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Mouillage dans les eaux marocaines d'un Maersk Denver porteur de cargaisons létales israéliennes : histoire d'un récit trompeur et biaisé amplifié par des supports médiatiques qataris et espagnols
Le circuit commercial du vaisseau ne traverse à aucun moment la Méditerranée orientale ni la mer Rouge, évitées depuis la recrudescence d'incidents dans le détroit de Bab el-Mandeb. L'itinéraire en cours suit la boucle suivante : New York → Salalah (Oman) → Jebel Ali (Emirats) → Mundra, Pipavav, Nhava Sheva (Inde) → Salalah → retour à New York, sans jamais approcher les eaux israéliennes. Le droit maritime international est strict : tout transport d'armes ou de matériaux stratégiques à bord d'un navire civil est soumis à autorisation préalable, en application du Code IMDG, de la Convention Solas et des réglementations de l'Organisation maritime internationale (OMI). Toute infraction expose l'armateur à des sanctions lourdes. Le groupe Maersk, dont certains cargos sont présents aussi bien au Maroc qu'en Algérie, a publié un démenti clair : ses activités en lien avec Israël sont exclusivement commerciales, sans implication logistique dans un transfert d'armement, et ne concernent en aucun cas Tanger Med. La justice espagnole a tranché : aucun élément, ni matériel ni factuel, ne permet d'accréditer les accusations circulant depuis novembre 2024 sur un prétendu transit d'armement à travers le port marocain de Tanger Med à destination d'Israël. Portées par divers groupes militants européens, et largement relayées par des organes de propagande numériques liés au Qatar et à certains relais britanniques, ces allégations se révèlent être purement spéculatives, sans la moindre preuve logistique ou documentaire. Plainte classée à Barcelone : l'absence totale de contenu militaire confirmée Le 16 avril 2025, le tribunal d'instruction no30 de Barcelone a rejeté une plainte introduite par les militants espagnols de la campagne "Fin al Comercio de Armas con Israel", qui affirmaient qu'un navire marchand, récemment amarré en Catalogne, participait à une chaîne d'approvisionnement reliant New York, Tanger Med et Haïfa. Le jugement, consulté par l'agence EFE, précise : «Le bâtiment transportait exclusivement des produits civils : préparations alimentaires, éléments en plastique, matériels électriques, textiles, coton, verre, sans aucune cargaison de nature militaire ou stratégique.» Aucune escale au Maroc n'a pu être confirmée. Le navire avait par ailleurs été inspecté par les autorités portuaires espagnoles. Aucun manquement, aucune trace de matériel sensible n'a été détecté. Le cas du Maersk Denver : itinéraire, pavillon et capacité certifiés La rumeur trouve son origine dans une confusion (ou manipulation délibérée) autour du Maersk Denver, un navire de fret porte-conteneurs appartenant à la compagnie Maersk Line. Plusieurs pages sur les réseaux sociaux ont prétendu qu'il reliait le port de Tanger Med à Israël, ce qui est factuellement inexact. Voici les données techniques vérifiées du Maersk Denver : Nom complet : MAERSK DENVER IMO : 9332999 Pavillon : Îles Marshall Propriétaire : Maersk Line Capacité nominale : 6 478 EVP (équivalents vingt pieds) Longueur : 299,9 mètres Largeur : 43 mètres Tirant d'eau maximal : 14,5 mètres Vitesse de croisière : 22 nœuds Motorisation : moteur MAN B&W 12K98MC-C L'itinéraire documenté du navire, qui figure dans les bases de données maritimes internationales certifiées, suit une boucle strictement éloignée du bassin oriental de la Méditerranée, comme suit : New York (Etats-Unis) → Salalah (Sultanat d'Oman) → Jebel Ali (Emirats arabes unis) → Mundra, Pipavav, Nhava Sheva (Inde) → retour à Salalah → New York, sans jamais franchir le canal de Suez, ni approcher les eaux israéliennes. Ce contournement de l'Afrique est devenu la norme depuis l'insécurité croissante en mer Rouge, où les Houthistes du Yémen menacent le transit commercial. Cadre juridique : la fiction s'oppose à la rigueur du droit maritime La navigation maritime est soumise à un régime réglementaire extrêmement contraignant, notamment en matière de transport de matériaux militaires, explosifs, ou à double usage. Conformément à la Convention Solas, au Code IMDG, ainsi qu'aux normes de l'Organisation maritime internationale (OMI), aucun navire civil ne peut acheminer des armements sans autorisation expresse des Etats concernés. Toute infraction engagerait immédiatement la responsabilité pénale de l'armateur, exposé à de sévères sanctions administratives, financières, voire l'interdiction d'accès aux ports internationaux. Le groupe Maersk, régulièrement accusé à tort dans ces polémiques, a précisé, dans un communiqué public, que : «Nous ne sommes impliqués dans aucun transfert d'armement ou de munitions vers Israël à partir du port de Tanger Med. Notre engagement envers le respect du droit maritime international est total et vérifiable.» Des relais qataris et britanniques derrière la propagation virale L'amplification de cette rumeur a bénéficié du relais actif de médias numériques pro-Qatar, notamment affiliés à la galaxie d'influence d'Al-Jazeera ainsi que de plusieurs plates-formes britanniques engagées dans les campagnes BDS, accusées de diffuser des contenus sans vérification élémentaire. Certains organes espagnols se sont également faits l'écho de récits invérifiés, évoquant pêle-mêle un hypothétique transfert de la base militaire de Rota vers le Maroc ou une prétendue détention secrète de l'arme nucléaire par Rabat, par le biais d'un «accord stratégique» avec Israël — autant de spéculations invérifiables, non corroborées et manifestement absurdes. En somme : les faits l'emportent sur la fiction 1. Aucune preuve logistique, photographique ou judiciaire ne soutient les accusations de transit d'armes à Tanger Med. 2. La trajectoire maritime du Maersk Denver ne permet en aucune manière une escale en Israël. 3. Le tribunal espagnol compétent a rejeté la plainte, jugeant les faits non fondés et les preuves inexistantes. Cette affaire illustre une fois de plus la facilité avec laquelle certaines puissances informationnelles extrarégionales — qataries, britanniques et ibériques — manipulent l'opinion en habillant de gravité juridique des accusations sans substance. À l'heure des réseaux sociaux, seule une communication institutionnelle agile et rigoureuse permet de neutraliser efficacement ces campagnes d'intoxication, financées avec de l'argent sale parfois.