En réponse à deux questions orales à la Chambre des représentants, Aziz Rabbah, ministre de l'Energie, des mines et du développementa indiqué, la semaine dernière à Rabat, que le royaume augmentera ses capacités en matière d'énergies renouvelables d'environ 10.100 MW entre 2016 et 2030. Et en matière de gaz naturel, une station d'importation sera créée pour satisfaire les besoins du pays, estimés à 5 milliards m3 par an. Ainsi la capacité électrique passera de 8.300 mégawatts (MW) en 2016 à 24.800 MW à l'horizon 2030. Pour accompagner l'intégration des énergies renouvelables dans le système électrique national, des centrales de production électrique, fonctionnant au gaz naturel, seront créées dans le cadre du Plan national de développement du gaz naturel, a-t-il fait savoir. GNL : méga projet Aziz Rabbah a également présenté la stratégie nationale énergétique adoptée en 2009 qui, a-t-il dit, a commencé à donner ses fruits, sachant que la capacité des énergies éolienne et solaire est passée de 2% en 2009 à 13% en 2016 et que la dépendance énergétique a été réduite de 98% en 2008 à 93,3% en 2016. Selon le ministre, le succès de cette stratégie a permis d'accélérer le rythme de transition énergétique qui, a-t-il rappelé, porte sur l'augmentation de la capacité de production nationale en énergies renouvelables, de 42% prévue en 2020 à 52% à l'horizon 2030. Répondant à une autre question sur «le projet d'introduction du gaz naturel liquéfié - GNL», Aziz Rabbah a relevé qu'une station d'importation sera créée pour satisfaire les besoins du Maroc en gaz naturel, estimés à 5 milliards de m3 par an. Selon lui, le mode opératoire va consister à approvisionner, dans une première phase, les stations de production électrique à Jorf Lasfar d'environ 3,5 milliards m3 par an et, dans une deuxième phase, les industries consommatrices de gaz naturel de près de 1,5 milliard de m3 par an, ce qui permettra également d'alimenter les villes à long terme. L'investissement global est estimé à 4,6 milliards de dollars (environ 46 MMDH). Il permettra en particulier de financer la construction d'un port réservé aux méthaniers, d'une station de traitement du GNL importé, de stations électriques d'une capacité de 2.400 MW et d'un gazoduc reliant la station de traitement du GNL au gazoduc Maghreb-Europe, en passant par les zones de consommation, à savoir Casablanca, Mohammedia, Kénitra et les régions du Nord. La mise en oeuvre de ce projet a été confiée à l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), compte tenu de son expérience en la matière et de sa grande consommation de gaz naturel, estimée actuellement à 1 milliard de m3 dans les centrales électriques de Tahaddart et de Aïn Béni Mathar. Pour ce qui est de la réalisation et de l'exploitation, elles ont été confiées, selon le ministre, à des sociétés nationales et internationales, sélectionnées à travers des appels d'offres. ONEE : De nombreux projets pilotes L'augmentation grandissante de la part des énergies renouvelables dans la production électrique totale, le développement de la production décentralisée dans le cadre de la loi 13.09, l'évolution des usages de l'électricité en pleine expansion (climatisation, chauffage, production de véhicules électriques, etc.) et l'exigence des clients, qui sont de plus en plus attentifs à leur consommation, sont autant de facteurs qui font que le développement des réseaux intelligents est désormais une nécessité pour répondre à toutes ces nouvelles attentes. C'est pourquoi l'ONEE s'est lancé dans des projets pilotes de smart-grids dès 2012. Dans le domaine du comptage intelligent par exemple, il a notamment initié un projet pilote dénommé comptage intelligent via réseau CPL bas débit. Celui-ci est composé d'un parc de 230 compteurs intelligents post et prépayés connectés via le réseau CPL à des concentrateurs de données communicant avec une station centrale SMS (System Management Station). L'ONEE a également lancé un projet pilote d'expérimentation de la technologie CPL haut débit, qui a consisté à installer un site pilote pour expérimenter la technologie CPL à haut débit pour des applications «smart-grid» et divers services IP (Internet, messagerie électronique, téléphonie, vidéo, etc.). L'ONEE est, par ailleurs, sur un projet pilote d'expérimentation de la technologie AMI de Huawei déployé sur trois sites avec des compteurs monophasés et des compteurs triphasés.