Les dernières données rendues publiques par les services compétents font état d'un déséquilibre manifeste entre les grands bassins hydrauliques du Royaume. Le taux national moyen de remplissage des retenues s'établit à 39,2 %, pour un volume cumulé de 4 650,4 millions de mètres cubes (Mm3). Le bassin de l'Oum Er-Rbiaâ, dont les réserves actuelles totalisent 546,5 Mm3, se trouve dans une situation préoccupante, avec un taux de remplissage limité à 11 %. Le barrage de Bin El Ouidane, d'une capacité actuelle de 145,9 Mm3, n'atteint que 12 % de remplissage. Le barrage Ahmed El Hanssali s'établit à 121,7 Mm3, soit 18 %, tandis que Hassan 1er ne dépasse pas 22 %, pour 52 Mm3. Le barrage Al Massira, autrefois considéré comme un pilier du dispositif national, n'affiche que 4 % de remplissage, avec 117,3 Mm3. La retenue de MLY Youssef, quant à elle, atteint 61 %, pour un volume de 86,7 Mm3. Les petits barrages comme Sidi Idriss (2,2 Mm3 à 92 %), Aït Messaoud (12,7 Mm3 à 89 %) ou Sidi Saïd Maachou (0,8 Mm3 à 77 %) conservent des taux honorables mais restent marginaux en volume. À l'opposé, le bassin du Loukkos se distingue par une abondance relative, avec un taux global de 61,7 %, pour un volume total de 1 178,7 Mm3. Les barrages de Oued El Makhazine (672,9 Mm3), Charif El Idrissi (121,7 Mm3), Chefchaouen (12,2 Mm3) et Nakhla (4,2 Mm3) affichent tous 100 % de remplissage. Le barrage de Smir atteint 30,7 Mm3 pour 79 %, tandis que Tanger Med enregistre 15,8 Mm3 à 71 %. Le barrage de Kharroub conserve 105,1 Mm3 à 56 %, suivi par MLY Lahssen Ben Lmahdi (11,9 Mm3 à 51 %) et Ibn Battouta (14,4 Mm3 à 49 %). Les ouvrages les moins alimentés du bassin, tels que Med Ben Abdelkrim Khattabi (4 Mm3 à 33 %), Joumoua (1,2 Mm3 à 25 %), Dar Khroufa (114,8 Mm3 à 24 %) ou encore 9 avril 1947 (69,8 Mm3 à 23 %), conservent des volumes significatifs mais affichent des taux plus modérés. Le bassin du Sebou, qui demeure essentiel à l'approvisionnement en eau de la région du Gharb et à l'irrigation de vastes périmètres agricoles, présente un taux de remplissage global de 52,6 %, avec un volume total de 2 925,2 Mm3. Le barrage d'Al Wahda, le plus volumineux du Royaume, concentre à lui seul 2 056,7 Mm3 à 58 %. Le barrage Idriss Ier, d'une capacité actuelle de 422,5 Mm3, affiche 37 % de remplissage. Le barrage Asfalou est à 112,7 Mm3 à 40 %, Sahla à 28,8 Mm3 à 43 %, et Sidi Echahad à 73,5 Mm3 à 48 %. Le barrage de Michlifen enregistre 0,9 Mm3 à 57 %, tandis que Garde Sebou atteint 28,7 Mm3 à 72 %. Les retenues de Allal El Fassi (60,9 Mm3 à 95 %) et Bouhouda (44,8 Mm3 à 100 %) complètent le tableau. Cette cartographie hydrique, à la fois contrastée et éloquente, met en exergue les pressions inégales que subissent les territoires, dans un contexte où les réserves naturelles s'amenuisent sous l'effet conjugué des sécheresses récurrentes et des besoins croissants en eau pour l'agriculture, l'industrie et l'usage domestique.