L'Office national de l'électricité et de l'eau potable – branche électricité (ONEE) s'apprête à lancer une procédure de manifestation d'intérêt à l'échelle internationale, s'adressant aux entreprises de rang mondial spécialisées dans la fabrication de moteurs à combustion interne en vue de la réalisation de trois centrales thermiques au gaz naturel destinées à la production d'électricité pour une capacité installée globale comprise entre 300 et 450 mégawatts (MW). Les sites retenus — Aïn Beni Mathar, Kénitra et Mohammedia — ont été choisis avec discernement, au regard de leur positionnement stratégique et de la nécessité de répondre aux tensions structurelles pesant sur certaines zones du réseau national, tant dans l'Oriental que dans les régions du centre et du nord. Le projet sera mis en œuvre sous la forme de contrats EPC (conception, fourniture, construction), couvrant l'ensemble des prestations : études techniques détaillées, approvisionnement et montage des équipements électromécaniques, travaux d'infrastructure, essais de réception et mise en service industrielle. Sur le plan technologique, ces infrastructures, a-t-on noté, seront dotées de groupes moteurs à combustion interne alimentés au gaz naturel comprimé ou liquéfié, organisés en cycles simples à démarrage rapide. Cette configuration, privilégiée pour sa souplesse d'exploitation, permettra une réponse instantanée aux variations de la courbe de charge, en particulier durant les pointes de consommation. Chaque site pourrait accueillir une puissance unitaire de 100 à 150 MW, répartie sur plusieurs modules redondants, avec des systèmes de refroidissement adaptés aux conditions climatiques locales. Outre leur rôle dans la sécurisation de l'approvisionnement, ces centrales thermiques afficheront un rendement thermique supérieur à 45 %, permettant de concilier réactivité opérationnelle et réduction notable des émissions spécifiques de CO2. Leur insertion dans le mix électrique national vise également à compenser les intermittences des énergies renouvelables — dont la part dans la production totale continue de croître. Le Maroc connaît régulièrement des déséquilibres entre la demande et la capacité de production, exacerbés lors des épisodes météorologiques extrêmes. Ces nouvelles installations permettront de disposer d'un parc de production hautement réactif, contribuant à la robustesse du réseau électrique à partir de 2026, date à laquelle leur entrée en service est prévue. À travers ce projet, l'ONEE affirme une orientation stratégique fondée sur la diversification maîtrisée du bouquet énergétique, en conjuguant gaz naturel à haute performance et exigences environnementales. Ce choix s'inscrit, surtout, dans la trajectoire nationale vers un modèle sobre en carbone, conformément aux engagements climatiques internationaux de Rabat