Le bureau exécutif du Forum marocain des jeunes journalistes pointe du doigt la gravité de certains développements liés à la mise en place du Conseil National de la Presse (CNP), qui assurera l'indépendance du secteur de la presse de l'administration. Le Forum marocain des jeunes journalistes (FMJJ) a exprimé son vif étonnement du « black-out » ayant entouré, récemment, les travaux de la Commission technique et logistique chargée de déterminer le mode d'élections des membres du Conseil national de la presse, composée d'u membre du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), d'un membre de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ), un représentant du ministère de la Culture et de la communication, un représentant du CNDH, des avocats et un juge. « En plus d'être une violation du droit d'accès à l'information, ce black-out empêche les journalistes de contribuer à la régulation de leur propre profession, faisant fi du texte et l'esprit de la Constitution de 2011 et des lois en vigueur » a précisé le bureau exécutif du FMJJ dans un communiqué. Contacté par « Barlamane », Sami Elmoudni président du FMJJ a défendu le choix démocratique. « Nous avons contacté le ministère de la Culture et de la communication afin d'expliquer notre position qui n'est pas mue par l'intérêt personnel, mais plutôt pour exiger le droit des journalistes au choix démocratique. C'est également l'occasion pour ouvrir le débat à propos de l'article 5 de la loi N 13.90 portant création du Conseil national de la presse, en exigeant l'amendement d'urgence de l'article pour faire passer de 15 à 5 ans l'ancienneté requise pour se présenter aux élections du Conseil, comme c'est le cas pour d'autres lois similaires. » a-t-il précisé. Le Forum s'interroge sur le mystère autour des travaux de cette commission « qui a aussi contribué à nourrir l'imbroglio et la rumeur ». Il prend ainsi « acte d'informations- de sources dignes de foi- selon lesquelles le ministère de tutelle plancherait sur un arrêté établissant « le scrutin de liste fermée » comme mode d'élection des représentants des journalistes au Conseil national de la presse » affirme-t-on dans le communiqué. « Nous n'avons aucun problème avec le Syndicat national de la presse marocaine. Nous le considérons au contraire, comme le seul représentant légitime des journalistes marocains. Mais cela ne signifie pas que nous devrions accepter la confiscation du droit des journalistes de choisir leurs sept représentants au sein du Conseil national de la presse, à cause des arrêtés officielles qui seront délivrés par le ministère de la Communication et qui vident la loi de son contenu démocratique du libre et équitable choix, à travers l'adoption d'un mode de scrutin qui ne sert que les intérêts de ses auteurs » a affirmé Elmoudni. « Sans l'intention aucune de tenir le ministère pour responsable d'un arrêté non encore publié », le FMJJ a tenu toutefois à « décrire la gravité d'une telle mesure qui débouchera automatiquement sur une sous-représentation des journalistes en favorisant des organes de presse au détriment d'autres, et en privant de leur droit plusieurs compétences », souligne le même communiqué.