Le Maroc est une mosaïque de cultures et un pont très important entre l'Orient et l'Occident, a souligné, lundi à Rabat, le célèbre guitariste hispano-allemand Amir-John Haddad, en marge de sa participation au festival Mawazine-Rythmes du monde (22-30 juin). Se disant ravi de rencontrer le public marocain pour la première fois dans le cadre de ce rendez-vous culturel de renommée internationale, ce virtuose de la guitare qui excelle aussi en jouant l'oud et le bouzouki, a relevé que Mawazine est une manifestation "incroyable" qui fait découvrir au public une panoplie de cultures, de musiciens et d'arts. "L'art c'est les émotions. Et c'est ce que je fais sur scène", a souligné l'artiste dans un entretien à la MAP au terme du spectacle qu'il a livré lundi en début de soirée sur le site de Chellah. Selon lui, l'art et la musique constituent des passerelle vers l'autre et participent au dialogue entre les cultures, notant qu'à travers la musique, "on peu exprimer beaucoup de choses sans mots". "La musique est le langue universel de l'être humain", a fait observer le guitariste, connu sous le nom d'El Emir (le prince). Habitué au public marocain, cet artiste s'est produit dans différentes villes du Royaume avec Radio Tarifa, un groupe de fusion très connu pour ses rythmes et sonorités alliant musique arabe, chaâbi et flamenco. La musique et la guitare sont des vecteurs pour transmettre ce que l'on pense et ce que l'on sent, a-t-il ajouté. Né d'un père palestinien et d'une mère colombienne, Amir-John Haddad a fait savoir que son expérience avec la musique remonte à l'âge de 7 ans, quand il a commencé avec son père qui jouait l'oud, et puis le flamenco qu'il écoutait souvent. Pour lui, il y a une connexion très naturelle entre ces deux cultures. Evoquant ses projets futurs, l'artiste a révélé qu'il compte donner un concert au Portugal en juillet et joue actuellement en tant que soliste avec la bande Hans Zimmer, fameux compositeur qui a réalisé la musique d'un bon nombre de films internationaux notamment Gladiator et Pirates des Caraïbes. Sur le choix de s'installer en Espagne, il a confié qu'il est motivé par sa passion pour le flamenco. "J'ai quitté l'Allemagne pour m'installer à Jerez en Espagne où j'ai perfectionné la maîtrise de la guitare en jouant avec des groupes locaux. La guitare exprime les émotions et reflète la manière d'être de l'artiste", a-t-il conclu. Amir-John Haddad s'est proclamé souverain absolu de la guitare flamenco, lundi en fin d'après-midi, à l'enceinte de la mythique forteresse de Chellah, à Rabat, offrant au public un show des plus remarquables. Accompagné par la chanteuse Eva Durant et le percussionniste Jesús Mañeru, El Amir a donné libre cours à sa guitare, mais aussi, à l'oud et au bouzouki, pour plonger l'assistance dans les airs de la Grenade et de la Séville d'antan. Ce natif de Freiburg im Breisgau, en Allemagne en 1975, était le guitariste, luthiste et bouzoukiste officiel de Radio Tarifa pendant plus de dix ans et fut nominé pour le meilleur album folk au Latin Grammy Awards de 2004.