Alia Ghanem, la mère d'Oussama Ben Laden, a accordé une interview aux journalistes du « The Guardian ». Publiée ce vendredi matin, l'entrevue revient sur les années de jeunesse du terroriste le plus connu de l'histoire, sur la famille Ben Laden durant les années de cavale d'Oussama, et sur l'avenir d'une famille qui tente de dépasser tant bien que mal ce qu'elle a enduré pendant près de 9 ans. Le quotidien anglais, The Guardian, a publié ce matin, une interview avec Alia Ghanem, mère du leader d'al Qaïda, mort en 2011. Elle s'exprime pour la première fois publiquement sur l'histoire de son fils aîné et celle de la famille Ben Laden, à presque 17 ans après les attentats du 11 septembre. Entourée de ses fils, Ahmed et Hassan, et de son second mari, Mohammed Al Attas, qui a élevé les trois frères, Ghanem a accueilli, à Jeddah, les journalistes du Guardian accompagnés d'un traducteur et d'un représentant du gouvernement saoudite. « Ma vie était difficile parce qu'il était si loin de moi« , a-t-elle dit en exprimant sa souffrance durant les années où son fils était loin d'elle, puisqu'elle l'a vu pour la dernière fois en 1999, soit deux ans avant l'attentat des Twin center. Elle confie au journalistes que son fils était « un très bon garçon jusqu'à ce qu'il rencontre des personnes qui lui ont fait un lavage de cerveau au début de sa vingtaine. Vous pouvez appeler ceci une secte. Ils ont l'argent pour leur cause« . Elle affirme qu'elle n'a jamais toléré ce que faisait son fils depuis le début, « je lui ai toujours dis de s'éloigner d'eux, et il ne m'aurait jamais confié ce qu'il était entrain de faire, parce qu'il m'aimait beaucoup« . Elle affirme que « cela ne lui aurait jamais traversé l'esprit » que son fils puisse devenir le criminel le plus recherché du monde. Les frères insistent sur la tolérance de leur mère envers Oussama. Selon eux, elle est toujours dans le « déni« . « Elle l'aimait tellement et refusait de le blâmer, et blâmer plutôt les personne autour de lui. Elle ne connaît que le côté bon garçon, celui que nous avons tous vu. Elle n'a jamais eu à connaître son côté djihadiste » affirme Ahmed. Notant que la famille Ben Laden et l'une des plus influentes en Arabie Saoudite, elle a pourtant vécu une période difficile pendant les années de cavale d'Oussama. Ahmed explique qu'ils ont « su dès le début que c'était Oussama, dans les premières 48 heures. Du plus jeune au plus âgé, nous avons eu tous honte de lui« . La famille Ben Laden a été interrogée, interdite de quitter le territoire, et « maintenue sous contrôle« , selon Ahmed. Ses membres ont aussi été questionnés par les journalistes sur le sort de Hamza, le plus jeune fils d'Oussama, âgé de 29 ans, et qui suit les pas de son père dans l'espoir de le « venger« , selon les propos de ses oncles qui désapprouvent ceci. « Nous pensions que tout le monde avait dépassé cela », dit Hassan, « si Hamza était devant moi, je lui dirai « que Dieu te guide. Penses y deux fois à ce que tu es entrain de faire. Ne reprends pas les pas de ton père » « . L'image d'Oussama est liée, par force d'influence de personnalités connues du wahhabisme, au courant idéologique rigide qui règne dans le royaume d'Arabie Saoudite. Ce même courant de pensée que le prince héritier, Mohammed Ben Salmane, cherche tant à combattre, pour faire régner un « Islam modéré« , d'où la décision d'abolir l'interdiction de conduite pour les femmes et la réouverture récente des salles de cinéma.