Par la voie d'une note verbale transmise au secrétariat exécutif de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), l'Union des Comores a exprimé une désapprobation ferme à l'endroit de la signature, le 2 avril à Gaborone, d'un mémorandum d'entente entre ladite organisation régionale et la prétendue («rasd»), qualifiant cet acte «d'inopiné et de profondément regrettable», a appris Barlamane.com de ses sources. Un rappel sans ambiguïté de la position comorienne Le ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale, chargé du Monde arabe, de la diaspora, de la Francophonie et de l'intégration africaine, a tenu à rappeler, dans ce document à la teneur diplomatique sans équivoque, la constance de la position comorienne «en faveur de l'intégrité territoriale du Royaume du Maroc.» Cette position, maintes fois affirmée, a été de nouveau exprimée en septembre dernier à New York, à l'occasion d'un entretien bilatéral en marge de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies, entre le ministre comorien des affaires étrangères, Mbae Mohamed et son homologue marocain Nasser Bourita. Le chef de la diplomatie comorienne y avait alors déclaré son soutien «à la pleine souveraineté du Maroc sur l'ensemble de son territoire national, incluant la région du Sahara, et réitéré l'adhésion de son pays au plan d'autonomie présenté par Rabat, seule issue réaliste et crédible à ce différend régional.» La primauté des Nations unies réaffirmée Dans sa note officielle, le ministère comorien souligne que «la question du Sahara, ayant fait l'objet d'un traitement continu aux Nations unies, relève exclusivement de la compétence du Conseil de sécurité.» Ce rappel s'accompagne d'un appui explicite à la décision 693, adoptée lors du 31e sommet de l'Union africaine à Nouakchott en juillet 2018, qui réaffirme «la centralité du processus onusien et interdit toute tentative de captation institutionnelle par des organes continentaux ou régionaux.» «L'Union africaine, notre maison commune, a d'ailleurs souscrit à ce processus», précise la note, appelant à une retenue diplomatique conforme aux engagements pris collectivement. Mise en garde contre une dérive géographique et institutionnelle L'Union des Comores a, en outre, fermement dénoncé «l'instrumentalisation de la SADC», dont le périmètre d'action est strictement limité à l'espace de l'Afrique australe, comme le prescrit clairement l'article 5 de sa charte constitutive. Le document diplomatique déplore ce qu'il qualifie «d'outrepassement manifeste», susceptible de nuire à la réputation de neutralité et à la vocation initiale de la SADC. «Une ingérence de la SADC dans la question du Sahara risque de porter atteinte à la crédibilité de notre organisation régionale», conclut le ministère. Un engagement de longue date concrétisé à Laâyoune À titre de rappel, l'Union des Comores a été le premier Etat à inaugurer, le 18 décembre 2019, un consulat général à Laâyoune, «entérinant de manière tangible sa reconnaissance de la souveraineté du Royaume du Maroc sur la région saharienne.» Ce geste hautement symbolique demeure, à ce jour, l'un des jalons majeurs de la solidarité entre Rabat et Moroni.