L'Algérie a décrété, lundi 7 avril, la fermeture immédiate de son espace aérien à toutes les liaisons en provenance du Mali ou à destination de ce pays sahélien, invoquant des transgressions répétées de sa souveraineté aérienne, selon un communiqué du ministère de la défense nationale (MDN). Cette décision, à effet immédiat, résulte de ce que les autorités algériennes qualifient d'«intrusions récurrentes» de l'armée malienne dans le ciel national, en violation flagrante des conventions régissant la navigation aérienne entre Etats. Le MDN dénonce une conduite qui «piétine ouvertement les usages diplomatiques et les normes de droit international public encadrant les survols civils et militaires.» Début avril, le même ministère avait fait état de la neutralisation d'un appareil de reconnaissance armé, sans équipage, abattu aux abords de Tinzawaten (extrême sud, frontière malienne), après que celui-ci eut franchi la limite sud de l'espace aérien algérien. En écho à cette escalade, le ministère algérien des affaires étrangères (MAE) a publié, ce jour, une déclaration d'une rare sévérité, rejetant catégoriquement les «allégations infondées» proférées par le gouvernement malien et fustigeant le ton adopté dans une communication conjointe des chefs d'Etat de l'Alliance des Etats du Sahel (AES). L'Algérie, longtemps perçue comme médiatrice dans les conflits sahéliens, semble désormais entrer dans une phase de fermeté accrue à l'égard de ses voisins méridionaux dans un contexte marqué par l'effritement de ses alliances régionales et la montée des crispations sécuritaires.