Farida Ouchani, actrice et réalisatrice franco-marocaine nous a accordé une interview. Elle nous raconte un peu de tout, les débuts de sa carrière, les rôles qu'elle a interprété, ses ambitions… De « l'Italien » d'Oliver Baroux, en passant par « Présumé coupable » de Vincent Garenq ou encore le télé film de Merzak Allouache « Tata Bakhta », Farida Ouchani a su, au fur et à mesure des scènes, faire apprécier son charisme et son professionnalisme. Après s'être illustrée dans de nombreuses productions françaises, Farida Ouchani a récemment tourné un film au Maroc, une première expérience qu'elle souhaite revivre. Comédienne confirmée en France, elle est malheureusement méconnue du public marocain. Toutefois, Ouchani espère changer cette situation très prochainement. Interview. BARLAMANE: Comment avez-vous débuté en acting? FARIDA OUCHANI: En 1998, j'étais inscrite à un atelier de théâtre amateur de ma ville. Lors de cet atelier, nous avons créé une pièce avec laquelle nous sommes allés au Festival d'Avignon. C'est comme ça que j'ai pu me professionnaliser. Ensuite en 2003/2004, j'ai joué dans des courts-métrages qui m'ont fait entrer dans le monde de l'audiovisuel. Et en 2004, j'ai joué dans un premier téléfilm qui m'a amené à faire partie d'une agence artistique en janvier 2005. « Jours intranquilles » de Latifa Said Aviez-vous confronté des difficultés au début de votre carrière, en tant que comédienne d'origine marocaine ? Je n'ai pas rencontré de difficultés car on me sollicitait d'abord pour mes origines nord-africaines et parce que je parlais arabe. En 2005, lorsque je suis entrée dans l'agence artistique, il y avait beaucoup de sujets autour des communautés maghrébines, même si je n'aime pas du tout l'idée de communautarisme, force est de reconnaître que c'est par ce biais que j'ai pu exercer ce métier. Est-ce qu'il y a des rôles particuliers qu'on vous propose fréquemment? Oh! Oui! Les mères « arabes » confrontées aux mauvais comportements de ses enfants… Quel est le personnage que vous avez interprété et qui vous a le plus marqué? Celui que j'ai interprété dans le film de Vincent Garenq « Présumé Coupable ». Je jouais le rôle de Myriam Badaoui, accusée avec son mari, d'avoir violé leurs enfants. Elle a accusé 14 personnes qui ont fait 3 ans de prison, pour rien. C'est la fameuse affaire d'Outreau qui a bouleversé le monde juridique français. Le fait d'interpréter un personnage encore vivant, qui plus est à des années lumières de sa propre vie, est quelque chose d'assez étrange et qui fait aussi la beauté de cet art qu'est l'acting. « Présumé coupable » d'Oliver Baroux Quel est le rôle que vous souhaitez interpréter? C'est difficile pour moi de répondre à cette question. En fait, les personnages que l'on souhaite interpréter sont ceux qui sont bien écrits, des personnages qui sont riches en émotion, questionnement. Ceux qui sont confrontés à des choix qu'ils n'ont pas toujours envie de faire. bref, les personnages qui se rapprochent le plus de notre humanité je dirais.
« Prendre le large » de Gael Morel
Quels sont vos projets cinématographiques pour l'avenir? Je souhaiterai m'investir d'avantage dans la réalisation, car je suis passionnée par la direction d'acteur. Je souhaite réaliser mon deuxième court-métrage. Je viens de rentrer dans une nouvelle agence artistique, l'agence OZ, j'attends donc de nouvelles propositions. « Tata Bakhta » de Merzak Allouache Souhaiteriez-vous évoluer au Maroc? C'est l'un de mes souhaits les plus ardents. Je viens de tourner pour une production marocaine, le film « Morjana » de Jamal Souissi. Cette expérience a été magnifique, car, au Maroc, je me suis sentie véritablement à ma place de comédienne. Il y a de plus, tant de sujets à traiter dans ce pays en pleine mutation. J'aimerai contribuer de la place où je suis, à cette mutation.