Ils ont fait le buzz mais pour différentes raisons. Mohamed Rabii et Zakaria Momni ont, a deux époques différentes, pu hisser haut le drapeau marocain. Le ring les avait reunis , l'amour pour leur pays les a divisés. Retour sur deux figures qui ont marqué de ‘leurs poings' l'histoire du sport national. Quand l'un accumule les victoires, l'autre se limite aux échecs Mohamed Rabii est le « talk » du moment. Son nom retentit un peu partout, dans les cafés, les médias, les réseaux sociaux, bref il est sur toutes les langues, ce qui lui vaut l'amour et le respect de ses compatriotes. Loin d'être le dernier petit né de la scène du pugilat national, Rabii compte déja à son actif le titre de champion d'Afrique, 8ème de finaliste des mondiaux 2013, 8ème de finaliste des championnats du monde des juniors en 2009 et depuis le 15 octobre, champion du monde de boxe de la catégorie des 69kg. Une prouesse et une ascension fulgurante qui contraste avec celle de celui qui fût jusqu'à la semaine dernière son compatriote, Zakaria Moumni. Le palmarès de ce dernier, laisse plutôt à désirer et pour cause: Il se limite à une seule médaille d'or décrochée en 1999 à Malte, lors du championnat de monde WKA de Kick-boxing. Un petit quart d'heure de gloire aussi éphémère que sa carrière. Rabii l'enfant pauvre du pays … Moumni, celui qui a joui du privilège et n'a cessé d'en demander Qui ne se souvient pas de la fameuse phrase de Kennedy : « Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays ». Contrairement à Rabii, Zakaria Moumni n'en a cure de cette phrase, lui, qui voulait utiliser sa médaille d'or décrochée sous les couleurs marocaines, pour faire chanter l'Etat. Ce qui n'est pas le cas de Rabii, qui, sacré champion du monde de boxe le 15 octobre à Doha, a clamé haut et fort sa fierté d'appartenir au Maroc, ce pays qui l'a enfanté et qui ne lui a, pourtant, offert aucun privilège, petit ou grand soit-il. La persévérance dont a fait preuve ce jeune garçon issu de Sidi Bernoussi, un quartier populaire de Casablanca, lui a permis ainsi de hisser haut, très haut, le drapeau marocain là où d'autres ont échoué. Son titre décroché, Rabii s'est jeté dans les bras de ses compatriotes sans demander un quelconque traitement de faveur. Moumni, par contre, a longtemps insisté pour occuper le poste de conseiller sportif auprès du Ministère de la jeunesse et des sports marocains. Sa demande rejetée, il a, tout de même, bénéficié de deux licences de taxis octroyées en son nom et en celui de son père, deux » grimates » qui n'ont pas pu assouvir sa soif de richesse. Rabii s'envole pour Rio, Moumni fait du surplace à Paris Le fruit du travail de Rabii l'emmène aux prochains jeux olympiques 2016 à rio de Janeiro, une étape qui augure d'une carrière prometteuse. Celle de Moumni reste par contre sombre, notamment après avoir renoncé à sa » marocanité » en déchirant son passeport sous les objectifs des caméras de TV5 Monde. » L'homme qui voulait parler au Roi « , comme il a titré son livre, n'a non seulement porté atteinte à la « sacralité du roi et du pays » mais a aussi trahi ses » anciens concitoyens « . Si Rabii a été chéri par son peuple et par son roi, Moumni, lui, aura affaire à la justice à travers l'avocat Isaac Charia du barreau de Rabat, pour avoir commis un tel acte qui en dit long sur la haine qu'il voue au pays qui l'avait pourtant placé sur le podium. Alors Rabii passe, Moumni trépasse..