La crise économique en Algérie ne cesse de s'amplifier et le pays semble de plus en plus au bord du gouffre. Après le secteur des hydrocarbures frappé de plein fouet par la chute des prix du pétrole, c'est au tour du secteur des assurances d'être en danger. La hausse inquiétante des sinistres dus aux accidents de la route met à nu la fragilité de l'édifice et révèle des risques systémiques pesant sur les compagnies d'assurances, rapporte, ce mercredi, le site d'informations algérien « TSA ». Selon la même source, l'évolution positive du chiffre d'affaires global des compagnies d'assurances est un trompe-l'œil. Cette évolution est à mettre en perspective de celle des indemnisations et, surtout, des Sinistres à payer (SAP). Ces derniers sont particulièrement inquiétants, avec une hausse de 4,7% entre 2014 et 2015, équivalente à 3,2 milliards de dinars de plus, selon les chiffres du Conseil national des assurances. Le rapport d'activité du ministère des Finances donne une hausse de 15%, soit 9,2 milliards de dinars. Le montant des SAP est passé de 61 milliards de dinars en 2014 à 66 milliards de dinars en 2015, soit plus de la moitié du chiffre d'affaires de la branche « dommages » qui a progressé de seulement 1% pour atteindre 117,8 milliards de dinars. L'hécatombe sur les routes, avec plus de 4.000 morts par an, menace sérieusement les assureurs, constate TSA précisant que le montant des sinistres réglé, dus en grande partie aux accidents de la route (66% des indemnisations en 2015 concernent la branche automobile), est passé de 54,7 milliards de dinars en 2014 à près de 57 milliards de dinars en 2015, soit un peu plus de 46% du chiffre d'affaires global de la branche « dommages », selon les chiffres du Conseil national des assurances (CNA). En 2015, le montant des Sinistres à payer (SAP) s'élevait à plus de 66 milliards de dinars contre 61 milliards de dinars en 2014, selon la même source. La cadence de règlement est passée de 47,3% en 2014 à 46,3% en 2015, selon le CNA.
La situation devrait s'aggraver en 2016 et en 2017. Avec la forte baisse des importations de véhicules, la dépréciation du dinar et la hausse de certaines taxes comme la TVA, elles seront confrontées à une baisse des immatriculations de véhicules neufs et seront amenées à rembourser de plus en plus. Les factures présentées par les clients sont en forte hausse, notamment en raison de la perte de valeur de la monnaie nationale, qui a induit une hausse des pièces de rechange automobile et donc des frais de réparation. Et les accidents de la route font toujours autant de dégâts et de victimes, avec un parc automobile en augmentation.