La présence marocaine en Amérique latine est "très profonde et souvent déterminante", a souligné mardi à Rabat, le Conseiller du Roi Mohammed VI et membre de l'Académie du Royaume du Maroc, André Azoulay. "Les 18e et 19e siècles ont été fondateurs d'une présence marocaine très profonde et souvent déterminante, notamment sur le fleuve Amazone au Brésil", a affirmé Azoulay à l'ouverture de la 45e session de l'Académie du Royaume du Maroc, organisée du 24 au 26 avril sous le thème "L'Amérique latine comme horizon de pensée". Mettant en avant la forte présence marocaine au Brésil et en Argentine, Azoulay a relevé qu'en Argentine, l'histoire du Maroc est exceptionnelle. "Il y a un cimetière marocain, un centre culturel, des écoles et des synagogues qui ont gardé le rituel marocain. Il y a ce lien, cette présence qui n'est pas simplement de l'histoire, mais aussi le futur", a-t-il noté. "L'Amérique latine est présente dans la richesse de nos diversités, avec ces Marocains musulmans et juifs qui se sont installés depuis des siècles sur sa terre", a-t-il relevé, ajoutant que "ces Marocains qui se sont métissés ont su, toutefois, préserver leur identité et leur personnalité et ont gardé ce lien avec leur patrie". "C'est une réalité culturelle et spirituelle qui constitue aujourd'hui une très grande richesse", a-t-il insisté, ajoutant qu'au Maroc, l'idée de découvrir le monde n'a jamais été étrangère, comme en témoigne les personnalités marocaines ayant marqué et influencé l'histoire de l'Amérique latine. "La singularité et la spécificité marocaine n'est pas un phénomène subi au moment de la conjoncture, elle est profondément inscrite dans notre personnalité et nourrie de façon constante par cette capacité, qui est la nôtre, d'être curieux des autres, d'aller vers eux, de les accueillir chez nous, d'apprendre ce qu'ils sont et de les initier à cette pédagogie". Lors de cette session, la réflexion sera axée sur les nouvelles réalités économiques, politiques et culturelles dans cette région, avec un regard porté, plus particulièrement, sur la dynamique de ses relations avec le Maroc. Les grandes lignes de cette rencontre seront, également, centrées sur le volet géopolitique, avec un focus sur le décollage économique de certains pays de l'Amérique latine qui font aujourd'hui partie du G20 et aussi l'éveil culturel, puisque plus de 10 prix Nobel de la littérature ont été décernés à des intellectuels de ce continent. Parmi les thématiques abordées lors de cette session, figurent notamment "L'Amérique Latine comme nouvel espace géostratégique", "Modèles de développement en Amérique latine", "L'expérience de la transition en Amérique latine", "Le règlement des conflits inter-étatiques en Amérique latine", "Le Maroc, le monde arabe et l'Amérique latine", "L'Amérique latine dans l'histoire de la littérature arabe moderne" et "Le Maroc et l'Amérique latine: diplomatie d'ouverture, de proximité et d'intégration économique". Cette session avait été précédée par un cycle de conférences thématiques et d'événements culturels encadrés par d'éminents hommes politiques, scientifiques et intellectuels, dont Fernando Collor De Mello, ancien président du Brésil, Marcelino Oreja Aguirre, président d'honneur de l'Académie royale des sciences morales et politiques d'Espagne, Carlos Antonio Carrasco, ambassadeur de la Bolivie auprès de l'UNESCO et Ahmed Herzenni, ambassadeur itinérant du Roi Mohammed VI.