L'agriculture en Afrique sera au cœur des travaux d'une conférence de haut niveau, que la Banque africaine de développement (BAD) organise du 21 au 23 octobre 2015, à Dakar sous le thème: «Nourrir l'Afrique». Cette grande messe devra débattre de l'avenir et de la transformation de l'agriculture dans ce continent. « L'ordre du jour de la conférence entend braquer les projecteurs sur les grands défis de la transformation agricole de l'Afrique, une priorité pour la BAD, car cruciale dans la lutte contre la pauvreté et la faim sur le continent», précise la Banque africaine de développement. Seront, également, discutés les efforts qu'íl faut déployer pour stimuler la croissance et la création d'emplois dans l'agriculture. Modernisation du secteur, accès au crédit (pour les agricultrices notamment) , accès aux marchés, mise en place de chaînes de valeur solides, promotion de l'égalité des genres, essor des échanges commerciaux régionaux, attractivité du secteur pour les jeunes et développement d'une agriculture résiliente au plan climatique figurent au nombre des grands défis qui se posent dans le domaine. Créer de la richesse « Lorsque l'agriculture est gérée avec des technologies de production modernes et des marchés appropriés pour ses intrants et ses extrants, elle a un effet de transformation : elle élimine la pauvreté et redresse des économies rurales entières », a déclaré le président de la BAD. « Les questions que nous avons à résoudre sont de savoir comment parvenir à un stade où nous vendrons du cacao au lieu de graines de cacao et où nous exporterons des textiles au lieu de coton », souligne Akinwumi Adesina, convaincu que l'agriculture africaine doit progresser vers la création de richesses réelles. Pour rappel, en Afrique, le secteur agricole concentre près des deux tiers des emplois, tandis que le continent recèle près des deux tiers des terres arables existant dans le monde, d'où l'énorme potentiel du secteur. Pourtant, l'Afrique continue d'importer pour 35 milliards de dollars de denrées alimentaires chaque année. Pire encore, 300 millions d'Africains, c'est-à-dire un Africain sur quatre, souffrent de faim ou de sous-alimentation aujourd'hui.