Face aux inquiétudes exprimées ces derniers semaines suites aux différents incidents enregistrés au niveau du point de passage Tarajal II réservé aux porteurs de marchandises de contrebande destinées à la vente au Maroc, le gouvernement autonome de Sebta a reconnu que ce trafic de contrebande est « toxique » pour la ville, plaidant pour son éradication, mais pas à court terme. Le conseiller du de l'exécutif du préside occupé, Jacob Hachuel, du parti Populaire (PP au pouvoir), a souligné que ce commerce transfrontalier avec le Maroc « n'apporte aucun bénéfice pour la ville à laquelle il cause plutôt beaucoup de préjudices ». Jacob Hachuel qui s'exprimait devant l'Assemblée autonome de Sebta a ainsi plaidé pour l'éradication de ce type de commerce insistant cependant sur le fait qu'elle « ne peut se faire du jour au lendemain ». En attendant, « tout ce qui nous reste à faire, c'est de tenter de mettre un peu d'ordre et de réguler le trafic des porteurs afin de préserver la vie et la dignité des personnes ». Selon lui, à Sebta « nous sommes habitués à trouver des solutions faciles à des problèmes complexes mais ces solutions faciles ne vont pas pas au delà, et mènent uniquement à la ruine ». Ce responsable espagnol, cité vendredi par EFE, s'exprimait suite à l'incident grave enregistré au niveau du passage du Tarajal II et cours duquel, une jeune « femme-mulet » marocaine, âgée de 22 ans et originaire de Fnideq a trouvé la mort écrasée par une horde de porteurs lors dune bousculade du coté marocain de la frontière, selon les autorités espagnoles. Jeudi, cinq autres personnes ont été blessées dont une femme grièvement au cours dune autre bousculade des poroteurs qui tentent d'accéder au préside occupé pour aller chercher la marchandise en échange de sommes oscillant entre 100 et 150 dh par voyage . La presse, les partis politiques et les ONG de défense des droits de l'homme espagnols ont dénoncé l'attitude des autorités de leur pays et de celles du Maroc face pour le silence observé face à ce fléau, et certains partis de l'opposition ont demandé des explications au gouvernement de Rajoy. Au Maroc, seul le Parti authenticité et modernité (PAM) est monté au créneau pour dénoncer ce phénomène, demandant au ministre de l'Intérieur de venir s'expliquer devant le parlement sur la mort tragique de la jeune femme Souad Al Khatir. Cette dernière, mère d'une fille de 5 mois, a été enterrée en début de semaine. Elle s'était rendue pour la première fois à Sebta pour transporter les colis de marchandises en remplacement de son mari qui se trouvait dans l'incapacité de le faire ce jour de jeudi 23 mars. Par ailleurs, il aura fallu près d'une semaine pour que les autorités marocaines, à travers le ministère de la santé, pondent un communiqué expliquant la mort de la jeune femme, Souad Al Khatib, et annonçant qu'une enquête à a été ouverte par le parquet de Tétouan sur cet incident.