Human rights watch a critiqué, ce jeudi 12 janvier, les poursuites judiciaires engagées contre des Algériens « pour avoir tenu un discours critique ». « Les autorités algériennes ont recouru de plus en plus en 2016 aux poursuites pénales à l'encontre de blogueurs, de journalistes et de personnalités du monde des médias pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d'expression », écrit l'organisation dans son rapport mondial 2017. Les autorités ont utilisé « des articles du Code pénal qui considèrent comme un crime le fait d'« outrager le Président », d'« insulter des responsables de l'Etat » ou de « dénigrer l'islam ». Elles ont également poursuivi en justice des militants syndicaux qui avaient organisé ou appelé à des manifestations pacifiques, sous des chefs d'accusation tels que la « participation à un attroupement non autorisé » », ajoute-t-elle. L'ONG cite notamment le cas de Slimane Bouhafs, un chrétien converti, condamné, le 6 septembre dernier, par la cour d'appel de Sétif à une peine de trois ans de prison « pour des affichages sur Facebook qui « insultaient le prophète » et « dénigraient le dogme ou les préceptes de » l'islam, en vertu de l'article 144 bis du Code pénal ». Elle rappelle également le cas de Mohamed Tamalt. Journaliste et blogueur, l'homme a été condamné à deux ans de prison l'été dernier notamment pour des postes publiés sur sa page Facebook. Il est décédé le 11 décembre « dans un hôpital à Alger suite à une grève de la faim qu'il avait entamée pour protester contre son arrestation ». HRW revient également sur l'affaire des deux responsables de la chaîne privée du groupe El Khabar, KBC. « Les deux responsables exécutifs ont été accusés d'avoir fait de fausses déclarations aux termes de l'article 223 du Code pénal et de complicité d'abus de pouvoirs en vertu des articles 33 et 42 d'une loi anti-corruption de 2001 », précise-t-elle. « Ils ont passé trois semaines en détention préventive avant d'être condamnés, le 18 juillet, à six mois de prison avec sursis et à une amende de 50.000 dinars (425 euros). Au moment de la rédaction de ce rapport, l'émission n'avait pas repris et les équipements de production étaient toujours confisqués », poursuit la même source.