La Haute représentante de l'Union Européenne pour les Affaires Extérieures et la politique de sécurité, Federica Mogherini, a affirmé que l'UE « suit de près la situation des droits de l'homme au Maroc à travers ses contacts avec des organisations de la société civile, les défenseurs des droits humains et le Conseil national des droits humains (CNDH) ». La responsable européenne répondait à une question de l'eurodéputée espagnole Beatriz Becerra sur le « role que devrait jouer la Commission européenne » et les « mesures devant être adoptées pour mettre fin aux atteintes des droits de l'homme à la frontiere du Tarajal » à Sebta. La députée faisait ainsi allusion aux souffrances des porteurs hommes et femmes de marchandises de contrebande. Selon elle, « chaque jour, prés de 7.00 femmes sont victimes d'abus, de vexations, de violence et de violation des droits humains à l'entrée et à la sortie de Sebta » précisant que « la contrebande générée par ses femmes atteint les 405 millions d'euros par an , selon une étude de l'UGR ». Dans sa réponse, citée par le quotidien El Faro, Mogherini a affirmé que « les droits humains et ces violations présumées font partie intégrante du dialogue politique avec les autorités marocaines ». Cependant, a-t-elle ajouté, concernant les préoccupations relatives au « commerce illégal » entre les villes autonomes espagnoles et le Maroc, « la situation de Sebta et Melillia dérive de l'Acte d'Adhésion du Royaume d'Espagne aux Communautés Européennes et, plus concrètement, de son Protocol numéro 2, qui traite cette situation en précisant les normes applicables aux mouvements de marchandises depuis et vers ces territoires ». Face aux derniers incidents enregistrés au niveau du point de passage de Sebta, en particulier au niveau du Tarajal II pris d'assaut la semaine dernière par quelques 10.000 porteurs provoquant des bousculades, évanouissements et intervention musclée des forces de l'ordre espagnoles, les autorités locales de Sebta ont dû fermer ce nouveau passage lundi dernier pour une semaine. Elles ont posé comme condition pour sa réouverture lundi 13 mars, à ce que le nombre de porteurs soit dorénavant limité à 4.000. Ces mêmes autorités envisagent d'appeler à une révision d'un des articles du Taité de Schengen qui permet aux habitants de la province de Tétouan d'accéder au préside occupé sans visa.