des potentialités réelles qui s'offrent. «Le Maroc a acquis une expertise certaine dans plusieurs domaines qui se doivent aujourd'hui d'être mis en implantation. Il existe entre les deux pays plusieurs similitudes», souligne l'ambassadeur du Maroc en République dominicaine. Pour Mohcine Mounjid, chercheur de l'Université Mohammed V de Rabat et Directeur de l'Observatoire électronique sur l'Amérique Latine, la visite d'Etat effectuée par le roi Mohammed VI en 2004 à six pays de l'Amérique Latine (le Mexique, le Brésil, l'Argentine, le Chili, le Pérou et la République dominicaine), a donné une impulsion significative aux relations commerciales et économiques avec ces pays, d'autant plus qu'une importante délégation d'hommes d'affaires avait accompagné le souverain dans cette tournée. Nouvelle dynamique Aujourd'hui, du côté de la République dominicaine, l'ambassadeur veut faire franchir un nouveau cap aux échanges commerciaux axés principalement sur l'agroalimentaire et les légumes frais. « Nous travaillons ici avec cœur et intensité pour un développement rapide, notamment sur les axes à fort potentiel, dans des secteurs comme l'agriculture, l'énergie, les services … La vision du Maroc sous l'impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l'assiste, nous guide avec véhémence dans l'accomplissement de la mission qui m'a été donnée. La COP22 est une parfaite illustration et la coopération sud-sud s'y inscrit pleinement», a-t-il expliqué. C'est dans cette perspective et grâce notamment à son impulsion, qu'une opportunité d'envergure a été nouée. Il s'agit du récent partenariat qu'UMAREQ a scellé avec un groupe dominicain. En effet, les deux sociétés ont décidé de lancer une collaboration au niveau des énergies renouvelables en solaire et en climatisation pour la région. « Il existe de grandes synergies entre cet important groupe des Caraïbes basé en République dominicaine et la société UMAREQ », indique Ali Tazi, président du groupe UMAREQ. Globalement, à l'initiative de l'ambassadeur du Maroc, plusieurs pistes de coopération ont été explorées. C'est ainsi que les deux ministères en charge de l'environnement des deux pays sont actuellement en train de travailler sur la création d'un jardin marocain au sein du Jardin botanique de Santiago en cours de construction. Dans le domaine de l'agriculture, l'ambassadeur qui a tenu une réunion de travail avec le ministre dominicain de l'Agriculture, Angel Estevez, a procédé avec ce dernier à l'identification des domaines de coopération d'intérêts communs et ont discuté de l'établissement d'un cadre juridique entre les ministères des deux pays, qui serait basé sur le Plan Maroc Vert. Le tourisme n'est pas en reste. Car, les deux pays ont également convenu d'étudier la possibilité de développement d'une ligne aérienne entre le Maroc et Saint-Domingue et à tirer profit de l'expérience de la République dominicaine dans le domaine du tourisme de croisière. En attendant, sur invitation des organisateurs, le Maroc participera cette année en tant que pays invité d'honneur de la XXIIème édition de la Foire Eco-touristique et de Production, succédant à la République Fédérale d'Allemagne.